fata volentem ducunt, nolentem trahunt

Latin

Étymologie

Composé de fatum, volens, duco, nolens et traho.

Locution-phrase

fata volentem ducunt, nolentem trahunt \Prononciation ?\

  1. Le destin porte ceux qui l’acceptent et traîne ceux qui le refusent.
    • Duc, o parens celsique dominator poli,
      quocumque placuit: nulla parendi mora est;
      adsum inpiger. Fac nolle, comitabor gemens
      malusque patiar facere quod licuit bono.
      Ducunt volentem fata, nolentem trahunt.
       (Sénèque, Epistulae morales ad Lucilium - traduction)
      Roi des champs étoilés, ô père, sois mon guide :
      Où tu veux, sans tarder et d’un pas intrépide
      Je te suis. C’est la loi, que j’en murmure ou non ;
      Et le destin s’impose au méchant comme au bon :
      Je cède, il me conduit ; je résiste, il m’entraîne.
    • Ducunt uolentem fata, nolentem trahunt. Nempe euidentissime hoc ultimo uersu ea fata appellauit, quam supra dixerat summi patris uoluntatem; cui paratum se oboedire dicit, ut uolens ducatur, ne nolens trahatur; quoniam scilicet
      Ducunt uolentem fata, nolentem trahunt. Illi quoque uersus Homerici huic sententiae suffragantur, quos Cicero in Latinum uertit:
      Tales sunt hominum mentes, quali pater ipse.
       (saint Augustin, De civitate Dei - traduction)
      « Les destins conduisent qui les suit et entraînent qui leur résiste ». Il est clair que le poëte appelle destin au dernier vers, ce qu’il a nommé plus haut la volonté du père suprême, qu’il se déclare prêt à suivre librement, afin de n’en pas être entraîné :
      « Car les destins conduisent qui les suit, et entraînent qui leur résiste ». C’est ce qu’expriment aussi deux vers homériques traduits par Cicéron :
      « Les volontés des hommes sont ce que les fait Jupiter, le père tout-puissant, qui fait briller sa lumière autour de l’univers ».
    • Mais deux itinéraires sont ici possibles : le simple, qui consiste à accepter la chose, voire à s’en réjouir ; le compliqué, qui consiste à la refuser, et qui y revient avec usure, en vertu du vieil adage stoïcien selon lequel fata volentem ducunt, nolentem trahunt.  (Clément Rosset, Le Réel et son double, Gallimard, 1984 (1re édition 1976), page 98)