serrer le cœur

Français

Étymologie

Composé de serrer et de cœur

Locution verbale

serrer le cœur \sɛ.ʁe lə kœʁ\ ou \se.ʁe lə kœʁ\ (se conjugue → voir la conjugaison de serrer)

  1. Tourmenter de nostalgie, de tristesse, voire d’angoisse.
    • Ainsi, ma mère était sortie… cela me serrait un peu le cœur de la savoir dehors…  (Pierre Loti, Le Roman d'un enfant, 1890)
    • Cette pauvre petite procession d’enfants abandonnées avait achevé de me serrer le cœur, en ajoutant à mon désenchantement sur les soirées de mai la conscience de la vanité des prières et du néant de tout.  (Pierre Loti, Le Roman d'un enfant, 1890)
    • Tous les hommes, […], écoutaient nonchalamment, sans y prêter grande attention, un mauvais phonographe, aux accents métalliques. Du pavillon sonore sortaient des paroles qui serrèrent le cœur de Bert d’une angoisse nostalgique […].  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 385 de l’édition de 1921)
    • Des enfants jouaient, quelques étudiants lisaient leurs cours à l’ombre des feuillages, un vieillard se chauffait au soleil, ailleurs des couples s’embrassaient, des filles seules rêvaient, – et ce mélange d’âges et de pensées conférait à l’ensemble une signification grave et douce qui serrait le cœur.  (Henri Troyat, Les Eygletière. III. La Malandre, Flammarion, 1967, page 233)
    • […] cette vie ensemble, cette vie partagée dans un même endroit, […] cette répétition qu’elle croit détester et qui l’attache […] – tout ce qui, quand elle en imagine la perte accidentelle, lui serre le cœur.  (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, pages 103-104)

Traductions

Prononciation