17e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons
| 17e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons | |
| Création | comme Gr. A/C Marine, dissous en , reconstitué en GAMAC fin . |
|---|---|
| Dissolution | Le devient 17e escadron d'autos-mitrailleuses de cavalerie (EAMC), puis 18e EAMC le . |
| Pays | France |
| Branche | Marine nationale, puis Armée de Terre |
| Type | Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons |
| Rôle | Reconnaissance blindée, liaison, appui feu de l'infanterie et de la cavalerie |
| Effectif | En : officiers 4, sous-officiers 4, troupe 42. |
| Équipement | Autos-canons Peugeot, autos-mitrailleuses Renault |
| Guerres | Campagne contre l'Allemagne (1914-1918) |
| Décorations | Croix de guerre 1914-1918 une palme |
| Commandant historique | Lieutenant de vaisseau de la Laurencie |
Le 17e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (ou 17e GAMAC), constitué en , est le dernier des groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons, petites unités d'artillerie légère mobile mises à disposition de l'armée française pendant la campagne contre l'Allemagne.
Création, dénominations et affectations
Créé en par le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, le 17e groupe d'autos-canons de la Marine est initialement affecté au Détachement des armées de Lorraine puis au 3e corps de cavalerie. Le , après avoir été dissous entant qu'unité de Marine et reconstitué comme unité de cavalerie, il passe à l'état-major de la 6e division de cavalerie puis à celui de la 2e division de cavalerie le . Il est transformé en 18e escadron d'autos-mitrailleuses de cavalerie (E.A.M.C.) le .
Historique des campagnes et batailles
Campagne contre l'Allemagne
- 1915
- De début août au , participation à la DCA (Défense contre aéronefs) de la zone sud-ouest du camp retranché de Paris. Le groupe est positionné à Viroflay.
- , début du mouvement vers l'Est par un itinéraire insolite conduisant à Lunéville via Dijon, Neufchâteau et Nancy.
- Début décembre, prise de services aux tranchées à Arraye-et-Han.
- 1916
- Début février, changement du lieu de service aux tranchées. Transfert à Arracourt, forêt de Parroy, au N.E. de Lunéville.
- Du 1er au , engagement ponctuel des blindés près de Badonviller puis bref reprise du service aux tranchées avant le retour à Boulogne-sur-Seine pour la dissolution du groupe Marine.
- Après la reconstitution du groupe sous forme de GAMAC fin avril, reprise des services aux tranchées jusqu'à la fin de l'année, en forêt de Parroy puis non loin de Baccarat à Badonviller.
- 1917
- De janvier à mai le 17e groupe subit plusieurs mouvements dans l'Est sans être engagé.
- De juin à septembre il est employé dans les tranchées dans divers secteurs à proximité de Reims (Berméricourt et ferme des Marquises), avant d'assurer une mission de DCA à partir de début octobre au nord d'Épernay.
- 1918
- Après les deux premiers mois en mission de DCA à Épernay et trois semaines de repos à Nogent-sur-Seine, le groupe enchaîne les actions AMAC : engagement à l'est de Roye le , participation à la troisième Bataille des Flandres durant la deuxième quinzaine d'avril[1], Bataille de l'Ourcq en juin[2], Bataille de Montdidier en août.
- À partir du , le 2e corps de cavalerie et tous ses GAMAC (3e, 4e, 6e, 8e, 9e, 10e, 15e et 17e GAMAC) gagnent Roeselare (Roulers) pour être engagés dans la Bataille de la Lys et de l'Escaut.
« Le , dans les Flandres [...] ayant, par une action violente, crevé la « croûte » de mitrailleuses par laquelle l'adversaire couvrait sa retraite, le 17e groupe, arrivant par surprise au château d'Herlegem, y capture une batterie de 77 complète, avec ses cadres et son personnel, deux pièces de 105 attelées, deux lance-bombes. Poursuivant son chemin, il s'empare à « De Biest » de deux minenwerfer et de soixante fantassins ou mitrailleurs. Continuant sa mission, le , avec le même mordant, le groupe entre le premier à Eyne, Devère et Audenarde, brisant sur sa route la résistance des nids de mitrailleuses, surprenant et dispersant des unités d'infanterie allemandes[3] »
Il poursuit son action jusqu'au franchissement de l'Escaut le à 11 h.
Après l'armistice en France
- 1918
- Deuxième quinzaine de novembre, le 17e groupe stationne en Belgique (Audenarde, Rumbeke), et à Cassel.
- En décembre, il stationne à Dangu (Oise) avec le 10e GAMAC son binôme du 2e corps de cavalerie.
- 1919
On ignore où se trouve le 17e groupe AMAC pendant l'année 1919, même lorsque le capitaine de Castelbajac en prend le commandement le .
- 1920
- Une nomination d'officier en juillet permet de savoir que le groupe est à l'instruction pour opérer prochainement au Levant.
Au Levant
Le 17e groupe d'autos-mitrailleuses de cavalerie (AMC) est l'une des trois unités de ce type présentes dans cette région du Moyen-Orient dans l'après-guerre avec les 6e et 19e groupes d'AMC.
Affecté à l'armée du Levant début , le 17e groupe , dès son débarquement à Beyrouth, est mis à la disposition de la 2e division du Levant qu'il rejoint à Alexandrette. Ses trois sections opèrent séparément dans de nombreuses opérations qui exploitent au maximum les atouts de l'unité : mobilité, puissance de feu, compétence des officiers et des hommes. Cependant, le Nord-Liban, la Cilicie, l'Anatolie, le nord de la Syrie ne disposent que d'un réseau routier réduit. La poussière et le sable nuisent aussi bien à la santé des soldats qu'à la disponibilité des blindés. Les pannes des véhicules sont fréquentes. Les pièces détachées manquent.
Constamment en mouvement d'ouest en est entre la côte méditerranéenne et Deir ez-Zor, sur les rives de l'Euphrate, du nord au sud entre Killis et Beyrouth, les équipages des blindés du 17e Groupe AMC agissent au Liban et en Syrie en bons auxiliaires de terrain d'une politique qui les dépasse[4].
Commandants du 17e groupe
- Période Marine[5].
- Lieutenant de vaisseau Charles de la Laurencie ( - ).
- Période Cavalerie[6]
- Capitaine André Cournot ( - ).
- Capitaine Arnaud de Castelbajac ( - ).
- Lieutenant puis capitaine () Jean Baptiste Eblé ( - ).
- Capitaine Paul Joannis ( - après 1922).
Pertes du groupe en opérations
Le 17e groupe a participé comme les autres GAMAC au service des tranchées. Mais ses principales pertes sont concentrées dans quelques engagements qualifiés d'Action AMAC, pour signifier des opérations, offensives ou défensives, dans lesquelles il est fait principalement appel aux spécificités de ces unités mobiles composées de voitures blindées, bien armées en mitrailleuses et canons, servies par des personnels expérimentés et solidaires.
Parmi les décès du 17e GAMAC, seuls trois hommes ont pu être identifiés, dont deux en Syrie[7].
| Grade | Nom | Date de blessure/décès/disparition | Circonstance |
|---|---|---|---|
| Soldat | André Dietz-Monin | Blessé en | Action AMAC |
| Quartier-maître mécanicien | Gaston Guesné | Blessé le | Tranchées |
| Matelot | Valentin Héno | Mort des suites de ses blessures le | Tranchées |
| Soldat | Pierre Fontenay | Blessé le | Action AMAC |
| Soldat | Alexandre Poincheval | Blessé le | Action AMAC |
| Lieutenant | Robert d'Hauteville | Blessé le | Accident |
| Maréchal-des-logis | Jean Guyon de Montlivault | Tué le à Hassetché (Syrie). | Action AMAC |
| Lieutenant | André Bouxin | Tué le dans la région de Deraa, près de Damas (Syrie) | Action AMAC |
Distinctions et décorations
Le 17e groupe d’autos-mitrailleuses est cité à l’ordre de l’armée le :
« 17e groupe A.C.M., groupe animé de l’esprit offensif le plus ardent. Le et le , sous le commandement du capitaine Cournot a appuyé la progression de l’infanterie en se portant dans les lignes ennemies et en brisant la résistance d’un grand nombre de mitrailleuses, prenant une part des plus glorieuses au succès de ces journées[8],[9]. »
Personnalités ayant servi au sein du groupe
- Arnaud de Castelbajac, saint-cyrien, capitaine de cavalerie, champion de tir sportif, compétiteur des 6e jeux olympiques de 1924, à Paris.
- André Dietz-Monnin, petit-fils de Charles Dietz-Monnin, député, sénateur, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.
Matériels
Dès sa constitution, le 17e groupe d'autos-canons de la Marine dispose de quatre autos-mitrailleuses Renault blindées modèle 1915 et de six autos-canons Peugeot blindés modèle 1915. Ces modèles restent en service jusqu'en . Mieux doté que les autres groupes de Marine, il bénéficie de deux voitures de liaison et de trois camions de ravitaillement[10].
Dès son rattachement à l'armée du Levant en formation à Saint-Germain-en-Laye en [11], le 17e GAMAC reçoit neuf blindés autos-mitrailleuses-canons de Ségur-Lorfeuvre sur châssis White TBC permettant de constituer trois sections.
Bibliographie
- François René Boullaire, Historique du 2e corps de cavalerie du 4 octobre 1914 au , d'après les archives historiques du ministère de la guerre, Nancy, Charles-Lavauzelle et Cie, , 503 p.
- François René Boullaire et Cdt Brun, « Le 2ème corps de cavalerie dans les Flandres du 9 avril au 3 mai 1918, Le Kemmel », Revue militaire générale, t. 18, , p. 425-475 (lire en ligne).
- Gustave Gautherot, La France en Syrie et en Cilicie, Courbevoie, Librairie indépendante, , 212 p. (lire en ligne), p. 167-210.
- Humbert du Hays, Les armées françaises au Levant, 1919-1939, t. 2, Vincennes, Service historique de l'Armée de terre, , 336 p. (ISBN 2-86323-004-2).
- Paul Pollacchi, Atlas colonial français. Colonies, Protectorats et pays sous-mandat, Paris, L'Illustration, , 319 p., 56 cartes (lire en ligne), voir planche 34, p. 241.
- Jacques Sicard, « Les automitrailleuses au Levant : 1920-1946 », Armes Militaria Magazine, no 61, , p. 46-51.
- Jean Vicaire (préf. Dominique Waquet), Les automitrailleuses de cavalerie (1916-1918), Suresnes, Causseul & Rougeret éditions, , 24 p. (lire en ligne).
- Dominique Waquet, Le 17e Groupe mixte d'Autos-mitrailleuses et autos-canons : Opérations et personnel (7 juillet 1915 - 31 octobre 1922), Suresnes, Causseul & Rougeret, , 50 p. (ISBN 978-2-494553-06-4).
- Dominique Waquet, Les officiers de Marine des groupes d’autos-canons de 37 m/m de la Marine (septembre 1914 – juin 1916) : Analyses et Portraits, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 20 p. (ISBN 978-2-494553-08-8).
- Dominique Waquet, Les officiers de l’Armée de Terre dans les groupes d’autos-mitrailleuses et d’autos-canons de la Grande Guerre (septembre 1914 – décembre 1922) : Analyses et Répertoire, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 82 p. (ISBN 978-2-494553-07-1).
Voir aussi
Articles connexes
- Armistice du 11 novembre 1918, principales clauses.
- Automitrailleuse Renault
- Campagne de Cilicie, franco-turque (1918-1921)
- Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (1914-1922)
- Mandat français en Syrie et au Liban
- Taca Tac Teuf Teuf, Journal des groupes d'autos-mitrailleuses
- White TBC
Liens externes
- Blog Clausuchronia, « Automitrailleuses et véhicules de combat à roues », (consulté le ).
- José Luis Castillo, « Armored fighting vehicles in the Great War », (consulté le ).
- Chtimiste, « L'organisation des unités de cavalerie », (consulté le ).
- Chars français, « Un siècle d'histoire des engins-blindés français, Autos-mitrailleuses et autos-canons 1902-1928 », (consulté le ).
Notes et références
- ↑ Capitaine Oudin, « 2ème division de cavalerie sur les Monts des Flandres (14 avril – 1er mai 1918) - 1ère partie », Revue de cavalerie, Paris, Berger-Levrault, , p. 161-179 (lire en ligne) et « 2ème partie », Revue de cavalerie, , p. 292-312 (lire en ligne).
- ↑ Capitaine Oudin, « Opérations de la 2e division de cavalerie sur l'Ourcq (30 mai - 7 juin 1918) - 1ère partie », Revue de cavalerie, , p. 601-622 (lire en ligne) et « 2e partie », Revue de cavalerie, , p. 742-767 (lire en ligne).
- ↑ Colonel N, « Les autos-mitrailleuses de cavalerie », Revue de cavalerie, 31e année, p. 387-407 (lire en ligne).
- ↑ Lieutenant de Foucaucourt, « Les autos-mitrailleuses en Syrie », Revue de cavalerie « 34e année », , p. 35-56 (lire en ligne).
- ↑ D. Waquet, Officiers Marine.
- ↑ D. Waquet, Officiers Terre.
- ↑ D. Waquet 17e groupe, p. 28-40.
- ↑ « Les citations collectives à l’ordre de l’Armée de la cavalerie pendant la grande Guerre : Citations à l'ordre de l'armée d'unités inférieures au régiment - Groupes d'autos-canons », Revue de cavalerie, vol. 35e année, no 6, , p. 363-366 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « État des services du capitaine Cournot au 27e régiment d’infanterie », Base Léonore, notice L0612009.
- ↑ D. Waquet 17e groupe, p. 46.
- ↑ Voir les motifs de nominations des nouveaux officiers du groupe dans le Journal officiel, , p. 9775.
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