Yreina Cervantez

Yreina D. Cervantez
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Yreina Cervantez, née en 1952 à Garden City au Kansas, est une artiste américaine et féministe chicana connue pour ses images multimédia[3], ses peintures murales et ses gravures. Elle a exposé aux niveaux national et international[4] et son travail fait partie des collections permanentes du Smithsonian American Art Museum[5], Mexican Museum, du musée d'Art du comté de Los Angeles et du musée d'Art contemporain de Los Angeles[6].

Biographie

Yreina D. Cervantez est née à Garden City, dans l'État du Kansas[6], et a grandi sur le Mont Palomar (en), en Californie[7]. La mère de Cervantez était créative et a servi d'inspiration artistique à sa fille. Son enfance s'est passée dans des zones rurales ségréguées sur le plan culturel et l'exposition à l'attitude conservatrice de ces quartiers a inspiré Cervantez à rejoindre plus tard le mouvement Chicano. Plus tard, sa famille déménage dans le comté d'Orange.

Au lycée, elle s'est concentrée sur ses compétences en aquarelle. Cervantez a obtenu un Bachelor of Arts de l'université de Californie à Santa Cruz et en 1989 a obtenu un Master of Fine Arts à l'université de Californie à Los Angeles[7]. Membre fondateur du collectif artistique de Los Angeles Self Help Graphics, Cervantez a passé six ans à travailler pour cette organisation à but non lucratif dédiée au soutien des œuvres d'art communautaires[6]. En 1987, le travail de Cervantez est exposé à Chicago au musée national d'art mexicain[8]. Son travail a également fait partie du projet CARA et de l'exposition itinérante qui a débuté en 1983 et s'est terminé en 1994[9]. Cervantez fut aussi membre de la distribution du film féministe Define (1988) de O. Funmilayo Makarah[10]. Entre 1990 et 1993, elle a travaillé comme coordinatrice à la Los Angeles Municipal Art Gallery[6]. Cervantez est actuellement professeure émérite d'études chicano à l'université d'État de Californie à Northridge[6].

Œuvre

L'œuvre de Cervantez comprend souvent un riche vocabulaire visuel qui s'inspire de l'histoire précolombienne, de la politique centraméricaine, du paysage urbain de Los Angeles et parfois d'elle-même, en tant que spectatrice de ce qu'elle peint[11]. Elle chevauche deux mondes différents, l'un du présent et l'autre du passé, créant un espace visuel où les idéologies sont explorées et examinées[11]. Elle utilise le langage visuel d'Aztlan pour créer un nouveau vocabulaire artistique[12].

Jugeant que les représentations artistiques des Hispaniques et latino-américains sont trop rares dans la culture populaire, Cervantez peint des portraits de femmes latino-américaines. Ses autoportraits sont devenus une partie importante de son travail ; ils montrent une artiste à la fois entière et fragmentée, correspondant à la représentation chicana dite nepantla (en)[11]. Cervantez utilise souvent la technique de l'autoportrait pour explorer l'identité culturelle[13]. Dans plusieurs de ses autoportraits, elle continue de mélanger la culture contemporaine avec l'imagerie aztèque et mésoaméricaine[7]. Cervantez utilise une grande partie de ce type d'iconographie du passé afin de mettre à jour les symboles et de créer une perspective féministe moderne[14]. Ses figures féminines sont souvent décrites comme des « représentations inspirantes du rôle actif des femmes »[12]. L'art de Cervantez vise également à suggérer au spectateur le fait que les Chicanos sont déjà dans leurs propres « patries ancestrales » et ne sont pas à proprement parler des « immigrants » aux États-Unis[3].

Cervantez a également créé de nombreuses peintures murales à grande échelle à Los Angeles[15] et est considérée comme une pionnière du mouvement mural chicano[7]. Elle a participé à la conception et à la peinture d'une partie de la Grande Muraille de Los Angeles, la plus longue fresque murale du monde[16]. Cervantez a eu une influence majeure sur l'artiste Favianna Rodriguez qui, impressionnée par un cours de gravure qu'elle a suivi avec Cervantez, a quitté l'école pour devenir artiste à temps plein[17].

Prix et récompenses

Notes et références

  1. ↑ « https://n2t.net/ark:/65665/mw9d7b160ee-3bfb-46e9-9120-a2371de41605 » (consulté le )
  2. ↑ « https://n2t.net/ark:/65665/mw9a4018385-a51e-419e-be73-e8fc7068dbe4 » (consulté le )
  3. (en) Laura E. Pérez, Chicana Art: The Politics of Spiritual and Aesthetic Altarities, Duke University Press Books, (ISBN 978-0822338680), « Legacies of Im/migration: Yreina Cervantez's Tierra Firme and La Ruta Turquesa ».
  4. ↑ (en) « Guest Artists », Public Art in LA (consulté le ).
  5. ↑ (en) « Estrella of the Dawn, from the National Chicano Screenprint Taller, 1988–1989 », Smithsonian American Art Museum (consulté le ).
  6. (en) Barraza, « Exhibit Features Work by Chicana Artist Yreina Cervantez », Texas A&M University-Kingsville, (consulté le ).
  7. (en) Freese, « Frida Kahlo and Chicana Self-Portraiture: Maya Gonzalez, Yreina D. Cervantez, and Cecilia Alvarez », Iowa Research Online, University of Iowa, (consulté le ).
  8. ↑ (en) Jacinto Quirarte, « Exhibitions of Chicano Art: 1965 to the Present », dans Richard Griswold Del Castillo, Teresa McKenna, Chicano Art: Resistance and Affirmation, 1965–1985, Los Angeles, Wight Art Gallery, , 174 p. (ISBN 0943739152).
  9. ↑ (en) « Companeros and Partners: The CARA Project », Americans for the Arts (consulté le ).
  10. ↑ (en) McMahon, « Define », UCLA Film & Television Archive (consulté le ).
  11. (en + es) Holly Barnet-Sánchez, Just Another Poster? Chicano Graphic Arts in California, Santa Barbara, California, University Art Museum, University of California, , 117–149 p. (lire en ligne), « Where are the Chicana Printmakers? ».
  12. (en) Hilary A. Braysmith, « Constructing Athletic Agents in the Chicano/a Culture of Los Angeles », dans David Wood et Louise P. Johnson, Sporting Cultures: Hispanic Perspectives on Sport, Text and the Body, Routledge, (ISBN 9781317991328), p. 45.
  13. ↑ Gary D. Keller, Chicano Art for Our Millennium, Tempe, Arizona, Bilingual Press, (ISBN 1931010250), p. 86
  14. ↑ (en) Edward J. McCaughan, Art and Social Movements: Cultural Politics in Mexico and Aztlan, Duke University Press Books, (ISBN 978-0822351825, lire en ligne), p. 132.
  15. ↑ (en) Shifra M. Goldman, Dimensions of the Americas: Art and Social Change in Latin America and the, (ISBN 9780226301242, lire en ligne).
  16. ↑ Barbara Tannenbaum, « Where Miles of Murals Preach a People's Gospel », (consulté le ).
  17. ↑ (en) « Favianna and the New Print Revolution », (consulté le ).
  18. ↑ (en) « Lauréates 2022 », sur anonymouswasawoman.org (consulté le ).

Bibliographie

  • (en) Guisela Latorre, « Latina Feminism and Visual Discourse: Yreina Cervántez’s La Ofrenda », Discourse: Journal for Theoretical Studies in Media and Culture, 2012, vol. 21, p. 95-110 (lire en ligne).

Liens externes

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