Claude-André-Benoît Reynaud

Claude André Benoît Reynaud de Bonnassous
Fonction
Député français
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Claude André Benoît Reynaud de Bonnassous, dit Solon Reynaud est un homme politique français né le au Puy-en-Velay (Haute-Loire) et mort le au château de Bonnassous à Taulhac (Haute-Loire). Il fut un ardent partisan de la « déchristianisation ».

La Révolution

Mandat à la Législative

La France devient une monarchie constitutionnelle en application de la constitution du 3 septembre 1791. Le même mois, Claude Reynaud, alors maire du Puy-en-Velay, est élu député du département de la Haute-Loire, le troisième sur six, à l'Assemblée nationale législative[1].

Il siège sur les bancs de la gauche. En avril 1792, il vote pour que les soldats du régiment de Châteauvieux, qui s'étaient mutinés lors de l'affaire de Nancy, soient admis aux honneurs de la séance[2]. En août, il vote en faveur de la mise en accusation du marquis de La Fayette[3].

La monarchie prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris. Louis XVI est suspendu et incarcéré, avec sa famille, à la tour du Temple.

Mandat à la Convention

En septembre 1792, Claude Reynaud est réélu député du département de la Haute-Loire, le premier sur sept, à la Convention nationale[4].

Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort, et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution de la peine[5]. Le 13 avril 1793, il vote contre la mise en accusation de Jean-Paul Marat, et attaque son collègue Joseph Bonet de Treyche (député de Haute-Loire), qui vote en faveur de l'accusation[6] :

Après l'opinion de Bonet que je dédaigne d'appeler mon collègue, j'ai dénoncé à la Convention qu'il avait écrit deux lettres à l'époque du jugement de Louis Capet, aux corps administratifs du département de Haute-Loire, d'envoyer la force départementale contre les députés de la Montagne [...]. Aujourd'hui, Marat, défenseur chaud et ami dévoué du peuple est accusé ; [...] je dis non.

Le 28 mai, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[7].

Le représentant en mission

Le 23 août 1793, Claude Reynaud est envoyé en mission dans les départements de la Haute-Loire et de la Lozère afin d'y accélérer la levée en masse[8]. Au cours de sa mission, il prend des mesures concernant les subsistances et se montre actif dans la répression des prêtres réfractaires et dans la déchristianisation : il reconvertit la cathédrale du Puy-en-Velay en temple de la raison et prononce un discours hostile au clergé. Il signe sa correspondance, avec le Comité de Salut public, « Solon » Reynaud. Il est rappelé par le Comité à Paris le 24 et le 30 germinal an II (le 13 et le 19 avril 1794)[9].

Le 8 brumaire an III (le 29 octobre 1794), il est élu membre de la Commission des Vingt-et-Un chargée d'examiner la conduite de Jean-Baptiste Carrier (député du Cantal), accusé d'avoir provoqué les fusillades et les noyades de Nantes[10].

La Convention Thermidorienne et le Directoire

Reynaud est mis en accusation le par Lanthenas et Lemoyne avec un rapport intitulé « Tyrannie de Robespierre dans le Département de la Haute-Loire »[11]. Avec ce changement de politique dans le département, des individus suspectés de contre-révolution sont libérés. Il est dénoncé comme Balthazar Faure par Joseph Nicolas Pierret. Reynaud répond en accusant Pierret d'avoir favorisé les royalistes et les réfractaires. Paradoxalement aux attaques dont il fait l'objet pour son rôle de représentant en mission, il fait partie de la Commission des Vingt et un chargée d'enquêter sur le comportement de Carrier à Nantes. En , il appuie la proposition de Jean Guillaume Taillefer d'abolir la peine de mort[12]. Le , il est nommé commissaire du Directoire exécutif en Haute-Loire

Premier Empire

Sous le Premier Empire, il ne joue pas de rôle public et devient directeur des contributions directes au Puy-en-Velay, jusqu'en 1814.

Sources

  • « Claude-André-Benoît Reynaud », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Julien GUERIN, Solon Reynaud (1749-1815)., Polignac Éditions du Roure, 2007, 120 p (ISBN 978-2-906278-66-0)
  • « La Terreur dans les départements en 1793-1794 -- Lettres, opinions et Mémoires de Conventionnels de la Haute-Loire », Yoshiaki Ômi, p. 49, dans « L’écriture d’une expérience. Histoire & mémoires de Conventionnels », Paris, Société des études robespierristes, 2016. (ISBN 978-2-908327-93-9)
  • Michel Biard, « Julien Guérin, Solon Reynaud (1749-1815) », sur ahrf.revues.org, Annales historiques de la Révolution française, , p. 224–226

Notes

  1. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, Liste des députés » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  2. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 41, séance du 9 avril 1792 » , sur https://gallica.bnf.fr/, (consulté le )
  3. Laurent, Émile (1819-1897), Mavidal, Jérôme (1825-1896) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  4. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  5. Froullé, Jacques-François (1734-1794) et Levigneur, Thomas (≃1747-1794), « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  6. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  7. Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  8. Aulard, François-Alphonse (1849-1928), « Recueil des actes du Comité de salut public, avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du conseil exécutif provisoire. Tome 6 » , sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
  9. Michel Biard, « Julien Guérin, Solon Reynaud (1749-1815) », Annales historiques de la Révolution française, vol. 349, no 1,‎ , p. 224–226 (lire en ligne, consulté le )
  10. Baron, Marie-Claude (1945-2002) et Brunel, Françoise (née en 1948), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 100, séance du 8 brumaire an III (29 octobre 1794) » , sur https://www.persee.fr, (consulté le )
  11. (en) Maximilien Robespierre, Tyrannie de Robespierre dans le Département de la Haute-Loire, aux Représentans du Peuple composant le Comité de Sûreté Générale de la Convention, (lire en ligne)
  12. Reynaud de Bonnassous, Claude André Benoît (1749-1815). Auteur du texte et Reynaud de Bonnassous, Claude André Benoît (1749-1815), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, (consulté le )

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