Vesto Slipher

Vesto Slipher
Fonctions
Directeur de l'Observatoire Lowell de 1926 à 1954

Vice-président de l’American Association for the Advancement of Science, 1933

Président de la Commission des Nébuleuses de l’Union Astronomique Internationale de 1921 à 1926
Biographie
Naissance
Décès
(à 93 ans)
Flagstaff
Sépulture
Citizens Cemetery (d)
Nom dans la langue maternelle
Vesto Melvin Slipher
Nationalité
Domicile
Formation
Activité
Fratrie
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
Œuvres principales

Vesto Melvin Slipher () est un astronome américain. Son frère Earl C. Slipher était également astronome. En 1912, il a été le premier astronome à observer le décalage des raies spectrales des galaxies (dont la nature extragalactique n'étaient pas encore établie), découvrant ainsi le décalage vers le rouge des galaxies. En mesurant la distance des galaxies, Edwin Hubble a ensuite établi un lien entre ce décalage vers le rouge et la distance et la vitesse des galaxies.

Biographie et travaux

Slipher naquit à Mulberry dans l'Indiana et termina ses études à l'université de l'Indiana à Bloomington. Il passa sa thèse en 1909. Il fit toute sa carrière à l'observatoire Lowell situé à Flagstaff, dont il fut directeur de 1916 à 1952. Il employa la spectroscopie pour étudier les périodes de rotation des planètes et la composition des atmosphères planétaires.

En 1912, il fut le premier à mesurer le décalage des raies spectrales d'une galaxie (la nébuleuse d'Andromède, dont la nature extragalactique n'étaient pas encore établie) [1]. Il trouva que la galaxie d'Andromède se rapprochait de nous à la vitesse de 200 km/s. Il entrepris alors de mesurer la vitesse d'autres objets similaires, et parmi 15 galaxies mesurées en 1915 [2], il constata que: (i) seule deux, situées à sud de la Voie Lactée, avaient des vitesses négatives (c'est-à-dire se rapprochaient de nous); (ii) les autres avaient, dans les standards de l'époque, des vitesses importantes, s'étageant entre 200 et 1 100 km/s. Slipher croyait encore, à ce moment, en la nature stellaire des galaxies, et interprétait l'anisotropie qu'il observait comme un mouvement général de dérive (drift en anglais). Les objets du sud se rapprochant et ceux du nord s'éloignant [3]. Les mesures suivantes devenaient fastidieuses, car après avoir observé les objets les plus lumineux, les autres requéraient des durées d'exposition de plus en plus longues, allant jusque 35 heures. En 1917 enfin, il se rallie à la théorie des univers îles, c'est-à-dire à ce qu'aujourd'hui nous appelons galaxies. La plupart des galaxies observées avaient des vitesses positives, c'est-à-dire s'éloignaient. Ces éléments furent une contribution décisive au Grand Débat visant à trancher quant à la nature des galaxies. On parle maintenant du décalage vers le rouge des galaxies. D'autres astronomes emboîtèrent le pas de Slipher pour mesurer les vitesses radiales de galaxies. Citons Edward Arthur Fath, Max Wolf, William Wallace Campbell (spécialiste de la mesure des vitesses radiales stellaires), Francis Pease, ...

En 1921, à la suite de la mesure de la vitesse de 1 800 km/s, faramineuse pour l'époque, de NGC 584, Slipher fait paraître dans le New York Times un article dans lequel il énonce que ces nébuleuses doivent être « les corps célestes les plus distants » et qu'elles doivent avoir « quitté la région du soleil au moment de la formation de la Terre, et on peut calculer, en supposant l'âge de la Terre déterminé par les géologues, qu'elles sont maintenant distantes de millions d'années lumières ». C'est un article dans la presse généraliste, et les distances n'avaient pas alors été déterminée, mais l'analogie au modèle actuel du Big Bang est évidente [note 1]. Il faut alors attendre 1929 et 1931 pour que Edwin Hubble et Milton Humason [4],[5] quantifient cette intuition et que l'expansion de l'Univers devienne le nouveau paradigme [note 2].

Il fut à l'origine du recrutement de Clyde Tombaugh et supervisa les recherches qui conduisirent à la découverte de Pluton.

Il quitta ses fonctions à l'observatoire en 1954, puis mourut à Flagstaff en où il est enterré au cimetière Citizens.

Le cratère Slipher (en) sur la Lune est nommé d'après Earl et Vesto Slipher, tout comme le cratère Slipher (en) sur Mars et l'astéroïde (1766) Slipher, découvert le par le Indiana Asteroid Program.

Distinctions et récompenses

Sources

Notes

  1. Article reproduit en fac-similé dans la thèse d'Alain Brémond, page 89
  2. Edwin Hubble et Milton Humason, en combinant des mesures de distance et de vitesses radiales (ou vitesses de récession), quantifièrent pour 46 galaxies la relation entre ces deux grandeurs, et établirent la première estimation de ce qui est maintenant connu sous le nom de constante de Hubble. Bien que la valeur de 500 km/s/Mpc ait été largement surestimé, le principe d'un Univers en expansion était établit, et donnait du crédit au modèle cosmologique de de Sitter et à la relativité générale d'Einstein.

Références

  1. (en) V. M. Slipher, « The radial velocity of the Andromeda Nebula », Lowell Observatory Bulletin, vol. 2, no 8,‎ , p. 56–57 (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) V. M. Slipher, « Spectrographic Observations of Nebulae », Popular Astronomy, vol. 23,‎ , p. 21–24 (ISSN 0197-7482, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Alain Bremond, « A l'aube de la découverte de l'expansion de l'univers : mesure de vitesse radiale des galaxies par Vesto Slipher », Cahiers Clairaut: Bulletin du Comité de Liaison Enseignants et Astronomes, vol. 118,‎ , p. 4–10 (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Edwin Hubble, « A Relation between Distance and Radial Velocity among Extra-Galactic Nebulae », Proceedings of the National Academy of Science, vol. 15, no 3,‎ , p. 168–173 (ISSN 0027-8424, DOI 10.1073/pnas.15.3.168, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Edwin Hubble et Milton L. Humason, « The Velocity-Distance Relation among Extra-Galactic Nebulae », The Astrophysical Journal, vol. 74,‎ , p. 43 (ISSN 0004-637X, DOI 10.1086/143323, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) S. Einarsson, « The Award of the Bruce Gold Medal to Dr. Vesto Melvin Slipher », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 47, no 275,‎ , p. 5 (ISSN 0004-6280, DOI 10.1086/124529, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

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