Valérie Dittli
| Valérie Dittli | |
| En 2022. | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Conseillère d'État du canton de Vaud | |
| En fonction depuis le | |
| Élection | 10 avril 2022 |
| Législature | 2022-2027 |
| Département | agriculture (ainsi que les finances jusqu’en mars 2025) |
| Biographie | |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Oberägeri |
| Nationalité | suisse |
| Parti politique | PDC / Le Centre |
| Fratrie | Laura Dittli |
| Diplômée de | Université de Lucerne Université de Lausanne |
| Profession | Juriste |
Valérie Dittli, née le à Oberägeri (originaire de Gurtnellen), est une personnalité politique suisse, membre du Centre.
Elle est conseillère d'État du canton de Vaud depuis .
Biographie
Valérie Dittli naît le [1] à Oberägeri, dans le canton de Zoug[2]. Elle est originaire de Gurtnellen, dans le canton d'Uri[3]. Son père est agriculteur biologique[4], sa mère éducatrice sociale[5]. Son grand-père est une personnalité démocrate-chrétienne du canton de Zoug et le président du Centre, Gerhard Pfister, est un ami de la famille[4]. Elle grandit à Oberägeri avec sa sœur aînée, Laura, future présidente de la section zougoise du Centre et membre du Conseil d'État du canton de Zoug[6], et son frère cadet[7], Dario[8].
Après son école secondaire et son gymnase dans le canton de Zoug[1], elle obtient un bachelor en droit à l'Université de Lucerne en 2015 et un master en droit à l'Université de Lucerne en 2016[9], puis poursuit ses études à l'Université de Lausanne, où elle occupe un poste d'assistante à la Faculté de droit depuis 2017 et soutient en août 2021[10] une thèse portant sur le droit des successions[2], paru en 2023 chez Stämpfli[11]. Elle fait ensuite son stage d'avocate pour obtenir son brevet, d'abord à l'Administration cantonale des impôts du canton de Berne, puis dans une étude bernoise[1].
Parcours politique
Elle adhère aux Jeunes démocrates-chrétiens du canton de Zoug au milieu des années 2010[1]. Elle préside les Jeunes démocrates-chrétiens du canton de Vaud, puis la section vaudoise du Centre à partir de septembre 2020[4].
Elle se fait connaître en 2021, lors de l'assemblée générale de son parti qui entérine la fusion avec la section vaudoise du Parti bourgeois-démocratique, en annonçant la retraite politique de Jacques Neirynck et Claude Béglé, dont la rivalité « empoisonne la vie du parti »[12],[13].
Elle est candidate en 2021 au Conseil communal (législatif) de Lausanne[14] et à la Municipalité (exécutif)[15], mais n'est pas élue (5,7 % des voix à l'élection à la Municipalité[16]), son parti disparaissant même du parlement communal[17].
Conseil d'État
Candidate au Conseil d'État vaudois sur une liste unique de la droite, rassemblant dans une alliance inédite trois candidats du Parti libéral-radical et un candidat de l'UDC en plus de sa propre candidature[18], elle crée la surprise en terminant au septième rang à l'issue du premier tour le alors qu'elle n'a aucune expérience dans un organe politique et que son parti ne décroche aucun siège au Grand Conseil, où elle était également candidate[4],[19],[16]. Elle est élue au deuxième tour, le , avec 49 % des voix (80 431 suffrages), devant la sortante socialiste Cesla Amarelle, qui en récolte 46 % (76 060 suffrages)[20].
Son élection est qualifiée dans Le Temps de « l’une des plus grandes surprises de l’histoire politique romande »[21] et fait basculer la majorité du gouvernement à droite. C'est la première fois que le Centre (et son prédécesseur le Parti démocrate-chrétien) accède au Conseil d'État vaudois[20]. Elle est l'une des plus jeunes conseillères d'État de l'histoire suisse[22], la plus jeune de Suisse romande depuis Pierre Kohler[23]. Depuis l'accession de sa sœur aînée Laura Dittli au Conseil d'État du canton de Zoug le , c'est aussi la première fois dans l'histoire suisse que deux frères et sœurs siègent simultanément dans un gouvernement cantonal[24].
En 2023, les médias révèlent sa domiciliation fiscale dans le canton de Zoug, en 2016 et 2021, alors qu'elle est active dans le canton de Vaud[25],[26],[27]. L'expertise externe commandée par le Conseil d'État[28] conclut qu'elle « avait le choix », les célibataires de moins de 30 ans pouvant être domiciliés chez leurs parents ou dans leur lieu d'activité effectif[29]. L'animosité à l'égard de la politicienne d'origine alémanique soulève la question de la barrière des Rösti en Suisse romande[30].
Elle prend ses fonctions à la tête du Département des finances et de l'agriculture le [31].
En 2024, le Conseil d’État commande une analyse externe auprès de Jean Studer sur des dysfonctionnements organisationnels, institutionnels et professionnels à la Direction générale de la fiscalité[32],[33]. Cet audit conclut que le gouvernement se devait de prendre des mesures pour assurer « le bon fonctionnement » de l’État. Le Conseil d’État décide dans un premier temps, le , de retirer à Valérie Dittli la gestion des finances avec effet immédiat. Elle conserve alors l'agriculture, la viticulture et les affaires vétérinaires. Une nouvelle répartition décidée début avril donne à partir du 1er juin l'agriculture, la durabilité et le climat, et le numérique au département de Valérie Dittli, tandis que les finances passent au département de Christelle Luisier[34],[35].
Positionnement politique
Elle se dit « centriste pure et dure » et proche des Vert'libéraux[6].
Au début de son mandat au gouvernement vaudois, elle assiste à toutes les séances du groupe UDC au Grand Conseil et semble très à droite, notamment en raison de sa décision de procéder à des tirs de régulation du loup[36].
Publication
- (de) Valérie Dittli, Der Vertrag zugunsten Dritter auf den Todesfall : unter besonderer Berücksichtigung des Valutaverhältnisses, Stämpfli, , 296 p. (ISBN 9783727264276).
Notes et références
- Lise Bourgeois, « Second tour des élections cantonales – À moins de 30 ans, a-t-on sa place au Conseil d’État? » , sur 24 heures, (consulté le )
- Raphaël Jotterand, « Valérie Dittli, l’universitaire qui veut remettre la formation au centre », Le Temps, , p. 7 (ISSN 1423-3967, lire en ligne , consulté le )
- ↑ « Élection du Conseil national 2019 - Canton de Zoug - Liste 6 Christlichdemokratische Volkspartei Kanton Zug (CVP) », sur site officiel de la Chancellerie fédérale suisse, (consulté le )
- Yan Pauchard, « Élections vaudoises: Valérie Dittli, celle que personne n’attendait », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne , consulté le )
- ↑ Vincent Maendly, « Ménage de printemps au Centre – Valérie Dittli, la Zougoise qui secoue Le Centre Vaud » , sur Suisse, (consulté le )
- « Valérie Dittli: "Je suis une centriste pure et dure" », sur rts.ch, (consulté le )
- ↑ Albertine Bourget, « Valérie Dittli: une Zougoise en piste pour le Conseil d'État vaudois », sur L'Illustré, (consulté le )
- ↑ (de) Michelle Schwarzenbach, « Porträt über die Politik-Überfliegerinnen Valérie und Laura Dittli », sur Schweizer Illustrierte, (consulté le )
- ↑ (de) « Alumna der Uni Luzern in Waadtländer Regierung gewählt », sur Universität Luzern, (consulté le )
- ↑ « Soutenance de thèse l Der Vertrag zugunsten Dritter auf den Todesfall unter besonderer Berücksichtigung des Valutaverhältnisses », sur agenda.unil.ch, (consulté le )
- ↑ « Der Vertrag zugunsten Dritter auf den Todesfall - Unter besonderer Berücksichtigung des Valutaverhältnisses », sur www.staempfliverlag.com (consulté le )
- ↑ Yan Pauchard, « Jacques Neirynck et Claude Béglé poussés vers la sortie », Le Temps, (lire en ligne )
- ↑ Aïna Skjellaug, « Poussé vers la sortie, Claude Béglé décide de quitter Le Centre », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Élections communales 2021 - Dittli Valérie », sur La Télé (consulté le )
- ↑ R.BO., « Élections communales 2021 – Le Centre présente un ticket féminin à la Municipalité de Lausanne », sur 24 heures, (consulté le )
- Keystone/ats, « Cantonales: ces candidats que l’on connaît si peu », sur La Côte, (consulté le )
- ↑ Cindy Mendicino, « Communales 2021 – Au Conseil de Lausanne aussi, la vague Verte déferle » , sur 24 heures, (consulté le )
- ↑ Yan Pauchard, « Michaël Buffat, le banquier qui défend le pouvoir d’achat », Le Temps, , p. 8 (ISSN 1423-3967, lire en ligne , consulté le )
- ↑ « La PLR Christelle Luisier réélue au Conseil d’État dès le premier tour, stabilité au Grand Conseil », sur rts.ch, (consulté le )
- « Le Conseil d'État vaudois bascule à droite, Valérie Dittli élue au détriment de Cesla Amarelle », sur rts.ch, (consulté le )
- ↑ Vincent Bourquin, « Valérie Dittli évince Cesla Amarelle, la droite vaudoise devient majoritaire », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Yan Pauchard, « Une centriste fait basculer le gouvernement vaudois à droite », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne , consulté le )
- ↑ « Pour 41 jours, Valérie Dittli n'est pas la plus jeune ministre depuis 1950 », sur rts.ch, (consulté le )
- ↑ Vincent Bourquin, « Valérie Dittli, la politicienne qui fait tout à l’envers », Le Temps, , p. 18 (ISSN 1423-3967, lire en ligne , consulté le )
- ↑ [vidéo] « Forum (vidéo) - Présenté par Esther Coquoz et Anne Fournier - Play RTS » (consulté le )
- ↑ « Valérie Dittli, une ministre à l’épreuve du feu », sur Illustre (consulté le )
- ↑ « Valérie Dittli, ministre vaudoise des Finances jamais taxée dans le canton », sur rts.ch, (consulté le )
- ↑ « Le Conseil d’Etat rend public le résultat du mandat de l’expertise externe indépendante », Canton de Vaud, (consulté le ).
- ↑ Renaud Bournoud, « « Alles ist in Ordnung » : l’État clôt le dossier », 24 heures, , p. 3 (lire en ligne , consulté le ).
- ↑ « Encore la barrière de rœsti? », sur La Liberté, (consulté le )
- ↑ Bureau d'information et de communication de l'État de Vaud, « Le Conseil d’État élu arrête les dénominations des départements », sur site officiel du canton de Vaud, (consulté le )
- ↑ Raphaël Jotterand, « Exclusif – Valérie Dittli et le Conseil d’État vaudois ont commandé un mandat d’analyse sur le Département des finances et de l’agriculture », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Le Département de la conseillère d'Etat Valérie Dittli passé sous analyse externe par Jean Studer », RTS Info, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Jérémie Favre, « Le Conseil d'Etat vaudois retire les Finances à Valérie Dittli, qui exclut de démissionner », RTS Info, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Communiqué du Conseil d’État. « La conseillère d'Etat vaudoise Valérie Dittli hérite de la durabilité, du climat et du numérique », RTS Info, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Xavier Alonso/asch, « "Une centriste zougoise, ça vaut bien un UDC vaudois!", ou quand la position de Valérie Dittli interroge », sur Radio télévision suisse, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Yves Noël, Partie de chasse : la non-affaire Dittli, Infolio éditions, , 112 p. (ISBN 9782889681198).
Liens externes
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