Cunninghamia

Cunninghamia
Cunninghamia
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Pinophyta
Classe Pinopsida
Ordre Pinales
Famille Cupressaceae
Sous-famille Cunninghamioideae

Genre

Cunninghamia
R. Brown ex Richard & A. Richard in A. Richard 1826

Cunninghamia est le seul genre de conifère vivant actuellement accepté de la sous-famille des Cunninghamioideae, Cupressaceae, selon la classification phylogénétique[1].

Taxonomie

Cunninghamioideae est généralement considéré comme le clade actuel le plus basal des Cupressaceae[2],[3] possède un registre fossile intéressant comprenant notamment le genre   Elatides.

Le genre Cunninghamia comprend deux espèces vivantes proches:

  • Cunninghamia konishii Hayata 1908, (montagnes du nord de Taïwan et sporadiquement en Chine, au Vietnam et au Laos)
  • Cunninghamia lanceolata (Lambert) Hooker 1827, (sud au sud-est de la Chine de 200 à 2800m d’altitude)

Certains experts ont mis en évidence une paraphylie des deux espèces[4], certains ont donc décidé de traiter les deux espèces comme des variétés de C. lanceolata, mais les auteurs contemporains les reconnaissent comme deux espèces distinctes[5]. Il est aussi possible que des taxons cryptiques existent au sein du genre, de nouvelles collectes pour des analyses moléculaires plus objectives semblent nécessaires[1].

Histoire évolutive évolutive

Le registre fossile des Cunninghamioideae remonte au Jurassique inférieur et au Crétacé en Europe, en Amérique du Nord et en Asie ce qui correspond globalement aux estimations de divergence moléculaire établies pour l'ensemble des Cupressaceae[6].

Austrohamia (   Austrohamia asfaltensis D.L. Contreras, I.H. Escapa, R.C. Iribarren, & N.R. Cúneo, Jurassique inférieur, formation de Cañadón Asfalto en Argentine…) semble être le plus ancien genre attribué à la famille des Cupressaceae, il partage cependant des caractéristiques communes avec les sous-familles Cunninhamioideae et Taiwanioideae[7].

Cunninghamioideae est une sous-famille de conifères appartenant à la famille des Cupressaceae. Elle ne comprend aujourd’hui qu’un seul genre actuel, Cunninghamia, mais compte au moins dix genres fossiles identifiés[8].

'[9] Parmi les genres fossiles proches de la sous-famille des Cunninghamioideae' figurent notamment †Ohanastrobus et †Nishidastrobus, décrits en 2021 par Brian A. Atkinson, Dori L. Contreras, Ruth A. Stockey et Gar W. Rothwell. D'autres genres fossiles incluent †Elatides, †Sewardiodendron (Florin), ainsi que †Cunninghamiostrobus — représenté notamment par C. hueberi (Miller, 1975) du Crétacé supérieur et C. yubariensis (Stopes & Fujii) de l’Oligocène. On compte également †Cunninghamites (Presl), †Hughmillerites (Jurassique supérieur – Crétacé inférieur), décrit par Seward et Bancroft puis révisé par Rothwell, Stockey, Mapes et Hilton en 2011, †Hubbardiastrobus (Crétacé inférieur) décrit par Atkinson, Rothwell et Stockey en 2014, †Mikasastrobus (Crétacé supérieur) décrit par Saiki et Kimura, ainsi que †Parataiwania (Crétacé supérieur), décrit par M. Nishida, Ohsawa et Nishida[9],[8].

Liste des espèces de Cunninghamia fossiles

L’espèce fossile de bois Taxodioxylon cunninghamioides (Watari) Watari est considérée comme apparentée au genre Cunninghamia.

    Cunninghamia asiatica (Yokoyama) Meng, Zhang, Lu & Cheng, 1988,Crétacé inférieur, province du Liaoning (Chine) et Russie (initialement décrite comme Elatides asiatica).

    Cunninghamia taylorii Serbet, Bomfleur & Rothwell, 2013, Crétacé supérieur, Campanien, Formation de Horseshoe Canyon, Alberta, Canada

    Cunninghamia hornbyensis Brink, Stockey, Beard et Wehr, 2009, Crétacé supérieur, Campanien, Canada

    Cunninghamia eocenica Matsuo, 1967, Éocène moyen, Formation de Hashima (champ houiller de Takashima), préfecture de Nagasaki, Japon

    Cunninghamia beardii Serbet, Bomfleur & Rothwell, 2016, Éocène, île de Vancouver, Colombie-Britannique, Canada

Oligocène :

    Cunninghamia chaneyi R. N. Lakh., 1958, Oligocène, flore de Rujada (Oregon) (aussi présente au Miocène de Clarkia (Idaho))

    Cunninghamia marquettii Axelrod, 1998, Oligocène, Haynes Creek, Idaho

    Cunninghamia shangcunica Kodrul, Gordenko & Sokolova, 2018, Oligocène, bassin de Maoming, sud de la Chine

    Cunninghamia praelanceolata Du, Yan, Sun, Li, Dao & Li, 2011, Miocène supérieur, Zhejiang oriental, sud-est de la Chine.

    Cunninghamia protokonishii Tanai & Onoe, emend. Yabe & Yamakawa, MiocènePliocène, nord-est et sud-est de la Chine.

    Cunninghamia chaneyi (mentionnée plus haut)

    Cunninghamia miocenica Ettingshausen sensu Walther, 1989, Miocène

    Cunninghamia squamata, Miocène

Pliocène :

    Cunninghamia minisperma Mai & Walther, 1988, Pliocène, Thuringe, Allemagne.

    Cunninghamia protokonishii (mentionnée plus haut)

Description des espèces actuelles

Arbres pouvant atteindre 50 m de hauteur et 3 mètres de diamètre DPH. Les feuilles sont rigides, linéaires-lancéolées, droites ou légèrement falquées, mesurant 0,8 à 6,5 (jusqu’à 7) cm de long sur 1,5 à 5 mm de large, disposées de manière spiralées[1].

Les cônes à graines sont terminaux, verts, devenant ensuite brun et de forme ovoïde, de 1,8 à 4,5 cm de long sur 1,2 à 4 cm de large (trois graines par écailles). Pollinisation de janvier à mai puis maturation des graines d’août à novembre.

Répartition de C. lanceolata et C. konishii

En raison de plantations anciennes et étendues, à des fins de production de bois et d'ornement, la répartition naturelle originelle des genres actuels reste incertaine. Chine, Laos, Taïwan, Viêt Nam, Taiwan, peut-être Cambodge et largement introduit au Japon.

Notes et références

  1. https://www.conifers.org/cu/Cunninghamia.php
  2. Brunsfeld, Steven J., Pamela E. Soltis, Douglas E. Soltis, Paul A. Gedek, Christopher J. Quinn, Darren D. Strenge and Tom A. Ranker. 1994. Phylogenetic relationships among the genera of Taxodiaceae and Cupressaceae: evidence from rbcL sequences. Systematic Botany 19(2): 253-262.
  3. Gadek, P.A., D.L. Alpers, M.M. Heslewood and C.J. Quinn. 2000. Relationships within Cupressaceae sensu lato: a combined morphological and molecular approach. American Journal of Botany 87(7):1044-1057.
  4. Lu Sheng-you, Chiang Tzen-yuh, Hong Kuo-hsiang and Hu Ta-wei. 1999. Re-examination of the taxonomic status of Cunninghamia konishii and C. lanceolata based on the RFLPs of a chloroplast trnD-trnT spacer. Taiwan Journal of Forestry Science 14(1):13-19.
  5. Farjon, Aljos. 2010. A Handbook of the World's Conifers. Leiden, Netherlands: Brill Academic Publishers.
  6. (en) Zu-Yu Yang, Jin-Hua Ran et Xiao-Quan Wang, « Three genome-based phylogeny of Cupressaceae s.l.: Further evidence for the evolution of gymnosperms and Southern Hemisphere biogeography », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 64, no 3,‎ , p. 452–470 (DOI 10.1016/j.ympev.2012.05.004, lire en ligne, consulté le )
  7. Dori L. Contreras, Ignacio H. Escapa, Rocio C. Iribarren et N. Rubén Cúneo, « Reconstructing the Early Evolution of the Cupressaceae: A Whole-Plant Description of a NewAustrohamiaSpecies from the Cañadón Asfalto Formation (Early Jurassic), Argentina », International Journal of Plant Sciences, vol. 180, no 8,‎ , p. 834–868 (ISSN 1058-5893 et 1537-5315, DOI 10.1086/704831, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Brian A. Atkinson, Gar W. Rothwell et Ruth A. Stockey, « Hughmillerites vancouverensis sp. nov. and the Cretaceous diversification of Cupressaceae », American Journal of Botany, vol. 101, no 12,‎ , p. 2136–2147 (ISSN 0002-9122 et 1537-2197, DOI 10.3732/ajb.1400369, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Xiaohui Xu, Jiangxue Deng, Liuyin Yang et Yeming Zhao, « A new species of Stutzeliastrobus (Cupressaceae) from the Early Cretaceous of the Guyang Basin, northern China, and its paleoenvironmental implications », Review of Palaeobotany and Palynology, vol. 339,‎ , p. 105353 (DOI 10.1016/j.revpalbo.2025.105353, lire en ligne, consulté le )
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