Vicente Aleixandre

Vicente Aleixandre
Vicente Aleixandre en 1977.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Vicente Pío Marcelino Cirilo Aleixandre y Merlo
Nationalité
Formation
Activités
Parentèle
Autres informations
Membre de
Mouvement
Genre artistique
Distinction
Œuvres principales
La destrucción o el amor (es)
Vue de la sépulture.

Vicente Aleixandre, né le à Séville et mort le à Madrid, est un poète espagnol de la génération de 27[1],[2],[3].

Il a reçu le Prix national de Poésie en 1934[4], a été membre de l'Académie royale espagnole sur le siège O à partir de 1949 et a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1977[5],[6],[7].

Biographie

Vicente Pío Marcelino Cirilo Aleixandre y Merlo naît le à Séville, dans la maison de son grand-père[2]. Il grandit à Malaga et dira plus tard se sentir andalou, méditerrané, bien que'ayant vécu tout le reste de sa vie à Madrid[2].

Tout en poursuivant des études de droit, il découvre la poésie en 1917 (Rubén Darío, Gustavo Adolfo Bécquer, Antonio Machado... ainsi que les symbolistes français). Sa santé commence à se dégrader en 1922. En 1925, se déclare une néphrite tuberculeuse qui se termine par l'ablation d'un rein[2]. En 1925, il commence à écrire de la poésie. Il publie ses premiers poèmes dans la Revista de Occidente en 1926, fréquentant Cernuda, Altolaguirre, Alberti et García Lorca. Son talent est reconnu rapidement, car il reçoit le prix national de poésie en 1934 pour La destrucción o el amor (es)[8].

Entre 1955 et 1962, il est membre du comité commanditaire de la revue littéraire colombienne Mito, aux côtés de Luis Cardoza y Aragón, Carlos Drummond de Andrade, León de Greiff, Octavio Paz et Alfonso Reyes[9].

En 1963, il signe une lettre au ministre franquiste Manuel Fraga dans laquelle il sollicite une investigation sur les agressions et les tortures perpétrées à l'encontre des mineurs asturiens et à leurs épouses lors des grèves de 1962-63. La missive est signée par 120 autres intellectuels espagnols. Le ministre répond dans une lettre ouverte à José Bergamín, l'un des signataires, en niant les faits.

À la fin de la Guerre d'Espagne, et malgré ses idées de gauche, Aleixandre ne s'exile pas[10]. Il dira plus tard ne pas regretter son choix, qui lui a permis de partager le sort du peuple espagnol et voir l'histoire de l'intérieur[2]. Il devient un maître pour les jeunes poètes[11].

En 1977, il reçoit le prix Nobel de littérature[12]. Le poète se dit très surpris, sa candidature a été proposée à quatre reprises[1],[10]. La consécration révèle son oeuvre aux lecteurs étrangers, car jusqu'alors en France, par exemple, seule la maison d'édition Fédérop de Lyon avait publié en tirage confidentiel la traduction de La destruccion o el amor[13].

Vicente Aleixandre meurt dans la nuit du à Madrid. La maison du poète a été acquise en avril 2024 par la Communauté de Madrid pour être transformée en Maison de la Poésie en 2027[14]. La rue où il habitait dont le nom original était Velingtonia (le nom d'un séquoia californien) a d'ailleurs fini par porter son nom[15].

Son œuvre

Son œuvre poétique présente des étapes contrastées. Dans la première, sous l'influence du surréalisme, l'individualisme prime, le ton visionnaire et une espèce de panthéisme amoureux. Sa vision est plus pessimiste avec un langage difficile. Le sommet de cette étape est Sombra del paraíso (Ombres du paradis), qui aborde les problèmes de la condition humaine[1].

Sa seconde étape commence en 1945 et en elle prévaut le sentiment de la collectivité, caractérisé par une posture d'intégration du poète dans le monde, connu comme son étape humaine. Son style se fait plus sensible, plus accessible. Les deux livres fondamentaux de cette étape sont Historia del corazón et En un vasto dominio.

Il y a une étape finale, dans laquelle on peut considérer une évolution biologique où Aleixandre aperçoit le bout du chemin. Dans cette période, il utilise une voix sereine et tragique pour chanter l'imminente venue de la mort. Les livres de cette époque d'enquête sont Poemas de la consumación, Sonido de la guerra et Diálogos del conocimiento.

Aleixandre considérait La Destrucción o el Amor (Destruction ou Amour), Historia del Corazón (Histoire du Cœur) et Poemas de la Consumación (Poèmes de la Consommation) parmi ses meilleurs[10].

Œuvres

  • Ámbito (1928)
  • Espadas como labios (1932)
  • La destruccion o el amor (1933) — Prix national de Poésie 1934.
  • Sombra del paraíso (1939-1943, publié à Madrid en 1944, Ombre du paradis, traduction française de Roger Noël-Mayer et Claude Couffon, avec une introduction de Roger Noël-Mayer, Gallimard, 1980.
  • Historia del corazón (1954)
  • Los encuentros (1958) — en prose.
  • En un vasto dominio (1962)
  • Poemas de la consumación (1968)
  • Sonido de la guerra (1972)
  • Diálogos del conocimiento (1974)
  • En gran noche (1991) — édition posthume avec des poèmes inédits.
  • Jeanne Marie, Los caminos del alma / Les Chemins de l’âme - memoria viva de los poetas del 27’ mémoire vive des poètes de la Génération de 1927, éditions Paradigme Orléans.

Notes et références

  1. Jean Descola, « Vicente Aleixandre et prix Nobel espagnols », sur Revue des Deux Mondes,
  2. Rosa Maria Pereda, « Vicente Aleixandre, prix Nobel de littérature : Ne me considérez surtout pas comme un poète maudit... », sur Le Monde,
  3. (en) Peter Kerr, « Vicente Aleixandre dies 86; spanish poet won '77 Nobel », sur The New York Times,
  4. (es) « Hémérothèque ABC évoquant le Prix national de Poésie de 1934 », sur hemeroteca.abc.es, (consulté le )
  5. « Le prix Nobel de littérature au poète espagnol Vicente Aleixandre », sur Le Monde,
  6. (en) « Nobel Prize Goes to Spanish Poet », sur The New York Times,
  7. (es) « Vicente Aleixandre, premio Nobel de Literatura », sur El País,
  8. (es) « Hémérothèque ABC évoquant le Prix national de Poésie de 1934 », sur hemeroteca.abc.es, (consulté le ).
  9. (es) R. H. Moreno Durán, « Mito, memoria y legado de una sensibilidad », Boletín Cultural y Bibliográfico, no 18,‎ (lire en ligne)
  10. (en) « From the archive, 7 October, 1977: The loneliness of the Nobel poet », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  11. (es) « Vicente Aleixandre, un Premio Nobel que escribía acostado », sur Radiotelevisión Española,
  12. (en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)
  13. Chauchadis Claude, « Vicente Aleixandre, Antologia poética [compte-rendu] », Caravelle. Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, no 30,‎ , p. 218-219 (lire en ligne)
  14. (es) « Velintonia, la casa de Vicente Aleixandre, abre sus puertas al público tras cuatro décadas cerrada », sur El País,
  15. (es) « Velintonia, el legado de Vicente Aleixandre vuelve a abrir sus puertas hoy, 40 años después », sur La Razón,

Annexes

Bibliographie

  • (es) Carlos Bousoño, La poesía de Vicente Aleixandre : imágen, estilo, mundo poético, Madrid, 1950.
  • (es) José Lui Cano, Los cuadernos de Velintonia : conversaciones con Vicente Aleixandre, Barcelone : Seix Barral, 1986.
  • (es) Antonio Colinas, Conocer, Vicente Aleixandre y su obra, Barcelone : Dopesa, 1977.
  • (en) Daniel Murphy, Vicente Aleixandre’s Stream of Lyric Consciousness, Lewisburg (PA) : Bucknell Univ. Press, 2001.
  • (en) Kessel Schwartz, Vicente Aleixandre. – New York, Twayne, 1970.

Article connexe

Liens externes

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