Wassini Bouazza

Wassini Bouazza
Fonctions
Directeur de la Coordination des services de sécurité

(11 mois et 23 jours)
Prédécesseur Rezzig Boura
Successeur Abdelghani Rachedi
Biographie
Nom de naissance Wassini Bouazza
Lieu de naissance Tlemcen
Nationalité Algérienne

Wassini Bouazza, (en arabe : واسيني بوعزة), est un général algérien membre de l'Armée nationale populaire. Il est responsable de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), au sein de la Coordination des services de sécurité, d'avril 2019 à avril 2020.

Biographie

Wassini Bouazza, né à Tlemcen, est ingénieur de formation. Il a effectué une partie de sa carrière militaire au sein du commandement des forces de défense aérienne du territoire où il est en charge de l’infrastructure[1].

En janvier 2019, il est nommé directeur central des infrastructures militaires auprès du ministère de la Défense nationale. Le général-major Abdelhamid Ghriss procède à son installation dans ces fonctions le 17 janvier. Puis le 21 avril 2019, Wassini Bouazza est nommé responsable de la direction de la sécurité intérieure algérienne affiliée au ministère de la Défense nationale. Il remplace à ce poste le général Abdelkader[2],[3].

Pendant le Hirak en 2019, Wassini Bouazza est réputé appartenir au mouvement Badissia novembria[4]. Selon Le Matin d'Algérie, sa nomination en avril 2019 par le général Ahmed Gaïd Salah correspond avec l’augmentation des arrestations des manifestants du Hirak[5].

Lors de l'élection présidentielle algérienne de 2019, Wassini Bouazza est le principal organisateur de la campagne électorale d’Azzedine Mihoubi. Selon le journaliste Nicolas Beau, il est alors l'instigateur des difficultés du futur président Abdelmadjid Tebboune pour accéder au pouvoir le 19 décembre. Il aurait notamment évoqué l'implication de Khaled Tebboune, fils du candidat, dans une affaire de traffic de drogue. À la suite de cette élection et la mort d'Ahmed Gaïd Salah, le général Sid Ali Ould Zemirli, proche du général Saïd Chengriha successeur de Gaïd Salah, lance une enquète à l'encontre de Wassini Bouazza. Celle-ci sera à l'origine des accords entre Saïd Chengriha et Abdelmadjid Tebboune[6],[7],[8].

Wassini Bouazza est démis de ses fonctions le 13 avril 2020 et immédiatement incarcéré à la prison militaire de Blida. Il est condamné en juin par le tribunal militaire de Blida, pour « « faux et usage de faux, atteinte à corps constitué, détention d’arme à feu et de munitions de type IV », à 8 ans de prison et 500 000 dinars algérien d'amende[1],[8]. Wassini Bouazza a aussi été accusé d'avoir exfiltré, au début de l'année 2020, Guermit Bounouira l'ancien secrétaire particulier du général Ahmed Gaïd Salah[9],[7].

En 2021, il est jugé pour « non-respect des consignes militaires », « trafic d’influence », « enrichissement illicite » et « entrave au travail de la justice ». Il est condamné à 16 ans de prison. Plusieurs de ses subordonnés, dont les officiers Lotfi, Nabil et Iskander, sont jugés en même temps et aussi condamnés[10],[11]

En juin 2023, lors de son procès en appel, Wassini Bouazza est de nouveau condamné à 16 ans de prison[12].

Analyse

Selon le journaliste Nicolas Beau du média Mondafrique, le général Wassini Bouazza est l'initiateur d’une ligne politique dure en particulier à l’encontre des membres du Hirak, et ce contre la demande de la Présidence d'Abdelmadjid Tebboune qui tend à intégrer des leaders de la contestation populaire conformément aux anciennes pratiques des services algériens du général Toufik. Les menées de « déstabilisation contre certains caciques du régime » par Wassini Bouazza sont aussi évoquées[13].

Références

  1. Farid Alilat, « Algérie : la chute du général Wassini Bouazza, tout-puissant patron de la sécurité intérieure », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
  2. « Le général Bouazza nommé à la tête de la DSI », sur L'Expression, (consulté le ).
  3. Yacine Babouche, « Les principaux changements de hauts responsables depuis le 22 février », sur TSA, (consulté le ).
  4. « Un des généraux derrière le mouvement « Badissia-Novembria » placé sous mandat de dépôt », sur ObservAlgérie, (consulté le ).
  5. « Le général Wassini Bouazza viré de la DGSI : à qui le tour ? », sur Le Matin d'Algérie, (consulté le ).
  6. Nicolas Beau, « Algérie, les secrets de l’alliance forcée entre Tebboune et Chengriha », sur Mondafrique, (consulté le ).
  7. Adlène Meddi, « Algérie : le secrétaire particulier de Gaïd Salah ramené au bercail », sur Le Point, (consulté le ).
  8. Jean-Pierre Sereni, « Algérie. Grand lessivage dans l’appareil militaro-sécuritaire », sur Orient XXI, (consulté le ).
  9. Anis Allik, « Le Pouvoir algérien : un logiciel miltaro-civil », sur Revue des Deux Mondes, (consulté le ).
  10. « 20 ans de prison requis contre Bouazza Ouassini », sur Le Jeune Indépendant, (consulté le ).
  11. « Tribunal militaire de Blida : Wassini Bouazza écope de 16 ans de réclusion », sur L'Expression, (consulté le ).
  12. Salima Tlemçani, « Il a dirigé la direction de la sécurité intérieure pendant plusieurs mois : Le général Bouazza condamné à 16 ans de réclusion criminelle », sur El Watan, (consulté le ).
  13. Nicolas Beau, « Services algériens, les couteaux sont sortis et Bouazza écarté », sur Mondafrique, (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

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