Château de Cursat
| Château de Cursat | |||
| Vestiges du château | |||
| Période ou style | Château croisé du Moyen Âge |
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|---|---|---|---|
| Type | Forteresse | ||
| Début construction | début XIIe siècle | ||
| Coordonnées | 36° 06′ 14″ nord, 36° 11′ 34″ est | ||
| Pays | Turquie | ||
| Localité | Altınözü | ||
| Géolocalisation sur la carte : Turquie
Géolocalisation sur la carte : États latins d'Orient
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Le château du Cursat, ou château de Koz, est un château croisé situé dans la ville de Altınözü, dans la province de Hatay dans l'actuelle Turquie. Le château appartenait à la principauté d'Antioche et est situé à environ 10 kilomètres au sud d'Antioche.
Situation
Comme beaucoup de châteaux croisés de la région, Cursat fut construit sur une colline naturelle, sur laquelle prend sa source le ruisseau Kuseyr. Entouré de pentes abruptes, le château ne bordait une colline que du côté sud-ouest. De ce côté, il était protégé par de profondes douves artificielles, typiques des châteaux croisés, et était particulièrement fortement fortifié.
Le château possédait autrefois une porte au nord, mais celle-ci n'existe plus et le côté est a été rasé, laissant subsister quelques granges d'origine. Certains bastions du château subsistent encore aujourd'hui, comme la courtine et la tour rectangulaire du XIIe siècle alors que les deux grandes tours rondes furent ajoutées en 1256[1].
Histoire
Le château de Cursat est mentionné pour la première fois en 1133, lorsqu'il est pris par le roi de Jérusalem Foulques V d'Anjou. En 1155, le château devient la possession du patriarche latin d'Antioche Aimery de Limoges qui l'utilise alors comme refuge pour lui-même et ses trésors, et est appelé par le nom de « Castrum Patriarchae », soit le « château du Patriarche ». En 1180, Aimery excommunie le prince Bohémond III d'Antioche, suivant les ordres du pape Alexandre III, pour des questions relevant de sa vie privée[2]. Bohémond III, irrité par cette décision, fait le siège de Cursat jusqu'à l'intervention du roi Baudouin IV de Jérusalem[3].
En 1188, le patriarche Aimery empêche les troupes du sultan ayyoubide Saladin d'attaquer Cursat en lui versant une somme prélevée sur son trésor. En 1225, le patriarche Rainier d'Antioche retourne en Italie, laissant à Philippe de Tripoli le contrôle du château de Cursat, où était conservé le trésor patriarcal[4].
Plus tard, le pape Innocent IV ordonne que l'intégralité des recettes fiscales de l'Église d'Antioche et de Chypre soient utilisées pour la réparation et l'agrandissement de Cursat pendant trois ans, ce qui permet de renforcer ses défenses en 1256 alors que la principauté d'Antioche est devenue la cible d'attaques turcs à plusieurs reprises[5]. Ainsi, le château résiste à un siège des Mamelouks dirigées par Baybars en 1268[2].
Après la chute d'Antioche en 1268, Cursat est encerclée par un territoire sous contrôle musulman. Le châtelain du château, au nom du patriarche, était un chevalier nommé Guillaume, qui s'efforce de maintenir des relations amicales avec les émirs musulmans voisins, en particulier ceux de Soghr et de Baghras. Baybars s'abstient alors d'attaquer le château à la condition que Guillaume partage ses revenus avec ses voisins musulmans. Plus tard, Guillaume se fait moine et laisse la gestion du château à son père « Bâtard ». Le , ce dernier est pris dans une embuscade mamelouke puis emprisonné à Damas. Le château est ensuite vaincu et la place capitule finalement le [6].
Références
- ↑ Kennedy 1994, p. 84.
- (en) « Cursat Castle », sur www.castles.nl. (consulté le ).
- ↑ Hamilton 2000, p. 165.
- ↑ Williams 2003, p. 71–72.
- ↑ Marshall 1994, p. 112.
- ↑ Folda 2005, p. 377.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Jean Mesqui, « La fortification des Croisés au temps de Saint Louis au Proche-Orient », L'architecture en Terre Sainte au temps de Saint Louis, t. 164, , p. 5-29 (lire en ligne sur Persée).
- (en) Jaroslav Folda, Crusader art in the Holy Land : from the Third Crusade to the fall of Acre, 1187–1291, Cambridge University Press, .
- (en) Bernard Hamilton, The Leper King and His Heirs : Baldwin IV and the Crusader Kingdom of Jerusalem, Cambridge University Press, (ISBN 9780521017473, lire en ligne).
- (en) Christopher Marshall, Warfare in the Latin East, 1192-1291, Cambridge University Press, .
- (en) Steven J. Williams, The Secret of Secrets : The Scholarly Career of a Pseudo-Aristotelian Text in the Latin Middle Ages, University of Michigan Press, .
- (en) Hugh Kennedy, Crusader Castles, Cambridge University Press, .
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