vitrain

Français

Étymologie

(1918) De l’anglais vitrain, lui-même dérivé du radical du latin vitrum avec le suffixe -ain.
Ce mot à consonance française a été créé en même temps que les mots clarain et durain sur le modèle de fusain par la paléobotaniste écossaise Marie Stopes dans l’étude “On the Four Visible Ingredients in Banded Bituminous Coal” (Studies in the Composition of Coal, No 1, Ottawa, 1918).

Nom commun

SingulierPluriel
vitrain vitrains
\vi.tʁɛ̃\

vitrain \vi.tʁɛ̃\ masculin

  1. (Industrie) Composant du charbon bitumineux, d’origine organique, caractérisé par son aspect noir et brillant.
    • Les charbons étant, en général, constitués en majeure partie de clarain et vitrain, ce sont ces constituants qui ont fait l’objet principal de nos études, le fusain étant toujours en faible quantité et n’apportant pas de bitumes pour la fusion n’a pas été étudié ; les durains, moins fréquents que les vitrains, clarains, ont été étudiés à part, mais leur étude n’a pu, faute de temps, être approfondie comme celle des autres constituants. […] Et, puisque je viens de parler de vitrains et durains, je voudrais ouvrir une parenthèse pour indiquer les hésitations que nous avons eues au moment de mettre cette étude en route, sur l’importance possible du rôle de ces constituants pétrographiques de la houille. Dans son étude sur la houille et les colloïdes, M. Crussard rappelle qu’une des propriétés fréquentes des vitrains, l’une des plus remarquables, est la fusibilité ; la matière fond comme une gelée quand on la chauffe à une température suffisante. Il en résulte que, dans les houilles qui sont à la limite d’aptitude à la cokéfaction, le vitrain isolé de la masse donne à l’épreuve de carbonisation au creuset des culots de coke incomparablement plus beaux que ceux de la houille d’origine. Il serait prématuré d’ailleurs, ajoute M. Crussard, d’en conclure qu’un charbon est d’autant plus apte à faire du coke qu’il renferme plus de vitrain, mais on peut tenir tout au moins pour assuré que la présence du vitrain est une condition nécessaire de la cokéfaction. Les essais préliminaires faits au creuset de laboratoire sous la direction du colonel Jean Sainte-Claire Deville, alors directeur du laboratoire des Mines de la Sarre, avaient montré d’une façon très probante la grande différence entre les cokes obtenus avec ces deux constituants ou du moins avec des charbons particulièrement riches soit en vitrain, soit en durain. Mais on ignorait si cette différence provenait du carbone de la houille ou de ses matières bitumineuses, ou des deux à la fois. Les travaux de Neuwall et Sinnatt en Angleterre ont montré l’action différente de la chaleur sur les vitrains et durains ; la formation de cénosphères avec les grains de vitrain, les particules de durain n’en donnant pas, confirmait les différences de l’action de la chaleur sur ces deux constituants de la houille.  (Revue de l’industrie minérale, 1936, page 2)
    • En miccroscopie optique, le fusain est opaque, il réfléchit très fortement la lumière et montre en microscopie électronique des structures cellulaires végétales bien préservées, à la différence des débris ligno-cellulosiques de même origine qui ont subi une maturation plus lente (et que l’on appelle vitrain).  (François Baudin, Nicolas Tribovillard et Jean Trichet, Géologie de la matière organique, EDP sciences, 2017, page 119)

Synonymes

  • vitrinite

Traductions

Références