respir

Français

Étymologie

→ voir respirer
Usage normand importé en Nouvelle-France et encore courant dans le français populaire du Québec.

Nom commun

SingulierPluriel
respir respirs
\ʁɛs.piʁ\

respir \ʁɛs.piʁ\ masculin

  1. (Québec) (Normandie) Respiration, inspiration.
    • Après avoir repris son « respir », comme il disait, et lampé, à même sa gourde cette fois, une lampée d’alcool, il s’évertua à dépeindre tant bien que mal son fâcheux inconnu, cause involontaire de tous ses avatars.  (Maurice-Charles Renard, L’Inconnu des îles, Librairie des Champs-Élysées, 1954, chapitre III)
    • Le jour se lève pis l’ange est là, toujours assis;
      Y’ose pas penser à l’homme aux clés qui est parti.
      Y prend son temps, secoue ses ailes, secoue ses pieds;
      Y regarde en l’air, prend son respir pour s’envoler…
       (Beau Dommage, chanson « Un ange gardien », 1974)
  2. (Québec) (Normandie) Air emmagasiné dans les poumons.
    • Tu pleures, ton front contre le mien, je continue selon les emportements du vent, je rugis des fureurs enfouies depuis mes premières tresses, je crache à la cruauté du sort, tu poses tes mains sur mes joues au son d’un bredouillage étrange, j’éclate, je braille, jusqu’à de la glace bleue sur tes mitaines, je quête à ta gauche les fécondités de la douleur qui consent à lâcher l’énormité de son respir dans la continuité du monde.  (Geneviève Amyot, Je t’écrirai encore demain, « Deuxième lettre de février », Éditions du Noroît, Montréal, 1995, page 50)
    • J’ai manqué de respir.
  3. (Vieilli) Action de respirer.
  4. (Dans un style recherché) Respiration, haleine, souffle[1].
    •  Mais en tournant légèrement ma chaise du côté de Gérard Haume, je ne me demandai plus pourquoi j'étais là, sous un orage qui marchait à grand-peine dans le ciel, aux côtés d’un homme qui n'avait marqué, d’aucun petit mouvement, d’aucun respir prolongé, d’aucun éclaircissement du visage, qu'il eût du plaisir à ce que nous fussions seuls.  (Colette, Chambre d'hôtel, Fayard, 1940, réédition Le Livre de Poche, 1990, page 30)
    •  Il flotte pourtant dans l’air de ce lieu un étrange bouquet. Comme si la terre elle-même était vivante et que je humais son respir.  (Ram V (scénario), Sumit Kumar (dessin), Vittorio Astone (couleurs), traduit de l’anglais par Maxime Le Dain, These Savage Shores, Hi Comics, 2020, Chapitre Deux, non paginé)

Variantes orthographiques

Apparentés étymologiques

→ voir respirer

Traductions

Prononciation

Anagrammes

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Références

  1. « respir », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage