Vol en rase-motte
Un vol en rase-motte est un vol à très basse altitude, typiquement utilisé par les avions militaires pour voler sous la couverture radar de l'adversaire ou surprendre la lutte antiaérienne au sol. Il a aussi été pratiqué dans l'aviation civile, souvent hors du respect des règlementations.
Un radar de suivi de terrain installé sur l'avion de combat permet un vol à grande vitesse près du sol, jusqu'à moins de 70 m à 1 100 km/h (600 nœuds). Ce radar est également utilisé par les hélicoptères de combat[1].
Dans l'après-guerre, de nombreux accidents d'avions militaires ou civils lors de vols en rase-motte sont relatés dans l'hebdomadaire Les Ailes au point que, le 13 avril 1947, Raymond Siretta y publie un article intitulé « Le rase-mottes tue ». Il demande des sanctions pour les avions volant à moins de 100 mètres d'altitude, un délit déjà puni par le Secrétariat général à l’Aviation civile[2].
Quelques semaines plus tard, un pilote, André Colin, publie, toujours dans la même revue, un « Plaidoyer pour le rase-mottes » concernant le « rase-mottes » mais aussi le « rase-flotte ». Il y fait l'apologie de ce type de vol qu'il qualifie de « tourisme aérien pour goûter les beautés de la Nature ». Selon lui le vol rasant, bien pratiqué, n’augmente pas considérablement le danger, et 90% de ceux qui se tuent en vol rasant sont « de mauvais pilotes, des distraits, des inconscients ou des gens ignorant tout de l’élément qui les supporte. Les dix pour cent qui restent sont des malchanceux »[2].
Le samedi 21 juillet 1951, au cours d'un vol en rase motte au-dessus de la gare du Vésinet, un avion de type Norécrin se cabre et s’écrase au centre du village, causant la mort des cinq occupants de l'appareil[3].
Hors agglomération, la hauteur minimale de survol du sol ou de l’eau est de 150 m (500 ft) au-dessus de l’obstacle le plus élevé situé dans un rayon de 150 m (500 ft) de l’appareil[2]. En France, une réglementation particulière conditionne l'altitude de survol de certaines zones comme des agglomérations, des rassemblements de personnes et d’animaux, des réserves naturelles[4].
Dans le cinéma, Hitchcock a immortalisé en 1959 dans une scène de 8 minutes dans le film La mort aux trousses, l'attaque en rase-mottes d'un biplan épandeur de pesticides contre Roger Thornhill (Cary Grant). L'avion volant à basse altitude finit par s’encastrer dans le camion-citerne stoppé par Thornill[5].
Références
- ↑ (en) Tamilselvam Nallusamy et Prasanalakshmi Balaji, « Optimization of NOE Flights Sensors and Their Integration », dans Advances in Human and Machine Navigation Systems, IntechOpen, (ISBN 978-1-83880-565-4, lire en ligne)
- Jean-Philippe Chivot, « Autres temps, autres moeurs… », sur aerovfr.com, (consulté le )
- ↑ Christine Ghesthem, « Le crash du Norécrin » [PDF], sur Société d’Histoire du Vésinet,
- ↑ Aérogligli, « SERA (Standardised European Rules of the Air), Les nouvelles règles de l’air » [PDF], sur Aérogligli,
- ↑ « Scène culte : L'attaque de l'avion dans "La mort aux trousses" », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
- Portail de l’aéronautique