En géométrie, l'aire algébrique d'un polygone est une généralisation à un polygone quelconque de l'aire géométrique d'un polygone simple, mesure de la superficie de la région délimitée par ce polygone. Sa définition permet un calcul simple à l'aide de déterminants. Elle est équivalente à la formule de Green-Riemann donnant l'aire de la région déterminée par une courbe fermée simple.
Définition et propriétés
Dans le plan affine euclidien orienté, le déterminant d'un couple de vecteurs  ne dépend pas de la base orthonormée directe dans laquelle il est calculé et donne l'aire du parallélogramme construit sur
 ne dépend pas de la base orthonormée directe dans laquelle il est calculé et donne l'aire du parallélogramme construit sur  si
 si  est direct, son opposé sinon.
 est direct, son opposé sinon.
On définit l'aire algébrique d'un triangle  quelconque par
 quelconque par  , donnant l'aire géométrique si
, donnant l'aire géométrique si  est parcouru dans le sens direct, son opposé sinon.
 est parcouru dans le sens direct, son opposé sinon.
Étant donné un polygone quelconque  on montre que l'expression
 on montre que l'expression  ne dépend pas du point
 ne dépend pas du point  choisi (car
 choisi (car  ) et on la définit comme étant l'aire algébrique du polygone
) et on la définit comme étant l'aire algébrique du polygone  :
 :
 [1].
[1].
On montre que cette définition redonne bien la définition de l'aire algébrique d'un triangle si  , qu'elle reste inchangée par décalage circulaire sur les lettres
 , qu'elle reste inchangée par décalage circulaire sur les lettres  , qu'on a la relation de type Chasles pour
, qu'on a la relation de type Chasles pour  :
 :
 (remarquer l'ajout de
 (remarquer l'ajout de  à la fin),
 à la fin),
et qu'elle donne bien l'aire géométrique dans le cas d'un polygone simple (c'est-à-dire sans aucune intersection d'aucune paire quelconque de côtés, en dehors du sommet commun à deux côtés successifs) parcouru dans le sens direct.
De plus l'ajout d'un point aligné avec deux sommets consécutifs ne change pas l'aire :  , formule pouvant être utilisée dans les deux sens.
, formule pouvant être utilisée dans les deux sens.
Exemples
L'aire algébrique d'un quadrilatère croisé est égale à la différence des aires des deux triangles formés : dans la figure de gauche, on a  ).
). 
Elle est donc nulle si ces deux triangles ont la même aire, par exemple pour un antiparallélogramme.
Pour un pentagone  , la relation ci-dessus donne :
, la relation ci-dessus donne : .
.
Dans la figure de droite, par une autre méthode,  .
.
Expression analytique
Les points  ayant pour coordonnées
 ayant pour coordonnées  dans une base orthonormée directe, l'aire algébrique se calcule par la formule :
 dans une base orthonormée directe, l'aire algébrique se calcule par la formule :
 .
.
Vu la disposition des produits successifs effectués, cette formule est désignée en anglais par shoelace formula (formule des lacets de chaussure).
Exemple numérique
Pour l'aire du pentagone de sommets :On obtient
Posant  , on a
, on a  .
.
Or  ; comme
 ; comme  , on obtient
, on obtient 
 Or le terme dans la somme est l'aire du trapèze de sommets
Or le terme dans la somme est l'aire du trapèze de sommets  et on retrouve
 et on retrouve 
 ,
formule de Green-Riemann.
,
formule de Green-Riemann.
De la même façon, on a : 
 .
.
On peut aussi écrire :
 
Polygones réguliers
Pour un polygone régulier convexe à n côtés de longueur a, l'aire  est donnée par :
 est donnée par :
 
Voir aussi
Notes et références
↑ « L'aire algébrique d'est quoi ? », sur les-mathematiques.net