Cabanyal-Canyamelar

Cabanyal-Canyamelar
Nom local
(ca) Cabanyal-Canyamelar
Géographie
Pays
Province
Comarques
Municipalité
District of Valencia
Poblats Marítims (d)
Superficie
1,35 km2
Coordonnées
39° 28′ N, 0° 20′ O
Démographie
Population
19 359 hab. ()
Densité
14 340 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
Patrimonialité
Red List of Endangered Heritage item (d) ()

Cabanyal-Canyamelar (nom officiel en valencien[1] ; en castillan Cabañal-Cañamelar), plus couramment El Cabanyal, est un quartier périphérique de la ville de Valence, en Espagne, appartenant au district des Poblats Marítims[2].

Il est situé à l'est de la ville et est bordé au nord par La Malva-rosa, à l'est par la mer Méditerranée, au sud par El Grau et à l'ouest par Aiora, Illa Perduda et Beteró.

Il s'agit d'un ancien quartier maritime de la ville de Valence qui, entre 1837 et 1897, constitue une municipalité indépendante appelée Pueblo Nuevo del Mar (en castillan ; El Poble Nou de la Mar en valencien). Son quadrillage particulier provient de l'alignement des anciennes casernes parallèlement à la mer. Principalement un village de pêcheurs, il devient rapidement une zone d'intérêt pour le tourisme, le repos et les loisirs.

Sa population en 2022 était de 19 201 habitants[3].

Histoire

Historiquement, El Cabanyal est d'une petite localité essentiellement peuplée de marins[4].

La zone se développe autour de trois pôles : le groupes des habitations situées au nord, connues sous le nom de Cap de França, celui au sud, plus peuplé, prenant le nom de Cabanyal, tandis qu'un troisième secteur est nommé El Canyamelar, tirant son nom de la culture de la canne à sucre (en valencien canyamel), qui y a été cultivée jusqu'au milieu du XVIIIe siècle[5]. Depuis lors, la croissance est continue et simultanée dans les trois noyaux, qui finissent par ne former qu'un seul noyau au milieu du XIXe siècle[5].

Avec une population d'extraction sociale modeste, le quartier dispose d'une identité collective forte, produit de sa situation géographique, clairement délimitée dans l'ensemble de la ville, de son histoire comme municipalité indépendante jusqu'à la fin du XIXe siècle[4], de l'utilisation majoritaire du catalan local face à une ville progressivement castillanisée et d'une mémoire historique fondée sur la consolidation de références symboliques de l'identité collective, comme ses propres rituels festifs différenciés (la Setmana Santa Marinera, « Semaine Sainte marinière »), une architecture moderniste locale ou l'enracinement social du club de football Levante UD, en contraposition avec le Valencia CF, majoritairement supporté dans le reste de Valence[2].

La localisation du quartier à l'écart du centre-ville, la configuration de ses maisons, pour la plupart de plain-pied ou à un seul étage, et les rues, parallèles et avec des passages, ont contribué à développer une sociabilité dense où la rue a occupé une place prépondérante dans la construction d'une identité de quartier[2]. Une conséquence de cela est une vie associative intense, avec des associations liées aux fêtes, à différentes tâches comme celles des femmes au foyer ou des retraités, et d'autres revendicatives, comme des associations de quartier, auxquelles il faut ajouter l'Ateneu Cultural (« Athénée culturel »), les groupes de musique traditionnels, les confréries de la Semaine Sainte ou les casals fallers (association participant aux fallas)[6],[2].

El Cabanyal dispose d'un réseau urbain caractéristique et unique dans la ville de Valence dans son ensemble, composé de rues longues et étroites, parallèles à la ligne littorale, qui contrastent sur la carte avec celui d 'une ville qui s'est développée fondamentalement sur la base de cercles concentriques[7], le quartier a été déclaré ensemble historico-artistique en 1978 ; en 1988, le PGOU de Valence (équivalent d'un plan local d'urbanisme) le déclare ensemble historique protégé ; en 1993, la Généralité valencienne le déclare bien d'intérêt culturel ; enfin, en 2007, il est déclaré bien d'importance locale (es) (protection patrimoniale propre à la Généralité valencienne)[8].

Ces mesures s'avèrent néanmoins insuffisantes pour protéger le quartier, qui se trouve dans une situation d'extrême détérioration imputée à la gestion municipale, accompagnée d'une conflictualité sociale croissante, causée par le projet du conseil municipal de détruire une grande partie du quartier en prolongeant l'avenue de Blasco Ibáñez jusqu'à la mer, une opération de développement urbain qui supposerait la démolition d'un nombre important de logements (plus de mille-cinq-cents) et le déplacement de nombreux résidents hors du quartier[9]. Ces projets institutionnels suscitent la réaction d’une partie de la population contre une politique accusée de conduire à la désidentification et la déshumanisation du quartier, qui s'organise à partir de la fin XXe siècle autour de l'association Salvem el Cabanyal (ca)[9],[10] (« Sauvons El Cabanyal »).

Personnalités liées

Notes et références

Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page « La ciutat de València. Estudi interdisciplinari contemporani. Local i universal. Memòria i contemporaneïtat. Individu i societat. Espai i escriptura » de Jaume Garcia Llorens, publié par Universitat Jaume I, le texte ayant été placé par l’auteur ou le responsable de publication sous la licence Creative Commons paternité partage à l'identique ou une licence compatible.
  1. (es) « Reglamento municipal sobre uso y normalización del valenciano en el municipio de València », (consulté le ).
  2. Garcia Llorens 2023, p. 537.
  3. (es) « Districte 11. Poblats Marítims Barri 2. El Cabanyal-El Canyamelar » [PDF], sur Oficina d'Estadística. Ajuntament de València, (consulté le ).
  4. Boira 1987.
  5. (es) Teodoro Llorente, Valencia, vol. II, Barcelone, Establecimiento tipográfico-editorial de Daniel Cortezo y C.ª, 1889-1900, « XI. Alrededores de Valencia », p. 460.
  6. Sanchis Pallarés 1998.
  7. Boira 1987, p. 14-19.
  8. Cerveró 2014, p. 23-24.
  9. Garcia Llorens 2023, p. 538.
  10. (es) Cristina Vázquez, « 15 años de resistencia en El Cabanyal », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (es) Martínez Arroyo, Emilio José, Silva Dos Santos et Fabiane Cristina, El Cabanyal, un patrimonio rescatado por la ciudadanía, (lire en ligne), chap. 88, p. 9-12.
  • (ca) Josep Vicent Boira, El Cabanyal-Canyamelar, Valence, Ajuntament de València,
  • (ca) Lluís Cerveró, El Cabanyal, per exemple. 1998-2013 : Crònica de quinze anys de resistència, Valence, Editorial Tres i Quatre,
  • (ca) Felip Bens i Carrion, Felip Bens et Marisa Villalba Gallart, La cuina del Cabanyal : i dels pobles mariners de la ciutat de València, Llibres de la Drassana, (ISBN 978-84-942860-9-4)
  • (ca) Jaume Garcia Llorens, La ciutat de València. Estudi interdisciplinari contemporani. Local i universal. Memòria i contemporaneïtat. Individu i societat. Espai i escriptura (thèse de doctorat), Castellón de la Plana, Universitat Jaume I, , 670 p. (lire en ligne) — disponible sous licence CC BY 4.0
  • (es) Antonio Sanchis Pallarés, Historia del Cabanyal, siglo XX y un incierto futuro, Valence, Javier Boronat editor,

Liens externes

  • Portail de Valence (Espagne)