Guy-Victor Duperré

Guy-Victor Duperré
L'amiral Duperré (1775-1846), par Eugène Charpentier.
Fonctions
Ministre de la Marine et des Colonies
Gouvernement Jean-de-Dieu Soult III
-
Ministre de la Marine et des Colonies
Gouvernement Jean-de-Dieu Soult
-
Ministre de la Marine et des Colonies
Gouvernement Édouard Mortier
-
Président
Conseil d'amirauté
à partir d'
Préfet maritime
Port de Brest
-
Titre de noblesse
Baron de l'Empire (d)
Biographie
Naissance
Décès
(à 71 ans)
Ancien 1er arrondissement de Paris (Royaume de France)
(archives reconstituées)
Sépulture
Caveau des gouverneurs (d)
Nationalité
Domicile
Hôtel Duperré (d)
Formation
Activités
Fratrie
Marie Soulange Duperré (d)
Parentèle
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflits
Distinctions
Blason

Le baron Victor Guy Duperré, né à La Rochelle le et mort à Paris le , est un officier de marine français des XVIIIe et XIXe siècles, amiral de France en 1830[1], pair de France et ministre de la Marine et des Colonies.

Il est le beau-frère de Pierre Choderlos de Laclos.

Biographie

Né dans une vieille famille rouennaise, vingt-deuxième enfant de Jean Augustin Duperré, conseiller du roi et trésorier de la guerre, et de Marie-Gabrielle Prat-Desprez, neveu de Jean-Baptiste Duperré du Veneur, Victor Guy Duperré passe quelques années chez les Oratoriens du collège de Juilly, avant de s'embarquer comme mousse, dès l'âge de 16 ans (1791), sur un navire de commerce, le Henri IV, en partance pour une campagne dans l'océan Indien[2].

Sous la Révolution et l'Empire

Il entre dans la marine militaire () et sert, durant la guerre contre les Pays-Bas et le royaume de Grande-Bretagne, sur la corvette Le Maire-Guiton, puis sur la frégate Le Tartu, avant de passer en qualité d'enseigne de vaisseau auxiliaire à bord de La Virginie (). Un mois plus tard, fait prisonnier par les Britanniques dans un combat de nuit, il est incarcéré en Angleterre, échangé deux ans après, et reçoit le brevet d'enseigne de vaisseau.

Il commande la corvette La Pélagie avant d'être nommé lieutenant de vaisseau (1804), puis adjudant du préfet maritime de Boulogne-sur-Mer. En 1806, il fait campagne au Brésil sur Le Vétéran sous les ordres de Jérôme Bonaparte et est promu, à son retour, capitaine de frégate (). En 1808, il dirige sur la frégate Sirène un convoi de troupes sur la Martinique et, en rentrant en France, il soutient, en vue de Lorient, un combat héroïque contre la croisière anglaise et ne peut se sauver qu'en s'échouant à la côte.

Napoléon Ier le nomme capitaine de vaisseau et chevalier de la Légion d'honneur, avant de le promouvoir directement au grade de commandant du même ordre. Le , il le crée baron de l'Empire.

Chargé d'une mission à l'Île-de-France, sur La Bellone, il dispute longtemps cette île aux Britanniques, s'emparant de plusieurs de leurs bâtiments ou en coulant d'autres dans les mers de l'Inde, et remportant notamment, le , la bataille de Grand Port, seule victoire maritime des guerres napoléoniennes[2], ce qui lui vaut d'être promu contre-amiral à son retour en France, en .

De 1812 à 1814, il commande les forces navales françaises et italiennes de la Méditerranée et de l'Adriatique, ainsi que les forces navales à Venise, qu'il défend contre les Autrichiens en 1814.

Sous la Restauration

Préfet maritime de Toulon pendant les Cent-Jours en 1815, il est mis en non-activité à la seconde Restauration, mais rappelé au service en 1818. Promu Contre-Amiral, il occupe entre 1819 et 1821 le poste de commandant de la station naval des Antilles[3]. Lors de la guerre d'Espagne de 1823, il commande l'escadre chargé du blocus de Cadix avant d'être promu Vice-amiral en octobre 1823. Il est fait grand officier de la Légion d'honneur et commandeur de l'Ordre de Saint-Louis en 1824. Il est nommé inspecteur du 5e arrondissement militaire, puis envoyé à Brest comme préfet maritime (1827).

Bien qu'hostile à l'expédition d'Alger, il est nommé le par le roi Charles X, commandant de la flotte sous les ordres du comte de Bourmont, commandant en chef le corps expéditionnaire contre la régence d'Alger. Cette flotte, qui comportait 103 bâtiments de guerre, 572 navires de commerce transportant 35 000 soldats, 3 800 chevaux et 91 pièces d'artillerie de gros calibre, contribua puissamment à la prise d'Alger. En récompense, il est fait pair de France le [4].

Sous la monarchie de Juillet

Son élévation à la pairie ayant été annulée par la mesure générale prise après la Révolution de 1830, Louis-Philippe Ier le renomma pair de France le et le promut au grade d'amiral en mars 1831.

Duperré était alors en Afrique. Rappelé en France en octobre 1831, il est nommé à la tête du conseil d'Amirauté.

Il accepte de devenir ministre de la Marine et des Colonies le dans le ministère du duc de Trévise, et conserve ce portefeuille dans le ministère du duc de Broglie puis dans le premier ministère Thiers et tombe avec ce dernier le . Il retrouve ce portefeuille du au dans le deuxième ministère Soult. Comme ministre, il prit d'importantes mesures d'administration. Après le rejet du projet de dotation pour le duc de Nemours, qui entraîne la chute du cabinet, il déclare : « Le ministère a reçu dans le ventre un boulet qui est allé se loger dans le bois de la couronne. »[5] Il reprend une troisième fois le portefeuille de la marine dans le troisième ministère Soult le , jusqu'à sa retraite définitive le , pour raisons de santé. Il meurt trois ans plus tard le à Paris.

L'amiral Tupinier prononce son Éloge funèbre à la Chambre des pairs. Enterré aux Invalides après des funérailles nationales, son nom figure sur l'Arc de triomphe de Paris. La ville de La Rochelle lui a élevé une statue, inaugurée le (V. photo).

États de services

Autres fonctions

Titres

Décorations

Armoiries

Figure Blasonnement


Armes de Baron de l'Empire

D'azur semé d'étoiles d'argent à un lion du même, armé et lampassé de gueules brochant ; au canton des Barons militaires de l'Empire brochant sur le tout.[6],[7]

Armes de pair de France

Hommages

Huit bâtiments de la Marine nationale française ont porté le nom de Duperré :

  • Un cuirassé (1879-1906) (Amiral Duperré)
  • Un navire auxiliaire (1916- 1918)
  • Un aviso de 1re classe (1918-1935)
  • Un patrouilleur auxiliaire (1939-1940)
  • Un arraisonneur-dragueur (1939-1940)
  • Une vedette de patrouille auxiliaire (1939-1940)
  • Un torpilleur (1948-1954)
  • Un escorteur d'escadre (1956-1992)
  • Un navire civil, bien connu des vacanciers charentais; a également porté ce nom, il s'agit du bac qui desservait l'île d' Oléron avant l'achèvement du viaduc d'Oléron en 1966, il fut ensuite réaffecté à l'ile de Ré[8]

Union et postérité

Une commune créée en 1857 en Algérie (chef-lieu de canton-département d'Alger - faisant partie après 1958 du nouveau département d'Orléansville) reçoit le nom de Duperré en hommage à Victor Guy Duperré.

La rue Duperré, dans le 9e arrondissement de Paris, a été nommée en son honneur.

Il a aussi donné son nom à L’École supérieure des arts appliqués Duperré (ou École Duperré Paris) car cette école était autrefois située rue Duperré et a gardé ce nom.

L'actuel internat de l'Ecole des Mousses à Brest porte le nom d'internat Duperré.

Notes et références

  1. B. Barbiche, Les institutions de la monarchie française à l'époque moderne, Presses universitaires de France, 1999.
  2. [PDF]Mireille Tabare, « Guy-Victor Duperré : un héros moderne », L'actualité Poitou-Charentes, no 75, janvier 2007, p. 40-42
  3. Daniel Gutiérrez Adrila, « Les stations navales française en Amérique méridionnal sous la Restauration », Outre Mer,‎
  4. La lettre du maréchal de Bourmont à l'amiral Duperré, le félicitant de son élévation à la pairie par le roi a été exposée à l’Exposition du Centenaire de la conquête de l'Algérie : 1830-1930 organisée au Petit Palais de mai à juillet 1930 (figure au N° 66 du catalogue comme appartenant au baron Arthur Chassériau.
  5. cité par le Dictionnaire des parlementaires français
  6. Source : www.heraldique-europeenne.org
  7. La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr
  8. « Collection-jfm.fr | 17 charente maritime : ile de ré (17) », sur collection-jfm.fr (consulté le )

Annexes

Sources et bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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