Astrocaryum vulgare

Astrocaryum vulgare est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Arecaceae (les palmiers), de la sous-famille des Arecoideae, de la tribu des Cocoseae et de la sous-tribu des Bactridinae. A. vulgare semble originaire du nord-ouest de l'Amérique du Sud. Il a été très anciennement cultivé par les Amérindiens en Guyane. Il pousse en touffe dans les savanes hautes ou en forêt côtière sur sol sain, sableux de préférence. La présence de A. vulgare dans un site éloigné de la côte témoigne généralement d'un ancien village disparu.

Son fruit, comestible, est l'awara. Les utilisations de l'awara, palmier domestique, sont nombreuses. La pulpe du fruit, riche en vitamine A, E, tocophérols, acides gras essentiels (oméga 6 et 9), peut être consommée crue ou entrer dans la confection du fameux « bouillon d'awara » qui tient une grande place dans la tradition guyanaise. On peut également retirer de la pulpe une huile comestible (huile orange à rouge). Le noyau très dur contient une amande blanche d'où l'on extrait le beurre d'awara par extraction à froid (beurre blanc) et avec la même amande on obtient une huile appelé en créole guyanais "tchotcho" par extraction à chaud (huile noire), graisse alimentaire fine. Par incision des spadices avant la floraison, on recueille une sève sucrée qui donne le vin de palme par fermentation. Le cœur du palmier est également un très bon comestible. Enfin, le bois d'awara, noir, dur et durable, est utilisé dans la construction des villages amérindiens ou boni[réf. nécessaire].

Noms vernaculaires

En Guyane, il est connu sous le nom de palmyé wara, awara, wara (Créole), awara, awala (Kali'na), wahatwi (Palikur), dzawala (Teko), awala (Wayana), awala (Wayãpi) ou awaa (Aluku). Au Brésil, surtout dans la forêt amazonienne, il est aussi appelé tucum ou tucumã-do-Pará[1].

Usages

Chez les créoles guyanais, les racines servent à confectionner un remède contre les furoncles. On fabrique à partir de ses amandes fermentées et grillées une huile épaisse (huile de tcho-tcho) employée pour soigner les furoncles et soulager les maux de dent, favoriser la transpiration chez les personnes fiévreuses, servir de vermifuge chez les enfants. La chair d'awara sert à confectionner un des plats traditionnels créoles guyanais parmi les plus populaires : le bouillon d'awara. On trouve des usages très similaires chez les populations Palikur[2].

Les huiles tirées de sa pulpe et des amandes sont comestibles. Pulpe et amandes peuvent être consommées crues[3].

Dans l'Eglise Catholique, et particulièrement au Brésil, il est utilisé depuis l'Empire par les vieilles femmes pour fabriquer une bague similaire à une alliance de mariage, appelée anneau de Tucum. Le fidèle qui le porte signale ainsi son "alliance avec les pauvres", son engagement particulier en faveur de la justice sociale et de la protection de la Terre.

Sources

Notes et références

  1. Jean-Jacques de GRANVILLE et Marc GAY0T, Guide des palmiers de Guyane, ONF : Guyane (FR), , 272 p. (ISBN 978-2-84207-374-9)
  2. Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : créoles, palikur, wayâpi, Paris, IRD, , 816 p. (ISBN 978-2709915458, lire en ligne), p. 187
  3. Didier Béreau, HUILES ET FRACTIONS INSAPONIFIABLES DE HUIT ESPECES DE PALMIERS AMAZONIENS., INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSE, coll. « THÈSE DE DOCTORAT - SPECIALITE : SCIENCES DES AGRORESSOURCES », , 154 p. (lire en ligne)

Références taxinomiques

Voir aussi

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