Victor Mirkin

Victor Mirkin
Naissance
Ekaterinoslav (Empire russe)
Décès (à 34 ans)
Grosmagny (Territoire de Belfort)
Mort au combat
Origine Empire russe
France
Allégeance République française
France libre
Arme État-Major
Grade Chef de bataillon
Années de service 1939 – 1944
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945

Victor Mirkin, né le à Ekaterinoslav et mort pour la France[1] le à Grosmagny, est un avocat, militaire et résistant français, Compagnon de la Libération.

Immigré juif de Russie, il fait des études de droit et exerce comme avocat à Paris et à Londres. Parti s'installer en Palestine, il se rallie à la France libre au début de la Seconde Guerre mondiale et combat en Afrique du Nord et en Italie. Participant à la libération de la France, il est tué au combat pendant la bataille des Vosges.

Biographie

Jeunesse et engagement

Vsictor Mirkin naît le 19 décembre 1909 à Ekaterinoslav, dans l'empire russe[2]. En 1917, sa famille émigre en France pour fuir la révolution bolchévique[2]. Élève du lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine et de la Sorbonne, il obtient une licence de droit puis, après son service militaire, exerce comme avocat au barreau de Paris[3]. De confession juive, il participe dans les années 30 aux activités du Betar à Paris et en Lettonie, étant notamment l'adjoint de Jeremiah Halpern dans un cours d'instruction aux sports défensifs près de Riga[4]. Installé ensuite en Angleterre, il passe les examens de droit britannique et s'inscrit au barreau de Londres[3]. En 1937, il part vivre à Haïfa en Palestine[3]. Directeur-adjoint de la Palestine Jewish Colonization Association, il est chargé de la gestion des colonies agricoles fondées par Edmond de Rothschild[3].

Seconde Guerre mondiale

De nationalité française, Victor Mirkin est mobilisé avec le grade de lieutenant au début de la Seconde Guerre mondiale[3]. Affecté à l'état-major des troupes du territoire de l'Euphrate en Syrie, il n'a pas l'occasion d'aller combattre en métropole et est démobilisé en juillet 1940[3]. Il décide alors de se rallier à la France libre et retourne en Palestine où les premiers résistants français ont rejoint les troupes britanniques[3].

Engagé dans les forces françaises libres en octobre 1940, il est affecté au 1er bataillon d'infanterie de marine avec lequel il prend part à la guerre du désert en Libye, où il participe à l’attaque de Bardia et de Tobrouk, et se bat à Bir-Hakeim[3],[5].

Promu capitaine, il participe en juin 1941 à la campagne de Syrie au cours de laquelle il est blessé par un éclat d'obus[2]. En janvier 1942, il est muté à l'état-major de la 2e brigade française libre avec laquelle il retourne en Libye en avril 1942[3]. En octobre suivant, il participe à la seconde bataille d'El Alamein en Égypte puis à la campagne de Tunisie au début de l'année 1943[2]. À cette occasion, il reçoit une citation à l'ordre de l'armée[3]. En septembre 1943, il est affecté à l'état-major de la 1re division française libre (1re DFL) sous les ordres directs du général Brosset[3].

Chef du 3e bureau (conduite des opérations) de la 1re DFL, il participe à la campagne d'Italie à partir d'avril 1944 et n'hésite pas à accompagner des unités combattantes au cœur des combats[3]. Débarqué en Provence en août 1944, il joue un rôle important dans la libération de Toulon[2]. Le 23 août, il obtient la reddition de 800 allemands dans le quartier de Saint-Jean-du-Var[3]. Plus tard, il parvient à duper le colonel allemand commandant l'arsenal de Toulon et obtient sa reddition en lui prétendant que le port est encerclé et va subir un tir d'artillerie[3]. Promu chef de bataillon, il obtient des responsabilités plus importantes au sein de la 1re DFL en devenant chef d'état-major de la 4e brigade[3]. Le 20 novembre 1944, pendant la bataille des Vosges, l'explosion d'une mine le blesse devant Ronchamp[2]. L'après-midi même, il apprend la mort du général Brosset dans un accident de Jeep[6].

Le 24 novembre 1944 à Grosmagny, alors qu'il mène une compagnie à l'assaut, il meurt atteint d'une balle en pleine tête[3]. Inhumé à la nécropole nationale de Rougemont, il repose à proximité de son chef Diego Brosset[3].

Décorations


 
Chevalier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération
À titre posthume, par décret du 7 juillet 1945
Croix de guerre 1939-1945
Avec une palme
Médaille de la Résistance française
Avec rosette
Médaille coloniale
Avec agrafe "Libye"
Médaille commémorative
des services volontaires dans la France libre
Distinguished Service Cross
(États-Unis)
Ordre du Mérite
(Syrie)

Hommages

  • À Grosmagny, son nom est inscrit sur le monument aux Morts de la commune[7].
  • À Pardes Hanna-Karkur, en Israël, une stèle a été érigée en son honneur dans un square qui porte également son nom.
  • Une plaque commémorative lui est consacrée au musée du soldat juif de Yad LaShiryon, à Latroun.
  • À Toulon, une plaque commémorative lui est dédiée[8].

Références

  1. « Victor Mirkin », sur Mémoire des Hommes
  2. « Biographie - Ordre National de la Libération »
  3. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 2-356-39033-2)
  4. (en) Betar Book, Betar Book Publishing Committee,
  5. David Knout, Contribution à l'histoire de la Résistance juive en France, 1940-1944, Centre de Documentation Juive Contemporaine, Paris, 1947.
  6. Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, (ISBN 2-262-01606-2)
  7. « Monument aux Morts - Gromagny », sur Mémorial GenWeb
  8. « Plaque commémorative - Toulon », sur GoogleMaps

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).
  • François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance, Robert Laffont, (ISBN 2-221-09997-4).
  • François Broche, L'épopée de la France libre : 1940-1946, Paris, Pygmalion, (ISBN 2-85704-633-2).
  • Mémorial des Compagnons 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Olivier Wieviorka, Histoire de la Résistance : 1940-1945, Paris, Éditions Perrin, , 575 p. (ISBN 978-2-262-02799-5 et 2-262-02799-4, OCLC 827450568).

Articles connexes

Liens externes

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