les petites bêtes ne mangent pas les grosses
Français
Étymologie
- (Attestée en 1886) Locution composée de petite bête, ne, pas, manger et gros.
Attestations historiques
Pourtant il ne faut pas se laisser aller non plus à concevoir pour ces insectes, tout répugnants qu’ils sont, l’horreur que certaines personnes éprouvent, et jeter des cris quand on en aperçoit une. On a toujours envie de dire à ces personnes : — Mais rappelez-vous donc que les petites bêtes ne mangent pas les grosses !
— (Victorien Aury, « Fileuses sans rouet », dans le journal illustré St Nicolas, tome 7, Ch. Delagrave, Paris, 1886, page 741 → lire en ligne)
Locution-phrase
les petites bêtes ne mangent pas les grosses \lɛ pə.tit bɛt nə mɑ̃.ʒə pa lɛ ɡʁos\
- (Familier) Phrase typique qu’on dit aux personnes qui éprouvent une peur panique en présence d’un petit animal.
— Remarque bien que c’est quelquefois dangereux d’ouvrir une fenêtre pendant la nuit.
— (Jean Singer, La dame des étangs, Éditions du Scorpion, collection Alternance, Paris, 1961)
— Pourquoi ?
— On peut recevoir des visites désagréables, des troupes de moustiques par exemple, ou un chat mal intentionné.
Hugues se mit à rire.
— Bah ! Les petites bêtes ne mangent pas les grosses.[…] je me suis enfui droit devant moi en hurlant, poursuivi par ces piqûres brûlantes attachées à ma peau. Je n’ai pas de souvenirs précis de la suite de cette mésaventure, sinon une réflexion de mon père, qui ne me consolait d’ailleurs pas puisqu’il affirmait simplement que « les petites bêtes ne mangent pas les grosses » — ce qui est du reste tout à fait inexact.
— (Roby, Les bêtes vivantes : Celles qu'on connaît mal, Les Éditions de Minuit, 1967)— Les petites bêtes ne mangent pas les grosses ! C’est un vieux dicton de chez moi…
— (G. Morris, Le Commencement de la fin, Fleuve Noir Anticipation, 1986)
J’ai envie de lui rappeler la tsé-tsé et les tripanosomiases, l’anophèle et la malaria, toutes ces cochonneries vaincues parce que la science a supprimé tant de « petites bêtes » qui d’une certaine façon, finissaient par manger les grosses, mais je ne veux pas me chamailler avec elle et me contente de grogner […]— Beurk, des rats !
— (Selina Fenech, traduit par Hélène Mathis, Touchés par les Ombres : Les monstres de Shroudhaven, Éditions du Chat Noir, 2023)
— N’oublie pas, lui rappela Harper en bêtifiant un peu, les petites bêtes ne mangent pas les grosses.