1959 en dadaïsme et surréalisme
Cet article présente les faits marquants de l'année 1959 en dadaïsme et surréalisme.
Éphémérides
Janvier
- André Breton, Minuit juste, poème-objet[1]
- Breton & Elisa Claro, Bouquet, boîte surréaliste[1]
Février
Exposition Augustin Cárdenas à Paris, galerie La Cour d'Ingres. La préface du catalogue est d'André Breton[2].
- Breton & Joan Miró, Constellations, chez Pierre Matisse à New York, texte achevé depuis le 7 novembre 1958[3].
Juin
André Breton et ses amis perturbent l'inauguration d'un monument dédié à la mémoire de Guillaume Apollinaire, à Saint-Germain-des-Prés[3].
- Breton signe le tract Messages des surréalistes aux intellectuels polonais qui sera lu lors de l'exposition Phases organisée par Edouard Jaguer en Pologne[4].
Septembre
Mort de Benjamin Péret[5].
Suicide de Wolfgang Paalen[5].
Octobre
Suicide de Jean-Pierre Duprey[5].
Décembre
Dans l'appartement de Joyce Mansour, Jean Benoît présente son Exécution du testament du marquis de Sade[6],[7]. Au terme de cette présentation, Jean Benoît s'applique sur la poitrine un fer rougi portant les quatre lettres SADE et le peintre Matta en fait de même[8].
Exposition internationale du surréalisme dédiée à Éros, à la Galerie Daniel Cordier[9],[10].
Œuvres exposées[11] :- L'affiche reprend Masculin-Féminin de Mimi Parent[12].
- Élisa Claro, La Loi du vison, boîte surréaliste,
- Marcel Duchamp, Boîte alerte (Missives lascives), emballage de carton vert ayant la forme d'une boîte à lettres et contenant, dans sa version de luxe, non seulement le catalogue de l'exposition mais 27 œuvres de divers artistes : lettres, collages, pénis d'étoffe, touffe de fausse fourrure, disque 45-Tours[13],
- Maria Martins, Brûlant de ce qu'il brûle, sculpture[14],
- Meret Oppenheim présente Le Festin : sur une table, allongée, une femme nue au visage doré le corps couvert de victuailles et entourée de mannequins représentant des hommes[15],
- Meret Oppenheim, Méduse, sculpture[16],
- Mimi Parent, Crypte du fétichisme, installation : ensemble d'alvéoles tapissées de noir et présentant des œuvres diverses[17].
Cette année-là
- Ouverture en Hollande d'un Bureau de recherches surréalistes à l'initiative du poète Her de Vries[18].
- À Milan, publication du premier numéro de la revue Front unique dirigée par Arturo Schwarz et Jean-Jacques Lebel qui, s'adressant à la jeunesse, l'invite à «faire triompher la rigueur surréaliste» dans le pays de la papauté[19].
Œuvres
- Jean Arp
- Le Petit Théâtre, sculpture[20]
- Fernando Arrabal
- Baal Babylone, poèmes[21]
- André Breton
- André Breton & Elisa Claro
- Bouquet, boîte surréaliste : liège et verre coloré assemblés dans une boîte en carton[24]
- André Breton & Joan Miró
- Constellations, en regard de 22 gouaches répondent 22 textes automatiques prenant pour point de départ les sensations provoquées par ces gouaches : « Femme et oiseau. Le chat rêve et ronronne dans la lutherie brune. Il scrute le fond de l'ébène et de biais lape à distance le tout vif acajou. C'est l'heure où le sphinx de la garance détend par milliers sa trompe autour de la fontaine de Vaucluse et où partout la femme n'est plus qu'un calice débordant de voyelles en liaison avec le magnolia illimitable de la nuit. » [25]
- Elisa Claro
- La Loi du vison boîte surréaliste[réf. nécessaire]
- Méduse, sculpture
- Roberto Crippa
- Personnage, huile sur toile[26]
- Paul Delvaux
- Le Paradis terrestre, huile sur panneau d'isorel : projet pour la fresque du Palais des Congrès de Bruxelles[27]
- Marcel Duchamp
- Boîte alerte (missives lascives), boîte à lettres en carton[28]
- Jean-Pierre Duprey
- La Fin et la manière : « Une main rose clouée sur un objet noir… / Que reste-t-il, que reste-t-il ? / Du ciel, il n'est qu'un grand tissu froissé de revenants et / les yeux n'emplissent que les orbites du vide / Une araignée déplace la nuit, elle est le rêve d'une morte / Elle a en elle le sexe ouvert de la nuit et ses petits iront / noircir le sommeil des vivants / Un pas secret ferme le trou du silence / Et l'étoile pâlit. »[29]
- Yves Elléouët
- Farder la nuit, tissu peint, fermeture éclair et miroir[30]
- Jane Graverol
- La Promenade sentimentale, huile sur toile[31]
- Tom Gutt & Marcel Mariën
- L'Imitation du cinéma, film (censuré)[32]
- Jacques Hérold
- L'Initiatrice, huile sur toile[33]
- Marcel Jean
- Histoire de la peinture surréaliste[34]
- Yves Laloy
- La Couronne, huile sur toile[35]
- Robert Lebel
- René Magritte
- Le Château des Pyrénées, huile sur toile[37]
- Maria Martins
- Brûlant de ce qu'il brûle, sculpture[réf. nécessaire]
- Meret Oppenheim
- Mimi Parent
- Masculin/Féminin, matériaux divers : veste, chemise, cheveux, épingle à cravate[40]
- Max Walter Svanberg
- Exposée aux flèches du Jamais-Vu, huile sur toile[41]
- Remedios Varo
Notes et références
- Pour la référence voir Œuvres.
- ↑ André Breton, Œuvres complètes, tome 4, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 2008 (ISBN 978-2-07-011692-8), p. XXXII et André Breton : la beauté convulsive, éditions du Centre Pompidou, Paris 1991 (ISBN 2-85850-567-5), p. 420 pour la date.
- Breton, OC4, p. XXXII.
- ↑ André Breton : la beauté convulsive, p. 420.
- Breton, OC4, p. XXXIII.
- ↑ Une photographie du costume dans lequel Jean Benoît officia pour cette cérémonie est visible dans Sarane Alexandrian, L'Art surréaliste, 1969, éditions Hazan, Paris (pas d'ISBN), p. 149.
- ↑ Jean-Marie Apostolidès, « Ceci est mon corps ou L’exécution du testament du marquis de Sade », L’Annuaire théâtral : revue québécoise d’études théâtrales, no 41, , p. 83–102 (DOI 10.7202/041672ar, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Adam Biro et René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre/Presses universitaires de France, (ISBN 2-13-037280-5), p. 56 & 263 et Claire Boustani, « VIIIe exposition inteRnatioNale du Surréalisme (ÉROS), 1959-1960 », dans Didier Ottinger (dir.), Dictionnaire de l'objet surréaliste (exposition, Paris, Musée national d'art moderne, Centre Pompidou, 30 octobre 2013-3 mars 2014), Gallimard, Centre Pompidou, (ISBN 978-2-07-014181-4), p. 109-110 — « Dossier pédagogique », sur mediation.centrepompidou.fr.
- ↑ Boustani 2013, p. 108-115.
- ↑ Alexandrian, p. 225.
- ↑ Voir aussi le catalogue Exposition internationale du surréalisme, 1959-1960, , 141 p. (SUDOC 055417558, présentation en ligne)
- ↑ Reproduction dans Ottinger, p. 9.
- ↑ Reproduction et description dans Ottinger, p. 24.
- ↑ cité dans Ottinger, p. 184.
- ↑ Description et photographies de Denise Bellon de l'installation dans Alexandrian, p. 227.. Cette installation a été présentée à Berne (Suisse) plus tôt dans cette même année à l'occasion de la Fête de printemps. C'est à la demande d'André Breton que Meret Oppenheim la présente une nouvelle fois. Georgiana Colvile, Scandaleusement d'elles : trente-quatre femmes surréalistes, Jean-Michel Place, (ISBN 2-85893-496-7), p. 218.
- ↑ Colvile, p. 42.
- ↑ Citée dans (fr + en) Alix Agret (dir.) et Dominique Païni (dir.), Surréalisme au féminin ? (catalogue de l'exposition présentée du 31 mars au 10 septembre 2023 au Musée de Montmartre-Jardins Renoir), In fine/Musée de Montmartre, (ISBN 978-2-38203-116-2), p. 143.
- ↑ Biro & Passeron, p. 73.
- ↑ Biro & Passeron, p. 174.
- ↑ José Pierre, L'Univers surréaliste, Somogy, Paris, 1983 (ISBN 2-7242-3335-2), p. 257.
- ↑ Jean-Louis Bédouin, La Poésie surréaliste, éditions Seghers, Paris, 1964, p. 272.
- ↑ 34,6 × 24,6 × 5,4 cm. Paris, Centre Pompidou. Description dans Ottinger, p. 308.
- ↑ Hauteur : 84 cm ; diamètre : 10,5 cm. Collection André Breton jusqu'à sa dispersion en 2003. [1].
- ↑ 18,5 × 16,5 × 4,2 cm. Collection André Breton jusqu'à sa dispersion en 2003. [2].
- ↑ Nouvelle Revue Française no 172 : André Breton et le mouvement surréaliste, 1967, Gallimard, réédition de 1990 (ISBN 2-07-072093-4), p. 384.
- ↑ Biro & Passeron, p. 220.
- ↑ 123,5 × 122 cm. Reproduction dans Connaissance des arts no 766, janvier 2018, p. 12.
- ↑ 28 × 17,9 × 6,4 cm. Reproduction dans Beaux Arts Magazine no 353, novembre 2013, p. 116.
- ↑ Bédouin 1964, p. 120 & p. 280.
- ↑ 35 × 27 cm. Reproduction dans Surréalisme, Connaissance des arts hors série no 1085, juillet 2024, p. 65.
- ↑ Reproduction dans Biro & Passeron, p. 192.
- ↑ La musique est d'André Souris. Reproduction de deux photogrammes du film dans Xavier Canonne (dir.), Histoire de ne pas rire : le surréalisme en Belgique, Fonds Mercator & Bozar books, Bruxelles 2024, p. 238 et p. 239 : « L'intention de Mariën est plus iconoclaste qu'anticléricale. » Cité dans La Quinzaine littéraire no 1030, 16 janvier 2011, p. 25 : « un film classé «ignoble et infâme» par la Centrale catholique belge, en 1960. »
- ↑ Collection Bodin, Paris. Reproduction dans Alexandrian, p. 208.
- ↑ Cité dans Ottinger, p. 154.
- ↑ Reproduction dans André Breton : la beauté convulsive, p. 456.
- ↑ Bédouin 1964, p. 283.
- ↑ 200,3 × 130,3 cm. Reproduction dans Julie Waseige, Magritte en 400 images, 2024, éditions Hazan (ISBN 978-2-7541-1671-8), p. 405. 1963, gouache, 35,8 × 27,6 cm pour Canonne 2024, p. 237 et p. 277.
- ↑ Pour la référence voir décembre.
- ↑ 166 × 49 × 15 cm. Musée des Beaux-Arts de Berne. « L'idée du motif datait de 1933, métamorphosée en une première sculpture en 1959, puis, en 1978, en une seconde. » Reproduction dans Connaissance des arts no 723, février 2014, p. 14.
- ↑ 47,5 × 38 × 12,2 cm. Reproduction dans Connaissance des arts no 673, juillet-août 2009, p. 143.
- ↑ Reproduction en couverture de Érotique du surréalisme de Robert Benayoun, éditions Jean-Jacques Pauvert, Paris, 1965, p. 96.
- ↑ 44 × 39,5 cm. Collection particulière, Mexico. Reproduction dans Colvile, p. 299.
- ↑ 40 × 30 cm. Collection particulière, Mexico. Reproduction dans Colvile, p. 293.
Article connexe
- Portail du dadaïsme et du surréalisme
- Portail des arts
- Portail de l’histoire de l’art
- Portail de la littérature
- Portail de la peinture
- Portail des années 1950