Ziyad al-Nakhalah

Ziyad al-Nakhalah

Ziyad al-Nakhalah en 2024.
Fonctions
Secrétaire général du Jihad islamique palestinien
En fonction depuis le
(6 ans, 10 mois et 29 jours)
Prédécesseur Ramadan Shallah
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Khan Younès (Bande de Gaza)
Nationalité Palestinien
Parti politique JIP
Religion Islam sunnite
Résidence Beyrouth (Liban) ou
Damas (Syrie)

Ziyad al-Nakhalah (arabe : زياد نخالة), parfois orthographié Ziyad Al-Nakhala, Ziad Al-Nakhala ou Ziad Nakhalé, né le 6 avril 1953 à Khan Younès, est un homme politique palestinien, chef du Jihad islamique palestinien (JIP) depuis le 28 septembre 2018[1].

Biographie

Ziyad al-Nakhalah naît le 6 avril 1953 à Khan Younès (Gaza), alors sous occupation égyptienne[2],[3]. Son père, Rushdi al-Nakhalah, est tué en 1956, lors de l'invasion de l'Égypte par Israël, le Royaume-Uni et la France[4].

Il effectue ses études primaires à Khan Younès, puis poursuit à l’Institut de l’orphelinat, avant de continuer dans les écoles de Gaza, où il termine ses études préparatoires et secondaires. Il rejoint ensuite l’institut des enseignants de Gaza et obtient un certificat d’aptitude à l’enseignement[4].

il est marié et est père de deux fils et quatre filles[4].

Al-Nakhalah vivrait actuellement soit au Liban[5],[6], soit en Syrie[7].

Engagement politique

Combattant du Front de libération arabe, il est arrêté en 1971 et condamné à la prison à vie en Israël pour avoir lancé des bombes sur des patrouilles israéliennes dans les territoires occupés. Il est l'un des 1 150 prisonniers de sécurité libérés par Israël le 21 mai 1985 lors d'un échange de prisonniers dans le cadre de l'accord de Jibril[4].

Il se tourne vers l'islamisme pendant ses quatorze année d'emprisonnement en Israël. Après sa libération, il est chargé par Fathi Shikaki, alors secrétaire général du JIP, d'établir dans la bande de Gaza la branche militaire du mouvement, les Brigades Al-Qods[8]. Al-Nakhalah est de nouveau arrêté par Israël en avril 1988 pour son rôle dans la première intifada, et est exilé au Liban en août 1988 avec d'autres dirigeants du JIP.

Al-Nakhalah devient secrétaire général adjoint du JIP en 1995.

D'orientation politique nationaliste et islamiste, il est décrit comme un admirateur de la révolution iranienne de 1979 et lecteur du penseur martiniquais anticolonial Frantz Fanon[9].

Le , les États-Unis désignent al-Nakhalah comme terroriste, ce qui entraîne le gel de ses éventuels biens et intérêts sur leur territoire[10]. Washington offre également une récompense de 5 millions de dollars pour toute information menant à sa capture[8]. Son organisation, le Jihad islamique palestinien, est par ailleurs désignée organisation terroriste par les États-Unis[11], l'Union européenne[12], le Royaume-Uni[13], le Japon[14], le Canada, l'Australie[15], la Nouvelle-Zélande[16],[17] et Israël.

Lors de la guerre israélienne contre la bande de Gaza en 2014, al-Nakhalah participe aux négociations entre factions et forces armées qui aboutissent à un accord de cessez-le-feu. Pendant ce conflit, des avions israéliens ciblent la maison familiale à Gaza, tuant la femme et le fils de son frère[4].

Fort de ses liens avec le Fatah et le Hamas, al-Nakhalah dirige à plusieurs reprises la délégation du Jihad islamique palestinien lors des négociations de réconciliation palestinienne. Il contribue fortement à rapprocher le président de l'État de Palestine, Mahmoud Abbas, et le chef du bureau politique du Hamas (ar), Khaled Mechaal, et à surmonter les divisions au sein de la scène politique palestinienne[4].

Al-Nakhalah est élu secrétaire général du JIP le 28 septembre 2018, succédant à Ramadan Shallah, victime d'une série d'accidents vasculaires cérébraux en avril 2018[18],[19].

Il survit à plusieurs tentatives d'assassinat du Shin Bet israélien. Le , il séjourne dans le même complexe que celui dans lequel le chef du bureau politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, est assassiné par Israël. Selon deux responsables iraniens, relayés anonymement par le New York Times, il « occupait la chambre d'à côté », tandis que Le Figaro et Les Echos affirment qu'il logeait à un autre étage. « Sa chambre n'a pas été gravement endommagée », selon le New York Times, et il « s’en est sorti sain et sauf », relève Les Echos. Le Figaro note toutefois qu'il « a (...) échappé de peu à la mort »[20],[21],[22]. Le 13 mars 2025, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, revendique le bombardement d'« un quartier général du Jihad islamique au cœur de Damas »[23]. Selon le représentant du Jihad islamique en Syrie, Ismaïl al-Sindawi, « le raid [...] a visé un bâtiment appartenant au secrétaire général du mouvement Ziyad al-Nakhalah, et c'est un vieux bâtiment sans habitants ni même de gardiens »[24].

Références

  1. (en) « Islamic Jihad Names New Chief to Replace Ill Long-time Leader », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en-US) « Who is Ziyad al-Nakhalah, the Islamic Jihad's Beirut-based chief? », sur The Jerusalem Post | JPost.com, (consulté le )
  3. (ar) « من هو زياد نخالة؟ », almanar,‎
  4. https://www.newarab.com/news/who-ziad-al-nakhalah-head-palestinian-islamic-jihad
  5. (en) « Profile of Ziyad al-Nakhalah, the New Palestinian Islamic Jihad Leader », The Meir Amit Intelligence and Terrorism Information Center, (consulté le )
  6. (en-US) « Who is Ziyad al-Nakhalah, the Islamic Jihad's Beirut-based chief? », The Jerusalem Post | JPost.com, (consulté le )
  7. « IDF: Islamic Jihad 'deliberately' fired rocket that landed offshore », sur www.israelhayom.com (consulté le )
  8. Who is Ziyad al-Nakhalah, the Islamic Jihad's Beirut-based chief?
  9. « A Gaza, le Jihad islamique sort immensément populaire de son combat en première ligne », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  10. (en) David Barnett, « US designates Deputy Secretary-General of Palestinian Islamic Jihad », sur The Long War Journal, (consulté le )
  11. (en) Bureau of Public Affairs Department Of State. The Office of Electronic Information, « Foreign Terrorist Organizations », sur 2001-2009.state.gov (consulté le )
  12. « List of organisations recognized as terrorist groups » [archive du ], europa.eu (consulté le )
  13. . «  », art. 2
  14. « MoFA Japan », mofa.go.jp (consulté le )
  15. « Palestinian Islamic Jihad » [archive du ], Australian National Security (consulté le )
  16. « Lists associated with Resolution 1373 », New Zealand Police, (consulté le )
  17. STATEMENT OF CASE TO RENEW THE DESIGNATION OF PALESTINIAN ISLAMIC JIHAD (PIJ) AS A TERRORIST ENTITY, 2013
  18. « Ziyad al-Nakhalah », ECFR,
  19. « Islamic Jihad Names New Chief to Replace Ill Long-time Leader », haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) Ronen Bergman, Mark Mazzetti (en) et Farnaz Fassihi (en), « Bomb Smuggled Into Tehran Guesthouse Months Ago Killed Hamas Leader » [archive du ], The New York Times,
  21. Marc Henry, « Israël élimine, coup sur coup, un haut dirigeant du Hamas et un chef militaire du Hezbollah », Le Figaro,
  22. Pascal Brunel, « En humiliant l'Iran, Israël rétablit son pouvoir de dissuasion affecté depuis l'attaque du Hamas », Les Echos,
  23. (he) Lior Ben Ari, Elisha Ben Kimon et Moran Azoulay (he), « הרוג בהפצצת מפקדת הג'יהאד האיסלאמי בדמשק: היעד - מפקדים שתכננו פיגועים » [« Un mort dans le bombardement du QG du Jihad islamique à Damas : la cible – des commandants ayant planifié des attentats »], sur Ynet,‎ (consulté le )
  24. (ar) Muwafaq Mohammed, « ممثل «الجهاد الإسلامي» في سوريا لـ«الشرق الأوسط»: غارة إسرائيلية استهدفت مبنى غير مأهول للأمين العام » [« Représentant du « Jihad islamique » en Syrie à « Asharq al-Awsat » : Un raid israélien a visé un bâtiment inoccupé appartenant au secrétaire général »], Asharq al-Awsat,‎ (consulté le )
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