Werner von Blomberg
| Werner von Blomberg | ||
| Image colorisée de Werner von Blomberg photographié en 1934. | ||
| Fonctions | ||
|---|---|---|
| Commandant en chef de la Wehrmacht (Oberbefehlshaber der Wehrmacht) | ||
| – (2 ans, 8 mois et 6 jours) |
||
| Führer et chancelier du Reich | Adolf Hitler | |
| Prédécesseur | Nouvelle fonction | |
| Successeur | Adolf Hitler | |
| Ministre de la Guerre du Reich (Reichskriegsminister) | ||
| – (2 ans, 8 mois et 6 jours) |
||
| Prédécesseur | Lui-même (ministre de la Défense - Reichswehrminister) | |
| Successeur | Wilhelm Keitel (chef de l’OKW, exerçant ses fonctions en subordination absolue à Adolf Hitler, qui prend le rôle de commandant en chef de la Wehrmacht) Karl Dönitz (indirectement, ministère de la Guerre récréé en 1945) |
|
| Ministre de la Défense du Reich (Reichswehrminister ) | ||
| – (2 ans, 3 mois et 22 jours) |
||
| Prédécesseur | Kurt von Schleicher | |
| Successeur | Lui-même (changement de titre en Ministre de la Guerre - Reichskriegsminister) | |
| Chef de l’Office des troupes (Truppenamt (en)) | ||
| – (2 ans, 8 mois et 3 jours) |
||
| Prédécesseur | Georg Wetzell | |
| Successeur | Kurt von Hammerstein-Equord | |
| Biographie | ||
| Nom de naissance | Werner Eduard Fritz von Blomberg | |
| Date de naissance | ||
| Lieu de naissance | Stargard (province de Poméranie) | |
| Date de décès | ou | |
| Lieu de décès | Nuremberg (Allemagne occupée) | |
| Nature du décès | Cancer du côlon | |
| Nationalité | Allemande | |
| Diplômé de | Académie de guerre de Prusse (1897) | |
| Profession | Militaire | |
|
|
||
Werner von Blomberg, né le à Stargard (province de Poméranie) et mort le [1] ou le [2] à Nuremberg, est un militaire de carrière allemand.
Il est notamment ministre de la Défense dans le cabinet Hitler en janvier 1933, puis devient ministre de la Guerre lors de la réorganisation de ce ministère en 1935, ce qui lui confère alors le rôle de premier commandant en chef de la Wehrmacht.
Il atteint le grade de Generalfeldmarschall en 1936, mais il est écarté et contraint à la démission de toutes ses fonctions le 27 janvier 1938 à la suite d’une opération concertée de discréditation.
Biographie
Werner Eduard Fritz von Blomberg est le fils du lieutenant-colonel (Oberstleutnant) Emil von Blomberg et de son épouse Emma Tschepe. Blomberg commence sa carrière de militaire en 1897 en tant que lieutenant (Oberleutnant) dans le 73e régiment de fusiliers. De 1907 à 1910, il suit les cours de l’académie de guerre de Berlin. Il est promu capitaine (Hauptmann) en 1911. Affecté à l’état-major de Metz en , il prend le commandement d'une compagnie du 130e régiment d'infanterie[3], rattaché à la 33e division d'infanterie, en . Il participe à la Première Guerre mondiale en tant qu'officier d'état-major, d'abord dans la 19e division de réserve, puis dans le 13e corps d'armée en . En 1916, il est promu au grade de commandant (Major) au sein de la 7e armée, et reçoit en 1918 la médaille de l'ordre « Pour le Mérite ».
Après la guerre, Blomberg est nommé chef d’état-major de la brigade « Döberitz » en 1920 — année à la fin de laquelle il est promu lieutenant-colonel (Oberstleutnant) — et chef d’état-major pour la zone militaire de Stuttgart en 1921. En 1925, il est promu au rang de colonel (Oberst) et nommé responsable en 1927 de la formation des troupes armées, fonction qu'il occupe jusqu'en 1929 (année de sa promotion au rang de général de division, Generalleutnant ; il avait été promu au rang de général de brigade, Generalmajor, l'année précédente). En 1932, il devient directeur de la délégation militaire allemande à la conférence sur le désarmement à Genève puis, en 1933, commandant de la 1re région militaire (Prusse-Orientale). Cette même année, il perd son épouse Charlotte, avec qui il a eu cinq enfants.
Le , le maréchal Paul von Hindenburg (1847-1934), président du Reich allemand, appelle Adolf Hitler à la chancellerie. Blomberg est alors chargé de la sécurité de Hitler. Il devient ministre de la Défense dans le premier cabinet Hitler et est simultanément promu général de corps d'armée (dans l'arme d'infanterie : General der Infanterie). Huit mois plus tard, fin , Hitler le promeut à nouveau, au rang de Generaloberst.
Pendant la nuit des Longs Couteaux, à la fin , le général Blomberg adopte une attitude passive vis-à-vis des assassinats de deux de ses amis, anciens militaires, l'ex-chancelier Kurt von Schleicher et l'ex-ministre adjoint Ferdinand von Bredow.
Le 21 mai 1935, le ministère de la Défense du Reich est transformé en « ministère de la Guerre du Reich » et Blomberg reste titulaire du portefeuille. À ce moment-là, avec la création de la Wehrmacht en remplacement de la Reichswehr, il devient le premier commandant en chef de la Wehrmacht (Oberbefehlshaber der Wehrmacht) en tant que ministre de la Guerre, sous les ordres du Führer et chancelier du Reich Adolf Hitler, qui exerce, de par ses fonctions, le rôle de commandant suprême de la Wehrmacht (Oberster Befehlshaber der Wehrmacht)[4].
Le , il est promu Generalfeldmarschall, grade réintroduit dans la hiérarchie militaire, qu'il est alors le seul à détenir.
Le , il participe à une réunion secrète rassemblant Hitler, Werner von Fritsch (Armée de terre), Erich Raeder (Marine), Hermann Göring (Armée de l'air) et Konstantin von Neurath, ministre des Affaires étrangères, réunion au cours de laquelle Hitler dévoile ses projets de guerre contre les États voisins. Cette réunion est décrite dans le protocole Hossbach.
Les conséquences de la réunion, où Blomberg et Fritsch s'opposent à Hitler, apparaissent bientôt avec l'éclosion de l'affaire Blomberg-Fritsch : en , la révélation, par Arthur Nebe, de son mariage avec une ancienne prostituée, Margarethe Gruhn, crée un scandale[5] qui oblige Blomberg à démissionner de ses fonctions de ministre le [6]. Lors de ses adieux à la chancellerie du Reich, il jure néanmoins fidélité à Hitler, le dirigeant absolu de l'Allemagne nazie.
Le 4 février 1938, Hitler supprime le ministère de la Guerre et le remplace par une nouvelle structure militaire : l’Oberkommando der Wehrmacht (OKW ; en français : « Haut Commandement des Forces armées »), qu’il place sous la direction du général Wilhelm Keitel. Dans le même temps, Hitler s’attribue personnellement le commandement en chef — et donc opérationnel — de la Wehrmacht, assumant la fonction de commandant en chef de la Wehrmacht (Oberbefehlshaber der Wehrmacht), rôle jusqu’alors exercé par Werner von Blomberg en sa qualité de ministre de la Guerre.
Hitler concentre alors entre ses mains l’ensemble des prérogatives militaires, cumulant les fonctions de chef de l’État et du gouvernement (Führer und Reichskanzler), de commandant suprême (Oberster Befehlshaber) et de commandant en chef des forces armées. Le commandement opérationnel passe dès lors sous le contrôle direct de la chancellerie du Reich, via le nouvel OKW[7].
Blomberg et sa femme partent ensuite en lune de miel pendant un an sur l'île de Capri. L'amiral Erich Raeder estime que Blomberg doit se suicider et lui envoie le capitaine von Wangenheim pour l'inciter à agir ainsi[8]. En dépit des demandes incessantes du capitaine qui va jusqu'à tenter de mettre une arme dans ses mains, Blomberg refuse d'obtempérer[9].
Blomberg se retire ensuite dans sa propriété de Bad Wiessee dans les Alpes bavaroises, où il réside pendant la durée de la Seconde Guerre mondiale. Après la capitulation de l'Allemagne en 1945, Blomberg y est arrêté par les Alliés pour être jugé en tant que criminel de guerre ; il doit aussi être cité comme témoin au premier procès de Nuremberg, qui juge les principaux dirigeants nazis.
Pendant sa détention, il est exposé au mépris de ses anciens collègues et il apprend en outre que son épouse a l'intention de le quitter : sa santé commence à décliner ; le , il note dans son journal qu'il ne pèse plus que 72 kg, malgré sa grande taille. Le , on lui diagnostique un cancer colorectal : au cours de ses dernières semaines de vie, il est résigné, déprimé et refuse de s'alimenter[10]. Il meurt peu après en et on l'enterre d’abord dans une tombe anonyme. Ses restes font ensuite l'objet d’une crémation et sont enterrés dans sa propriété de Bad Wiessee[11].
Résumé de sa carrière militaire
Entre parenthèses, sont mentionnés les grades équivalents en France, dans l'armée de terre.
| Leutnant | (sous-lieutenant) | |
| Oberleutnant | (lieutenant) | |
| Hauptmann | (capitaine) | |
| Major | (commandant) | |
| Oberstleutnant | (lieutenant-colonel) | |
| Oberst | (colonel) | |
| Generalmajor | (général de brigade) | |
| Generalleutnant | (général de division) | |
| General der Infanterie | (général de corps d'armée, dans l'arme d'infanterie) |
|
| Generaloberst | (général d'armée) | |
| Generalfeldmarschall | (grade inexistant en France, à rapprocher du grade vacant de maréchal de France) |
Distinctions
- Croix d'honneur des anciens combattants : Ehrenkreuz für Frontkämpfer
- Insigne des blessés de guerre (1918) : Verwundetenabzeichen (1918) in Schwarz
- Insigne de pilote-observateur en Or et brillants : Flugzeugführer- und Beobachterabzeichen in Gold mit Brillanten (ehrenhalber)
- Croix de chevalier de l'ordre de la maison royale des Hohenzollern : Ritterkreuz des Königlichen Hausordens von Hohenzollern mit Schwertern
- Croix de fer (1914) 2e et 1re classe : Eisernes Kreuz (1914) 2. und 1. Klasse
- Pour le Mérite
- Insigne d'honneur en or du parti nazi
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Werner von Blomberg » (voir la liste des auteurs).
- ↑ D'après l'encyclopédie Brockhaus, Erich Stockhorst.
- ↑ « Werner von Blomberg », sur www.seconde-guerre.com (consulté le )
- ↑ Notice sur lexikon-der-wehrmacht.de
- ↑ « Wehrgesetz (1935) », sur www.verfassungen.de (consulté le )
- ↑ « Chronologie de l’armée allemande et du régime nazi par Holocaust Encyclopedia »
- ↑ (de) « Das Oberkommando der Wehrmacht (OKW) | ZbE » (consulté le )
- ↑ « The Complete HITLER - A Digital Desktop Reference to His Speeches and Proclamations ; 1932–1945 ; Max Domarus »
- ↑ (en) Wheeler-Bennett, John The Nemesis of Power, London: Macmillan, 1967, p. 368.
- ↑ (en) Shirer, William The Rise and Fall of the Third Reich, New York: Simon & Schuster, 1960, p. 314.
- ↑ (de) Schäfer, Kirstin A., Werner von Blomberg: Hitlers erster Feldmarschall (2006), p. 200 et 206-207.
- ↑ (de) Samuel W. Mitcham, Jr.: Generalfeldmarschall Werner von Blomberg. In: Gerd R. Ueberschär (ed.): Hitlers militärische Elite. 68 Lebensläufe. 2nd Edition. Darmstadt: Primus Verlag, 2011, p. 34-35, note 23. (ISBN 978-3-89678-727-9).
Annexes
Bibliographie
- (de) Samuel W. Mitcham, Jr., « Generalfeldmarschall Werner von Blomberg », dans Gerd R. Ueberschär (dir.), Hitlers militärische Elite. 68 Lebensläufe, Darmstadt, Primus Verlag, 2011, 2e édition, p. 34-35, note 23, (ISBN 978-3-89678-727-9).
- (en) Kristin A. Schäfer, Werner von Blomberg – Hitlers erster Feldmarschall : Eine Biographie, Paderborn, Schöningh, , 291 p. (ISBN 978-3-506-71391-9, présentation en ligne).
- Fritz Tobias (de), Karl-Heinz Janßen: Der Sturz der Generäle. Hitler und die Blomberg-Fritsch-Krise 1938, C. H. Beck, München 1994, (ISBN 3-406-38109-X).
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Ressource relative aux militaires :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Portail du royaume de Prusse
- Portail de l’histoire militaire
- Portail du nazisme
- Portail de la Seconde Guerre mondiale
- Portail de la république de Weimar