languissamment
Français
Étymologie
- Dérivé de languir, par son féminin languissant, avec le suffixe -ment.
Adverbe
languissamment \lɑ̃.ɡi.sa.mɑ̃\
- D’une manière languissante ; qui montre un affaiblissement physique ou moral.
- Sa tête sur un bras languissamment penchée,
 Immobile et rêveur, en malheureux amant… — (Pierre Corneille, Rodogune, 1647, acte V, scène 4)
- Le roi venait languissamment, se mettait en bonne place pour voir l’opération dans tous ses détails : cela le distrayait toujours un peu et lui faisait prendre le siége en patience ; mais cela ne l’empêchait pas de s’ennuyer fort, de parler à tous moments de retourner à Paris ; de sorte que si les messagers et les espions eussent fait défaut, Son Éminence, malgré toute son imagination, se fût trouvée fort embarrassée. — (Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, 1844, réédition Les Classiques de Poche, page 698)
- Un de ses bras pendait de la funèbre couche ;
 L’autre, languissamment replié sur son cœur,
 Semblait chercher encore et presser sur sa bouche
 L’image du Sauveur. — (Alphonse de Lamartine, Nouvelles Méditations poétiques, 1849, Le Crucifix)
- Il pleuvait. Elle écoutait languissamment les gouttes d’eau tomber sur la terrasse. — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, chapitre XIV, réédition Le Livre de Poche, page 177)
- L’émission se déroulait un peu languissamment quand un jeune homme surgi du public fait irruption sur le plateau en brandissant un couteau. — (Michel Tournier, Journal extime, 2002, Gallimard, collection Folio, page 49)
 
- Sa tête sur un bras languissamment penchée,
- Sans force ; sans activité.
- […] ; les fruits mûrissaient à peine, je ne voyais point de vignes, les fleurs croissaient languissamment à long intervalle l’une de l’autre ; […] — (Germaine de Staël, Corinne ou l’Italie, 1807, livre XIV, chapitre III)
- Des feux qui brillèrent sur notre gauche, dans la nuit du 23 au 24, avertirent du mouvement des Russes vers Malo-Iaroslavetz ; et cependant on remarquait qu’on y avait marché languissamment. — (Comtesse de Ségur, Historique de Nap. IX, 2)
- Vêtu de noir, à demi-couché sur une chaise longue, et les coudes appuyés sur des oreillers, le prince touchait languissamment les cordes de sa guitare. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Déjà le soleil se traînait languissamment au-dessus de l'horizon, car il ne s'élevait dans sa culmination que de quelques degrés à peine. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Un bananier gelé, brun et livide, se dressait encore languissamment devant le perron […]. — (John Kennedy Toole, La Conjuration des imbéciles, Deux, III, 1980, traduction de Jean-Pierre Carasso, 1981)
 
- Avec une langueur amoureuse.
- […], il prit un flambeau d'une main, de l'autre alla chercher languissamment le cou de sa femme, et voulut l'embrasser ; […]. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Manière d'agrémenter, on se finit la séance à la duc d’Aumale ; à savoir que messire Tonio est allongé languissamment sur le dos, les mains derrière la nuque (donc, devant, en réalité) et qu'il se laisse chevaucher par mam’selle Molly, […]. — (Frédéric Dard, San-Antonio, no 91 : Fais-moi des choses, Éditions Fleuve Noir, 1982, chapitre 4)
 
Apparentés étymologiques
Traductions
Prononciation
- La prononciation \lɑ̃.ɡi.sa.mɑ̃\ rime avec les mots qui finissent en \mɑ̃\.
- France (Lyon) : écouter « languissamment [Prononciation ?] »
Références
- « languissamment », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage