passer sous le nez

Composé de passer, sous et nez.

passer sous le nez \pa.se su lə ne\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de passer)

1. (Familier) Échapper, s’enfuir, en parlant d’un gibier ou plus généralement d’une occasion que l’on n’a pu saisir, ou qu'un imprévu, qu’une contrariété, nous a empêché de saisir.
   • – Oui, dit Renaud qui conduit et je suis à côté de lui, nous devions recevoir des armes parachutées… Je ne sais pas ce qui s’est produit, mais elles nous ont passé sous le nez, ce sont d’autres qui les ont eues… — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 325)
   • Mais les vivants aujourd’hui ne sont plus si généreux
     Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux
     C’est la raison pour laquelle, depuis quelques années
     Des tas d’enterrements vous passent sous le nez. — (Georges Brassens, Les Funérailles d’antan, 1960)
   • Quatre-vingt-dix francs par semaine qui risquaient de lui passer sous le nez ! Il y comptait tellement ! — (Henri Troyat, Les Eygletière. III. La Malandre, Flammarion, 1967, page 40)
   • Direction ensuite le boulevard Raspail, où deux trottinettes ont les batteries à plat. La première lui passe sous le nez : un autre « juicer » est en train de la monter dans son fourgon. La seconde a déjà filé. La concurrence entre chargeurs est de plus en plus forte à mesure que leur nombre s’accroît. — (Aurélie Collas, Profession : chargeur de trottinettes, dernier-né des petits boulots de l’ubérisation, Le Monde. Mis en ligne le 9 mars 2019)
2. (Familier) Mourir sous nos yeux.
   • – On devrait pas le toucher avant que le docteur l’ait vu parce qu’il pourrait bien nous passer sous le nez sans qu’on puisse rien tenter pour le sauver, mais ça serait pas chrétien de le laisser dehors par ce temps. Emmenons-le au salon ! — (Charles Exbrayat, Le temps se gâte à Zakopane, 1986, page 135)

• France (Lyon) : écouter « passer sous le nez [Prononciation ?] »