Uwe Johnson
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La Frontière, Une année dans la vie de Gesine Cresspahl (d) |
Uwe Johnson est un écrivain allemand né le à Cammin et mort le à Sheerness-on-Sea sur l'île de Sheppey dans le Kent au Royaume-Uni[1],[2],[3].
Biographie
Uwe Johnson naît à Kammin en Poméranie, fils d'un agriculteur diplômé qui travaillait comme régisseur de domaine, puis devint inspecteur des produits laitiers. En 1944, sa famille fuit devant l’armée rouge à Anklam en Poméranie occidentale. Son père est déporté en Union soviétique où il meurt en 1946. Sa mère ira vivre avec Uwe et sa sœur Elke à Güstrow.
Uwe Johnson fait des études de littérature germanique à Rostock et Leipzig. Ayant pris ses distances avec le régime communiste de la République démocratique allemande (RDA), il est exclu de l’université, puis réadmis après la répression de l'insurrection du par les chars soviétiques. Plusieurs maisons d’éditions est-allemandes refusent son premier roman Ingrid Babendererde, Reifeprüfung 1953 (« Reifeprüfung » signifie à la fois « épreuve de maturité » et « baccalauréat »). Après la publication de Mutmassungen über Jakob par l’éditeur ouest-allemand Suhrkamp, Uwe Johnson passe en 1959 à Berlin-Ouest, où il se lie avec le Gruppe 47.
En 1962, une bourse de la fondation Villa Massimo lui permet un séjour à Rome. En 1964, commence sa correspondance amicale, quoique mouvementée, avec l'écrivain suisse Max Frisch qui durera jusqu'en 1983[4]. De 1966 à 1968 il vit à New York, d’abord en travaillant pour une maison d’édition de livres scolaires, ensuite grâce à une bourse de la Rockefeller Foundation[5].
Ces années new-yorkaises lui livrent le fond pour son œuvre principale Jahrestage (Une année dans la vie de Gesine Cresspahl), dont les quatre volumes paraissent en 1970, 1971, 1973 et 1983[6],[7]. Une jeune Allemande vivant à Manhattan tient un journal couvrant la période du au , destiné à sa fille Marie (« pour quand je serai morte ») et relatant sa vie à New York[8], ses souvenirs personnels et l’histoire de la famille Cresspahl dans le Mecklembourg des années 1930 et 1940. En même temps c’est le récit de l’histoire allemande contemporaine, des déchirements d’après-guerre et des évènements de 1968 dans le bloc soviétique[9]. Le journal se termine le de cette année, jour de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie.
En 1971 Uwe Johnson reçoit le Georg-Büchner-Preis.
Uwe Johnson quitte Berlin en 1974 pour Sheerness-on-Sea au Royaume-Uni[3], où il meurt en 1984 à la suite d'une attaque cardiaque. Il fallut près de trois semaines avant que son corps ne soit découvert. Son système de sécurité, qui allumait les lumières et fermait les rideaux, avait trompé ses voisins[3]. Sa pierre tombale au cimetière de Sheppey est un bloc plat de granit rose et ne révèle rien d'autre qu'un nom : Uwe Johnson[3].
Œuvres (sélection)
- Mutmassungen über Jakob (1959) Conjectures sur Jakob[10], traduit par Marie-Louise Ponty, révisée par Pierre Rusch, Paris, Gallimard, coll. « L'étrangère », 1994
- Das dritte Buch über Achim (1962) L’Impossible Biographie, traduit par Marie-Louise Ponty, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1966
- Zwei Ansichten (1965) Deux Points de vue[11], traduit par Gabrielle Wittkop-Ménardeau, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1968
- Jahrestage I-IV. Aus dem Leben von Gesine Cresspahl (1970, 1971, 1973, 1983)
- Eine Reise nach Klagenfurt (1974)
- Begleitumstände - Frankfurter Vorlesungen (1980) Le Romancier des deux Allemagne : leçons de Francfort, traduit par Nicole Casanova, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres allemandes », 1992
- Skizze eines Verunglückten (1982) L’Accidenté, traduit par Nicole Casanova, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres allemandes », 1989
- Ingrid Babendererde, Reifeprüfung 1953 (1986)
Notes et références
- ↑ Erika Tunner, « Aucun lieu, nulle part... Points de vue sur l’écrivain Uwe Johnson [note biographique] », Allemagne d'aujourd'hui, no 89, , p. 138-146 (lire en ligne)
- ↑ (de) « Wie aktuell ist der Schriftsteller Uwe Johnson? », sur Norddeutscher Rundfunk,
- (en) « Uwe Johnson in Sheerness: Why did a major East German writer move to an English seaside town? », sur BBC,
- ↑ Wilfred Schiltknecht, « Frisch et Uwe Johnson: l'estime et l'entraide », sur Le Temps,
- ↑ Sabine Audrerie, « À New York, avec Uwe Johnson », sur La Croix,
- Casanova Nicole, « Uwe Johnson : Une année dans la vie de Gesine Cresspahl », sur Esprit,
- Eliane Kaufholz, « Uwe Johnson, Jahrestage, Ed. Suhrkamp 1970 [compte-rendu] », Allemagne d'aujourd'hui, no 28, , p. 39-40 (lire en ligne)
- Jean-Louis de Rambures, « Uwe Johnson mélange les temps : Le troisième tome du journal fictif d'une émigrée allemande à New-York », sur Le Monde,
- ↑ (en) Damion Searls, « On Uwe Johnson: The Hardest Book I’ve Ever Translated », sur The Paris Review,
- ↑ Jean Baudrillard, « Uwe Johnson : la frontière », Lignes, vol. 1, no 31, , p. 131-147 (lire en ligne)
- ↑ René Wintzen, « Deux Points de vue de Uwe Johnson », sur Le Monde,
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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