Zaida Ben-Yusuf

Zaida Ben-Yusuf
Autoportrait, 1901.
Biographie
Naissance
Décès
(à 63 ans)
Brooklyn
Nationalité
Activité
Période d'activité
Autres informations
Archives conservées par

. Smithsonian institution

. Bibliothèque du Congrès

Esther Zeghdda Ben Youseph Nathan dite Zaida Ben-Yusuf, née le à Londres et morte le à New York, est une photographe américaine, connue notamment pour ses portraits et qui vécut essentiellement à New York.

Le critique d'art Sadakichi Hartmann dit à son sujet qu'elle est la Julia Margaret Cameron américaine.

Biographie

Jeunesse et formation

Née le dans le quartier londonien de Hammersmith, Zaida Ben-Yusuf, Esther Zeghdda Ben Youseph Nathan de son nom de naissance complet, est l'aînée d'une fratrie de quatre filles. Elle a comme mère Anna Ben-Yusuf (en) née Kind, d'origine allemande, enseignante d'école primaire et comme père Mustapha Moussa Ben Youseph Nathan, d'origine algérienne (le nom semble indiquer une origine juive sépharade) qui a suivi des cours auprès du King's College de Londres et à l'université de Cambridge mais n'a jamais pu obtenir les degrés nécessaires pour devenir médecin, comme il le souhaitait[1].

Ses parents, qui vivent à Londres, divorcent, en 1881.

Après le divorce de ses parents, Zaida Ben-Yusuf reste à Londres, puis elle part avec ses trois sœurs pour la ville côtière de Ramsgate où sa mère travaille comme gouvernante[2].

Son père s'est remarié avec une certaine Henrietta Crane, en 1891 ils ont une fille qu’ils nomment aussi Zaïda, puis en 1893, ils ont un garçon qui meurt en bas-âge. Pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille il gère une taverne dont il est devenu le propriétaire. Parallèlement il donne des conférences auprès de la Muslim Mission Society[2],

En 1890, la crise financière de la Barings Bank qui secoue l'Angleterre, pousse Anna Ben-Yusuf à partir seule pour les États-Unis, puis en 1891, elle a pu établir une boutique de modiste à Boston, dans l'État du Massachusetts. Elle est rejointe par sa cadette Pearl Ben-Yusuf en 1895, puis par Zaida Ben-Yusuf courant 1895[2].

Carrière professionnelle

Une fois arrivée aux États-Unis, Zaida Ben-Yusuf s'installe à New York dans un appartement au croisement de la Cinquième Avenue et de la Twenty Eight Street, comme sa mère elle travaille comme modiste[2].

Bien qu'elle fasse sa place en tant que styliste et spécialiste de la fabrication des chapeaux, cela n'est qu'un moyen pour faire aboutir son projet de photographe. C'est grâce à son renom de modiste qu'elle a pu rencontrer la photographe Julia Margaret Cameron[3].

Son intérêt pour la photographie coïncide avec l'avènement en 1888 du Folding Pocket Kodak (« Appareil photo Kodak pliable »), appareil facile à utiliser comme à transporter. La photographe Catharine Weed Barnes (en) écrit plusieurs articles sur ce nouvel appareil à l'usage des femmes dans la revue American Amateur Photographer dont elle est la rédactrice en chef[4].

Se demandant quelle est valeur de ses premières photos, elle les montre à George Davison qui l'encourage à continuer[5].

Elle écrit des articles dans des magazines féminins, commence à proposer des portraits photographiques à ces périodiques. Son premier portrait paraît dans le Cosmopolitan Magazine en . Elle expose aussi, en Europe et aux États-Unis[6].

Début 1897, après avoir eu des photos publiées dans Harper's Bazaar, elle ouvre un studio de portraits au 124 Fifth Avenue[7]. En avril et , Alfred Stieglitz publie ses travaux dans la revue Camera Notes (en)[8].

Des articles de presse sont également écrits sur ses créations. Le Ladies' Home Journal, par exemple, publie un grand portrait sur elle et sur ses travaux, et, peu à peu, son studio acquiert une grande réputation. Cette notoriété se renforce encore. Des personnalités se rendent devant son objectif, telles le général-major Leonard Wood, le jour de son départ comme Gouverneur temporaire de Cuba en 1889, en 1889 toujours le futur Président Franklin Roosevelt, alors gouverneur de New York, ou encore l’ancien président des États-Unis Grover Cleveland en train de pêcher en 1901, l'écrivain William Dean Howells, l'actrice Julia Marlowe, etc[9].

Elle publie à cette période dans The Saturday Evening Post, un article intitulé Celebrities Under the Camera (« Célébrités sous la caméra ») avec des photos d’accompagnement. Le magazine ARTnews lui commande en 1905 une série pour une édition hebdomadaire. Même si elle répond à des commandes, pour assurer ses ressources financières, la photographie et le portrait photographique sont pour elle un moyen d'expression artistique[6].

Elle est ponctuellement porte-parole de la Eastman Kodak Company, la plus grande firme au monde de matériel photo, à l'époque[8].

Elle expose dans les grandes villes américaines et dans le monde.[Lesquelles ?]

Au début du XXe siècle, elle commence aussi à voyager davantage dans le monde. Elle montre qu’elle peut être aussi une photographe de reportage. D'un voyage en Asie, elle ramène notamment des clichés de Kyoto, de l’architecture japonaise, des japonaises et de l’art floral dit Ikebana.

En 1909, elle s’installe à Londres pour quelques années. Elle voyage à nouveau en Méditerranée et dans les Caraïbes.

Les traces de son activité de photographe s'estompent après 1910[6].

Fin de vie

En 1921, elle figure comme «artiste retraitée» sur une liste de passagers d'un bateau. Elle a 52 ans. Ses relations devenues conflictuelles avec Alfred Stieglitz conduisent à une mise à l'écart de plusieurs expositions.

Elle se marie discrètement en 1930 avec un designer en textiles, Frederick J. Norris.

Elle meurt en 1933 dans le NewYork-Presbyterian Brooklyn Methodist Hospital (en).

Archives

Les archives de Zaida Ben-Yusuf sont déposées à la Bibliothèque du Congrès[10] et à la Smithsonian Institution[11].

Galerie

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • « Zaida Ben-Yusuf », dans Julien Faure-Conorton, La photographie pictorialiste, Arles, Actes Sud, coll. « Photo poche » (no 181), (ISBN 9782330120108).
  • (en-GB) Frank H. Goodyear (dir. et .), Elizabeth O'Wiley (contributrice) et Jobyl A. Boone, Zaida Ben-Yusuf : New York Portrait Photographer, Londres, Merrell, , 240 p. (ISBN 9781858944395, lire en ligne). .
  • Luce Lebart et Marie Robert, Une histoire mondiale des femmes photographes, Textuel, , 504 p. (ISBN 978-2-84597-843-0), p. 73. .

Références

  1. Goodyear 2008, p. 17-18.
  2. Goodyear 2008, p. 19.
  3. Goodyear 2008, p. 20.
  4. Goodyear 2008, p. 21.
  5. Goodyear 2008, p. 22.
  6. Rym Khene, « Zaida Ben-Yusuf », dans Luce Lebart et Marie Robert (dir.), Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, , p. 73.
  7. (en) « Chronology of Zaida Ben-Yusuf, 1901–1906 », sur The Smithsonian National Portrait Gallery website.
  8. Goodyear 2008, p. 13.
  9. Goodyear 2008, p. 17.
  10. (en-US) « Miss Zaida Ben Yusuf », sur Bibliothèque du Congrès
  11. (en-US) « Zaida Ben-Yusuf », sur Smithsonian Institution

Liens externes

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