Aymon Séchal

Aymon Séchal
Fonctions
Administrateur apostolique
Diocèse de Sion
Administrateur apostolique
Diocèse de Tarentaise
-
Pierre Colomb (d)
Administrateur apostolique
Diocèse de Belley
-
Administrateur apostolique
Diocèse de Lausanne (d)
à partir du
Guy de Prangins (d)
Patriarche latin de Jérusalem
Patriarcat latin de Jérusalem
-
Prévôt du Grand-Saint-Bernard
-
Guillaume de Pizy (d)
Hugues d'Arces (d)
Biographie
Décès
Avant le
Activité
Blason

Aymon Séchal (parfois de Séchal), mort vers , est un prélat savoyard du XIVe siècle, qui a notamment été administrateur de l'archevêché de Tarentaise.

Biographie

Origines

Aymon Séchal serait le fils de Jean[1], issu d'une famille noble de Tarentaise[2],[3].

Prélat partisan des Savoie

Aymon Séchal commence sa carrière avec le bénéfice de la chapelle de Saint-Bernard à Turin et un canonicat à Sion, où il n'a jamais résidé[2]. Il est licencié ès décrets[2].

Aymon Séchal est considéré comme un partisan du comte de Savoie[4]. Il obtient la prévôté de Grand-Saint-Bernard ou Mont-Joux, en 1374, non par une élection réglementaire[2], mais par une provision pontificale de Grégoire XI[1],[3]. Il semble avoir été le candidat de la maison de Savoie, qui intervient de plus en plus dans les choix des prélats de ses États[5].

Il est présent lors du chapitre provincial des chanoines de Saint-Augustin, à Mâcon, le [2]. L'année suivante, il dirige le chapitre général qui se déroule au prieuré de Meillerie[2].

Grâce à son influence à Avignon[2], Aymon Séchal intervient régulièrement pour que les bénéfices de la prévôté vacants reviennent à des chanoines du Mont-Joux et non à des étrangers[6]. En 1391, avec le Chapitre, il vent le prieuré de Hornchurch, situé en Angleterre, en raison d'une situation socio-économique défavorable[7]. Ce retrait est perçu par les historiens comme un suivi de la politique de la maison de Savoie qui abandonne le parti anglais en raison de la guerre de Cent Ans et soutient le pape d'Avignon, Clément VII[7].

Sa charge de prévôt attire les convoitises[5]. Ainsi plusieurs prélats se positionnent pour prendre la suite, les prieurs de Saint-Barthélémy de Bassens (Savoie), de Saint-Jeoire (Savoie) ou encore de Saint-Martin-de-Miséré (Dauphiné)[5]. C'est finalement ce dernier, Hugues d'Arces, qui lui succèdera, en 1393[5]. Dans le contexte du Grand schisme d'Occident, le pape romain Boniface IX, nomme en 1391, Jean Manco, clerc de la chambre et chanoine de Naples, au titre d'administrateur de la prévôté, mais celui-ci n'a jamais vraiment tenu ce rôle[5].

Il reste officiellement en charge de la prévôté du Grand-Saint-Bernard en commende, jusqu’au [2]. Il semble toutefois administrer la congrégation jusqu'à la désignation de son successeur, Hugues d'Arces, en 1393[8].

Administrateur apostolique

Fidélité au pape d'Avignon, Clément VII, il réalise une « brillante » carrière[2]. On le retrouve, dès 1379, au sein de la curie à Avignon, avec le titre de « capellanus commensalis »[2]. En 1383, il est « élevé au rang de « judex causarum appellationum camere apostolico » (Juge des causes d'appel de la Chambre apostolique en Orient), avec siège à l'entrée de la Trésorerie »[2].

Le , le pape le nomme Patriarche de Jérusalem[2],[1]. En 1387, en tant que juge des causes, il se rend se rend à Rhodes, à Smyme et en « Romanie »[2], entre 1388 et 1390[9]. Comme légat du pape, il est chargé de régler la question de Nicosie[9].

Le , le pape le fait administrateur du diocèse de Lausanne pour quelques mois avant d'être nommé à la tête de celui de Belley, en août, qu'il dirige jusqu'en 1395[10],[1]. Il est ensuite administrateur métropolitain de Tarentaise, le [10],[1],[11]. Un an plus tard, l'antipape Benoît XIII le nomme administrateur de l'évêché de Sion, pour la partie savoyarde, restée fidèle à Avignon[10],[1]. L'autre partie étant placée sous l'autorité de Guillaume II de Rarogne, qui reconnaît le pape de Rome.

Mort

Aymon Séchal semble mourir avant le [10]. Il réalise un testament le de cette même année, auquel il ajoute un codicille le [10].

Son neveu, Jean V de Bertrand[12], reçoit un canonicat, à la suite de son intervention, du pape Benoît XIII, dont c'est la première intervention en Savoie[13].

Blason

Les armes de Aymon Séchal se blasonnent ainsi De sable, à trois fusées d'argent.[14]

L'érudit suisse Dubois (1939) indique que sur un portrait, probablement du XVIIe ou XVIIIe siècle, on pouvait voir les armes suivantes : d'azur à l'aigle de gueules, à la bande d'argent brochant sur le tout., mais qu'on peut leur accorder du crédit[15].

Références

  1. Ansgar Wildermann Traduction : Laurent Auberson, « Aymon Séchal » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du
  2. Helvetia Sacra, p. 173.
  3. Bruno Galland, Les papes d'Avignon et la Maison de Savoie. 1309-1409, École française de Rome, , 512 p. (ISBN 978-2-7283-0539-1, lire en ligne), p. 373.
  4. Helvetia Sacra, p. 45.
  5. Helvetia Sacra, p. 68.
  6. Helvetia Sacra, p. 67-68.
  7. Helvetia Sacra, p. 61.
  8. Helvetia Sacra, p. 173-174.
  9. Wipertus Rudt de Collenberg, « Le royaume et l'Église de Chypre face au Grand Schisme (1378-1417) d'après les Registres des Archives du Vatican », Mélanges de l'École française de Rome : Moyen âge, temps modernes, t. 94, no 2,‎ , p. 634, 639-640, 666 (lire en ligne).
  10. Helvetia Sacra, p. 174.
  11. Jacques Lovie, Histoire des diocèses de France : Chambéry, Tarentaise, Maurienne, vol. 11, Paris, Éditions Beauchesne, , 299 p. (ISSN 0336-0539), p. 278.
  12. Louis Binz, Vie religieuse et réforme ecclésiastique dans le diocèse de Genève pendant le grand schisme et la crise conciliaire (1378-1450), vol. Mémoires et Documents, t. 1, Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève, , 552 p. (ISBN 978-2-600-05020-3), p. 110.
  13. Bruno Galland, Les papes d'Avignon et la Maison de Savoie. 1309-1409, École française de Rome, (ISBN 978-2-7283-0539-1, lire en ligne), p. 390.
  14. H. Fisquet, La France pontificale, Repos, 1864, pp. 553-554.
  15. Frédéric-Théodore Dubois, « Armoiries des prévôts du St-Bernard [suite] », Archives héraldiques suisses, no 53,‎ , p. 8-13 (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • Helvetia Sacra : Section IV : Les ordres suivant la Règle de saint Augustin, Bâle / Francfort-sur-le-Main, Helbing Lichtenhahn Verlag, , 564 p. (ISBN 3-7190-1595-5, lire en ligne [PDF]), p. 173-175.
  • Jean-Paul Bergeri, Histoire de Moûtiers. Capitale de la Tarentaise, Montmélian, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 503 p. (ISBN 978-2-84206-341-2, présentation en ligne).
  • Marius Hudry, Histoire des communes savoyardes : Albertville et son arrondissement (vol. 4), Roanne, Éditions Horvath, , 444 p. (ISBN 978-2-7171-0263-5).
  • Jacques Lovie, Histoire des diocèses de France : Chambéry, Tarentaise, Maurienne, vol. 11, Paris, Éditions Beauchesne, , 299 p. (ISSN 0336-0539). .
  • Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne).
  • Jacqueline Roubert, « La seigneurie des Archevêques Comtes de Tarentaise du Xe au XVIe siècle », Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, impr. Chatelain (Chambéry), no 6, tome 5,‎ , p. 235 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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