Caviramus
Caviramus schesaplanensis
Caviramus est un genre fossile basal de ptérosaures du Trias supérieur. Selon Paleobiology Database en 2025, ce genre est resté monotypique et la seule espèce est Caviramus schesaplanensis.
Historique
Le genre Caviramus et l'espèce Caviramus schesaplanensis sont décrits en 2006 par les paléontologues allemands Nadia Belinda Fröbisch (d) & Jorg Fröbisch (d)[1],[2],[3].
Fossiles
Selon Paleobiology Database en 2025, le genre Caviramus a une seule collection référencée de fossiles[2]. Cette collection est du Sévatien au Rhétien du Trias supérieur, c'est-à-dire date de 212 à 201,3 Ma avant notre ère[2].
Répartition
Cette unique collection provient de la formation Kössen (en) des Alpes rhétiques calcaires du Nord, du versant ouest de la Schesaplana du Rätikon, dans le canton des Grisons en Suisse[2].
Basal
Les créateurs Frey (d) et al. ont classé ce genre en position basale dans l'ordre des Pterosauria[2].
Étymologie
Le nom du genre est dérivé du latin cavum, « caverne » « cavité », et ramus, « branche » de la mâchoire inférieure, en référence à la pneumatique des os de la mâchoire[4]. Le nom spécifique fait référence au mont Schesaplana[5].
Description
Le genre Caviramus est basé sur l'holotype PIMUZ A/III 1225, trois fragments non contigus d'une branche (mâchoire inférieure) de la mandibule avec des dents multicuspides. Deux dents sont conservées, l'une avec trois cuspides et l'autre avec quatre ; malgré cette différence, les auteurs les considèrent comme essentiellement isodontes. Le nombre de dents est estimé à un minimum de douze et un maximum de dix-sept. Une rangée de grands foramens ovales est parallèle à la rangée de dents ; les foramens sous forme de petits trous dans la partie antérieure de la mâchoire inférieure suggèrent une sorte de structure de tissu mou, ou une couverture de kératine. La mâchoire est légère et creuse. Les dents de ce genre ressemblent à celles d'Eudimorphodon, mais la mâchoire est différente. La découverte de ce genre est une découverte d'une certaine importance, car il existe peu de ptérosaures connus du Trias[1].
Raeticodactylus filisurensis
Un deuxième spécimen, de la même provenance géographique, parfois attribué à son propre genre et espèce sous le nom de Raeticodactylus filisurensis, est constitué d'un seul squelette partiel désarticulé comprenant un crâne presque complet. Le crâne montre qu'il avait une haute crête osseuse fine courant le long de la ligne médiane de l'avant de la mâchoire supérieure et une quille sur la mâchoire inférieure. Les dents à l'avant de la mâchoire supérieure, dans les prémaxillaires, étaient en forme de crocs, tandis que les dents des joues supérieures (les maxillaires) avaient trois, quatre ou cinq cuspides, similaires à celles d'Eudimorphodon. Raeticodactylus filisurensis avait une envergure d'environ 135 centimètres[6].
Style de vie
D'après ses longs membres, il aurait pu s'agir d'un chasseur-cueilleur terrestre. Il possède une dentition particulièrement adaptée à la mastication, étant plus spécialisé dans ce domaine que les autres eudimorphodontes, et il aurait pu être généraliste ou herbivore. Ses ailes graciles suggèrent un mode de vol plané[7].
Classification
Malgré sa ressemblance avec Eudimorphodon, les auteurs ont classé Caviramus comme Pterosauria incertae sedis. Une étude de 2009 menée par Fabio Dalla Vecchia a conclu que Raeticodactylus, dont on connaît le squelette plus complet, y compris la mâchoire inférieure, appartient probablement au même genre, et peut-être à la même espèce, si les différences (comme la taille et la présence d'une crête dans le spécimen de Raeticodactylus) ne sont pas dues au sexe ou à l'âge. Des études ultérieures ont confirmé leur synonymie[8]. Dalla Vecchia a trouvé les deux formes dans un clade frère de Carniadactylus, ce qui implique que Caviramus était un membre des Campylognathoididae[9]. L'analyse phylogénétique suivante suit la topologie d'Upchurch et al. (2015)[10].
Le cladogramme suivant est obtenu après l'analyse en 2014 de Andres (d) et al.[11] et reprise en 2015 par Upchurch et al.[10].
| Eopterosauria |
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Nouveau clade Caviramidae
Dans une étude de 2020 sur les relations entre les premiers ptérosaures du Trias supérieur, Matthew G. Baron a conclu que les Eopterosauria et les Eudimorphodontidae ne constituaient pas des groupes monophylétiques. Il a donc créé la famille Caviramidae, qui regroupe la plupart des eudimorphodontidés et des éoptérosauriens primitifs antérieurs, tandis qu'Eudimorphodon et Peteinosaurus appartenaient à un clade nommé Zambellisauria, aux côtés de ptérosaures plus évolués. De plus, Baron a inclus le clade Austriadraconidae comme sous-groupe des Caviramidae, incluant ainsi trois genres : Arcticodactylus, Austriadraco et Seazzadactylus[12].
| Pterosauria |
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Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- [2008] (en) R. Stecher, « A new Triassic pterosaur from Switzerland (Central Austroalpine, Grisons), Raeticodactylus filisurensis gen. et sp. nov », Swiss Journal of Geosciences, vol. 101, no (1), , p. 185-201 (DOI 10.1007/s00015-008-1252-6).
Publication originale
- [2006] (en) N. B. Fröbisch et J. Fröbisch, « A new basal pterosaur genus from the Upper Triassic of the Northern Calcareous Alps of Switzerland », Palaeontology, vol. 49, no (5), , p. 1081-1090 (DOI 10.1111/j.1475-4983.2006.00581.x , Bibcode 2006Palgy..49.1081F, lire en ligne).
Notes et références
Références
- N. B. Fröbisch et J. Fröbisch 2006, p. 1081-1090.
- (en) Paleobiology Database : †Caviramus Fröbisch & Fröbisch, 2006 (pterosaur) (consulté le ).
- ↑ (en) Paleobiology Database : †Caviramus schesaplanensis Fröbisch & Fröbisch, 2006 (pterosaur) (consulté le ).
- ↑ N. B. Fröbisch et J. Fröbisch 2006, p. 1082.
- ↑ N. B. Fröbisch et J. Fröbisch 2006, p. 1081.
- ↑ Stecher 2008, p. 185-201.
- ↑ Wilton, Mark P., Pterosaurs: Natural History, Evolution, Anatomy, Princeton University Press, (ISBN 978-0691150611)
- ↑ Attila Ősi, « Feeding-related characters in basal pterosaurs: implications for jaw mechanism, dental function and diet », Lethaia, vol. 44, no 2, , p. 136–152 (DOI 10.1111/j.1502-3931.2010.00230.x, Bibcode 2011Letha..44..136O, hdl 10831/74599 , lire en ligne)
- ↑ F.M. Dalla Vecchia, « Anatomy and systematics of the pterosaur Carniadactylus (gen. n.) rosenfeldi (Dalla Vecchia, 1995) », Rivista Italiana di Paleontologia e Stratigrafia, vol. 115, no 2, , p. 159–188
- P. Upchurch, B.B. Andres, R.J. Butler et P.M. Barrett, « An analysis of pterosaurian biogeography: implications for the evolutionary history and fossil record quality of the first flying vertebrates », Historical Biology, vol. 27, no 6, , p. 697–717 (PMID 26339122, PMCID 4536946, DOI 10.1080/08912963.2014.939077, Bibcode 2015HBio...27..697U) Erreur de référence : Balise
<ref>incorrecte : le nom « upchurch15 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. - ↑ [2014] (en) Brian Andres, James M. Clark et Xing Xu, « The Earliest Pterodactyloid and the Origin of the Group », Current Biology, Royaume-Uni, Cell Press et Elsevier, vol. 24, no 9, , p. 1011-1016 (ISSN 0960-9822 et 1879-0445, OCLC 45113007, PMID 24768054, DOI 10.1016/J.CUB.2014.03.030, lire en ligne)..
- ↑ [2020] (en) Matthew Baron, « Testing pterosaur ingroup relationships through broader sampling of avemetatarsalian taxa and characters and a range of phylogenetic analysis techniques », PeerJ, PeerJ Publishing (d), vol. 8, , e9604 (ISSN 2167-8359, OCLC 793828439, PMID 33005485, PMCID 7512134, DOI 10.7717/PEERJ.9604).
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