fort de café
Français
Étymologie
- → voir fort et café.
- Cette expression, qui est restée très vivante après avoir connu son heure de gloire dans les feuilletons et les vaudevilles des années 1840-1890, date de la première moitié du XIXe siècle. Dans son Dictionnaire du jargon parisien (1878), Lucien Rigaud écrit : « Fort de café est pour fort en café, trop chargé en café, expression empruntée aux amateurs de café au lait. » Pour ce qui est de son origine, il ajoute : « Misérable jeu de mots comme on en commettait tant il y a quelques années, de la même famille que : « Elle est bonne d’enfants », pour dire qu’une chose est amusante. » [1]
Locution adjectivale
fort de café \fɔʁ də ka.fe\ invariable
- Difficile à admettre, à croire ; exagéré.
Je ne souffrirai pas cette inconvenance ; trois enfants dans la maison, à la fois, le même jour ! C’est un peu trop fort de café, et ils auront tous congé pas plus tard que le 14 du mois prochain.
— (Louis-Émile Vanderburch, Les Enfants de Paris : Zizi, Zozo et Zaza, W. Coquebert, t. 1, 1841, p. 11)Je ne puis vraiment pas demander à ce gaillard son nom et son adresse... Ça serait trop fort de café, et c’est en me caressant l’échiné à coups de cravache qu’il me répondrait...
— (Xavier de Montépin, Les Maris de Valentine, E. Dentu, 1878, p. 2)Et le plus fort de café, c’est que j’ai appris qu’ils ont invité les Bourassus ! Les Bourassus, qu’ils ont connus grâce à nous, tu te rends compte !
— (Albert Cohen, Belle du Seigneur, 1968, cité dans Cahiers Albert Cohen - 1905-2005 : Retour sur Ô vous, frères humains, Éditions Le Manuscrit, 2005, p. 182)En général les Genevois paſſent pour être ſpirituels, & on raconte d'eux un grand nombre de réparties ingénieuſes & de bons mots. Nous citerons en paſſant celui de M. de Micheli (mort colonel d'infanterie à la ſuite du régiment Royal-Italien), à qui une Dame de Paris diſoit un jour qu'elle conſommoit par année dans ſa maiſon au moins neuf cens livres de café ; voilà, lui répondit-il, Madame, qui eſt bien fort de café.
— (Jean-Benjamin de La Borde, Tableaux de la Suisse, ou Voyage pittoresque fait dans les treize cantons du Corps Helvétique, Paris : P.-M. Lamy, 1784, t. I, 3e part., p. 197-198.)
Variantes
- Par renfort de plaisanterie, on trouve entre autres : fort de cacao, fort de moka, fort de chicorée.
Vocabulaire apparenté par le sens
- fort de café figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : café (boisson).
Prononciation
- France (Yvelines) : écouter « fort de café [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « fort de café [Prononciation ?] »
- Aude (France) : écouter « fort de café [Prononciation ?] »
- Vosges (France) : écouter « fort de café [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « fort de café [Prononciation ?] »
Références
- [1] Lucien Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien : l’argot ancien et l’argot moderne, P. Ollendorff, Paris, 1878.