antéchrist

Français

Étymologie

Du latin Antichristus issu du grec ancien Ἀντίχριστος, Antíkhristos. Une altération datant du XIIe siècle[1] a transformé le préfixe anti- contre ») en anté- avant »)[2]. Le néologisme antichrist est promu par certains théologiens pour résoudre ce problème d’étymologie.
(c. 1130) antecrist.

Nom commun

SingulierPluriel
antéchrist antéchrists
\ɑ̃.te.kʁist\

antéchrist \ɑ̃.te.kʁist\ masculin

  1. (Bible, Christianisme) (En particulier) Imposteur qui cherchera à établir une religion opposée à celle de Jésus-Christ, et qui viendra à la fin des temps.
    • Tout incident de persécution empruntait à la mythologie de l’Antéchrist quelque chose de son carac­tère effroyablement dramatique ; au lieu d'être apprécié en raison de son importance matérielle, […], il était un élément de la guerre engagée par Satan, prince de ce monde, qui allait bientôt révéler son Antéchrist.  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La moralité de la violence, 1908, page 261)
    • On parlait beaucoup de l’Antéchrist ; on en a sans doute parlé de tout temps dans les communautés chrétiennes, mais cette obsession de la Fin semble avoir été plus forte dans ce petit milieu qu’à d’autres époques, comme la nôtre, où tant de raisons incitent à y songer.  (Marguerite Yourcenar, Quoi ? L'Éternité, 1988, Le Livre de Poche, page 210-211)
    • Et les plus connus étaient les Témoins de Jéhovah et les Pentecôtistes et les Amishes qui n'aimaient pas l’électricité et s’éclairaient à la lampe à pétrole et portaient des habits noirs et disaient que les conquêtes techniques conduisaient l'homme à s'éloigner de Dieu ce qui était l'intention première de l’Antéchrist qui voulait tuer l’âme en l'homme.  (Patrik Ouředník, Europeana : une brève histoire du vingtième siècle, traduit du tchèque par Marianne Canavaggio, Paris : Éditions Allia, 2004, page 38)
  2. (Sens figuré) Celui qui est opposé à Jésus-Christ, qui est l’ennemi de Jésus-Christ.
    • Pour les cléricaux, M. Combes, le « petit père » comme on l’appela, figura pendant longtemps l’antéchrist.  (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
  3. (Sens figuré) Ennemi juré.
    • Tel que je connaissais Mac Allermy, je le vois fort bien s’élançant dans la lutte pour abattre l’antéchrist que représentait à ses yeux Arsène Lupin.  (Maurice Leblanc, Les Milliards d’Arsène Lupin paru dans L’Auto du 10 janvier au 11 février 1939, L’Auto, 1939.)
    • Les pompidoliens soutiennent d’abord l’éphémère candidature du Premier ministre, Pierre Messmer, qui expédie les affaires courantes. Mais ce contre-feu fait long feu. Messmer renonce. Les pompidoliens vont alors favoriser l’homme qui a fait tomber le général en 1969, l’antéchrist du gaullisme : Valéry Giscard d’Estaing.  (Michel Taubmann, Le fils perdu de la République, Éditions du Moment, 2015, chapitre 6)

Notes

  1. On trouve aussi l’orthographe sans accent, comme dans Cromwell de Victor Hugo :
    • (Cromwell) - Voudrais-tu par hasard / Parler ?… (Carr) - De l’antechrist ! qu’on nommait roi d’Écosse (v. 1731-1732)
    • Que je sois tapissier de ce même antechrist ! (v. 4895)

Variantes orthographiques

  • antechrist

Variantes

Vocabulaire apparenté par le sens

  • antéchrist figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : fin du monde.

Traductions

Prononciation

Anagrammes

→ Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi

Références

  • « antéchrist », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (antéchrist), mais l’article a pu être modifié depuis.
  1. Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, éd. Le Robert, 1998, p. 750.
  2. Le Petit Robert, Dictionnaires Le Robert, 2003 - ISBN 2-85036-948-9 ; Le nouveau Petit Robert, 2008.