à quoi bon
Français
Étymologie
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Adverbe interrogatif
à quoi bon \a kwa bɔ̃\
- (Familier) (Questions rhétoriques) (Sens figuré) Pourquoi, avec quel bénéfice, dans quel but ?, à quoi ça sert?
- À quoi bon répondre à cette annonce? Je sais bien que je n'ai aucune chance d'avoir le job. 
- À quoi bon lui dire ce que je pense, il n'en a rien à faire. 
- J’ai si souvent fait buisson creux, dans mes tentatives précédentes, que je n’ose plus me présenter au guichet de la gare. À quoi bon ? — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 52)
- Ces rangées de vieilles reliures me paraissent agréables à voir, mais en déplaçant tous ces bouquins et en les replaçant sur d’autres rayons, j’ai entendu résonner à cette oreille intérieure que nous avons tous l’éternel : « À quoi bon ? » qui a assombri une partie de ma jeunesse. À quoi bon puisque rien ne dure ? À quoi bon puisqu’on va mourir ? C’est cette question posée sans cesse qui parfois nous oriente vers l’absolu ; et peut-être nous vient-elle de Dieu. — (Julien Green, Journal 1946-1950 - Le Revenant, Plon, 1951 ; réédition Le Livre de Poche, 1975, page 114)
- La vie des grands esprits repose aujourd’hui sur ces trois mots : « À quoi bon ? » — (Robert Musil, L’Homme sans qualités, 1930-1932 ; traduction de Philippe Jaccottet, 1956, tome 1, page 375)
- « À quoi bon, me disais-je, m’embarrasser d’écrire ? Peut-on même écrire avec, toutes les trois lignes, la sensation de « l’à quoi bon »? — (Philippe Sollers, Une curieuse solitude, Seuil, 1958, réédition Le Livre de Poche, pages 107-108)
- Je le pressais d’écrire ; j’étais certaine qu’il ferait de beaux livres, s’il voulait : « À quoi bon ? » me répondait-il. Et le dessin, la peinture ? il avait des dons. Il me répondait : « À quoi bon ? » À toutes mes suggestions, il opposait ces trois petits mots. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 305)
- Lorsque la terrible nouvelle lui est parvenue, cette mère a posé des questions : Comment ? Où ? « Le major m’a répondu “ à quoi bon le savoir ? ” ». — (Isabelle Mandraud, « Mon fils est mort, je ne comprends pas comment il a été envoyé en Ukraine », Le Monde. Mis en ligne le 23 mars 2022)
- À quoi bon avoir pris tant de choses à cœur, se demanda Hélène, à quoi bon tous ces tracas puisque aujourd'hui tout était oublié ? — (Véronique Olmi, Les Évasions particulières, Le Livre de Poche, 2022)
 
Notes
- Avec une forte connotation de vanité, d’inutilité voire de désespoir : il s’emploie pour poser des questions rhétoriques.
Dérivés
Vocabulaire apparenté par le sens
Traductions
Prononciation
- France (Lyon) : écouter « à quoi bon [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « à quoi bon [Prononciation ?] »
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (quoi)