Yvonne Knibiehler

Yvonne Knibiehler
Yvonne Knibiehler en 2013.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Yvonne Andrée Agnès Azaïs
Nationalité
Formation
Activité
Père
Eugène Azaïs (d)
Mère
Marie Azaïs (d)
Conjoint
Jean Knibiehler (d)
Autres informations
A travaillé pour
Lycée de jeunes filles de Nîmes (d) (-)
Université de Provence Aix-Marseille-I
Distinctions

Yvonne Knibiehler, née Azaïs le à Montpellier et morte le 25 février 2025 à Aix-en-Provence, est une universitaire, essayiste, historienne et féministe française, spécialiste de l'histoire des femmes et de la maternité.

Biographie

Yvonne Knibiehler fait ses études supérieures à Montpellier de 1940 à 1944. Elle obtient l'agrégation d'histoire et géographie en 1945, puis enseigne au lycée de jeunes filles de Nîmes (futur collège Feuchères)[1]. En 1948, elle obtient une bourse de recherches à la bibliothèque vaticane, pour une thèse sur Bernard de Clairvaux.

En 1949, elle épouse Jean Knibiehler[1]. Elle abandonne la recherche, enseigne dans le secondaire et élève trois enfants[2],[3]. Elle vit au Maroc de 1949 à 1954 et enseigne au lycée de garçons à Oujda[3]. Puis elle enseigne à Enghien, puis au lycée de filles Théodore-Aubanel à Avignon jusqu'en 1964[4].

En 1962, elle entreprend une thèse d'état à l'université d'Aix-en-Provence. Elle soutient sa thèse de doctorat d'État en sur François-Auguste Mignet. Elle est assistante puis maîtresse de conférences en 1970. Elle est professeure en 1972 à l'université d'Aix-Marseille. Elle prend sa retraite de l'enseignement en 1984, après s'être spécialisée sur l'histoire des femmes, de la famille et de la santé[4],[5].

En 1971, elle crée avec Christiane Souriau, les premiers enseignements sur les femmes. Elle fonde le CEFUP (Centre d'études féminines de l'université de Provence), qui organise un premier colloque en 1975 intitulé Les femmes et les sciences humaines[4].

En 1989, elle fait partie des fondatrices de l'Association des femmes et la ville, qui soutient les femmes dans leurs activités professionnelles, maternelles et politiques[4].

En 2009, elle fonde l'association Demeter-Core à Aix-en-Provence, qui rassemble des chercheuses et chercheurs universitaires, des responsables d'association et de terrain pour constituer un pôle permanent de recherche, de réflexion et d'action sur le thème : Maternité, femmes et genre dans l'aire méditerranéenne[6].

« Souvent à contre-courant de la pensée dominante, elle a montré en plein combat féministe que la maternité demeurait un enjeu central de l'identité féminine. Aujourd'hui, alors que de plus en plus de femmes sont incitées à rentrer dans leur foyer, elle dénonce la fatigue des mères[7] ».

Elle est l'autrice de Histoire des mères et de la maternité en Occident, ouvrage classé parmi « les 25 livres féministes qu'il faut avoir lus » par le quotidien suisse Le Temps[8].

Elle meurt, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le 25 février 2025, à l’âge de 102 ans[1],[9].

Décorations

Œuvres

  • Naissance des sciences humaines : Mignet et l’histoire philosophique au XIXe siècle, Paris, Flammarion, 1973.
  • L'Histoire des mères du Moyen Âge à nos jours (avec Catherine Fouquet), édition illustrée Montalba, 1980 ; Hachette Pluriel, 1982.
  • La femme et les médecins (avec Catherine Fouquet), Hachette littératures, 1983.
  • Cornettes et blouses blanches. Les infirmières dans la société française 1880-1980 (avec Véronique Leroux-Hugon, Odile Dupont-Hesse, Yolande Tastayre), Hachette, 1984.
  • La femme au temps des colonies (avec Régine Goutalier), Stock, 1985, (2e édition 1990).
  • Les pères ont aussi une histoire, Hachette, 1987.
  • Histoire des femmes (sous la direction de Georges Duby et Michelle Perrot), Plon, 1991, participation au tome IV.
  • Des Français au Maroc : la présence et la mémoire, 1912-1956 (avec Geneviève Emmery et Françoise Leguay), Denoël, 1992.
  • La Révolution maternelle depuis 1945 : femmes, maternité, citoyenneté, Perrin, 1997[10].
  • Germaine Poinso-Chapuis. Femme d'État, Edisud, Aix-en-Provence, 1998.
  • Direction de l'ouvrage collectif Repenser la maternité, Panoramiques no 40, 1999.
  • Histoire des mères et de la maternité en Occident, PUF, 2000, coll. « Que sais-je ? », no 3539.
  • Direction de l'ouvrage Maternité, affaire privée, affaire publique, Bayard, 2001.
  • Histoire des mères et de la maternité en Occident, 2002
  • La Sexualité et l'histoire, Paris, Odile Jacob, 2002, 267 p.[11],[12],[13]
  • La Naissance en Occident (avec Paul Cesbron), Paris, Albin Michel, 2004.
  • Direction de l'ouvrage Maternité et parentalité, (avec Gérard Neyrand), École nationale de la santé publique ENSP, 2004.
  • Qui gardera les enfants ? Mémoires d'une féministe iconoclaste, Calmann-Levy, 2007, 318 p.[14],[15]
  • Histoire des infirmières en France au XXe siècle, Hachette littérature, coll. « pluriel », 2008, 441 p.
  • La virginité féminine, mythes, fantasmes, émancipation, Paris : Odile Jacob, 2012, 221 p.[16],[17]
  • Accoucher. Femmes, sages-femmes et médecins depuis le milieu du XXe siècle. Presses de l'EHESP, 2e édition, 2016.
  • Réformer les congés parentaux. Un choix décisif pour une société plus égalitaire, Paris, Éditions Hygée, 2019, 168p.

Hommage

Références

  1. Philippe-Jean Catinchi, « La mort d’Yvonne Knibiehler, pionnière de l’histoire des femmes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Yvonne KNIBIEHLER », sur le Dictionnaire universel des créatrices (consulté le )
  3. Nathalie LACUBE, « Yvonne Knibiehler, le féminisme pacifique », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  4. Christine Bard et Sylvie Chaperon, Dictionnaire des féministes : France, XVIIIe – XXIe siècle (ISBN 978-2-13-078720-4 et 2-13-078720-7, OCLC 972902161, lire en ligne)
  5. Henri Pascal et Paul Allard, « Les apports d’Yvonne Knibiehler à l’histoire du travail social », dans Femmes Familles Filiations : Société et histoire, Presses universitaires de Provence, coll. « Le temps de l’histoire », , 143–155 p. (ISBN 978-2-8218-8550-9, DOI 10.4000/books.pup.6967, lire en ligne)
  6. « DEMETER-CORE Centre de recherche et d'intervention Maternité, femmes et genre dans l'aire méditerranéenne », sur facebook.com (consulté le )
  7. Quatrième de couverture, Qui gardera les enfants ?.
  8. « Les 25 livres féministes qu’il faut avoir lus », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  9. Laurence MILDONIAN, « Décès à 102 ans de l’historienne féministe Yvonne Knibiehler, collaboratrice du "Dictionnaire des Marseillaises" », sur www.laprovence.com, (consulté le )
  10. Michelle PERROT, « Vues sur la mère », sur Libération, (consulté le )
  11. PHILIPPE-JEAN CATINCHI, « LA SEXUALITÉ ET L'HISTOIRE d'Yvonne Knibiehler », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Margareth Rago, « Yvonne KNIBIEHLER, La Sexualité et l'histoire, Paris, Odile Jacob, 2002, 267 p. », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 19,‎ , p. 268–270 (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.672, lire en ligne, consulté le )
  13. Yannick Ripa, « Pas complètement égal », sur Libération, (consulté le )
  14. Catherine Vincent, « Yvonne Knibiehler : le refus de "choisir" », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Yannick Ripa, « Eloge des mères », sur Libération, (consulté le )
  16. « "La symbolique de la virginité reste très forte" », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Marie-Joëlle Gros et Catherine Mallaval, « La réapparition de la vierge », sur Libération, (consulté le )

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