Université saxonne de Transylvanie
| Université saxonne de Transylvanie | |
| Les territoires de l’université saxonne en vert sur la carte de la principauté de Transylvanie. | |
| Administration | |
|---|---|
| Pays | Royaume de Hongrie Transylvanie |
| Siège | Nagyszeben/Hermannstadt (actuelle Sibiu) |
| Entités précédentes | Entités suivantes |
L'université saxonne de Transylvanie[1] (francisation du latin : universitas saxonum ; en allemand : Sächsische Nationsuniversität ; en hongrois : erdélyi szász univerzitás ; en roumain : Universitatea scaunelor și județelor săsești) était le nom officiel de l'organe administratif de la Fondation royale (Királyföld) et les autres territoires autonomes des Saxons de Transylvanie. Elle est considérée comme créée en 1486[2],[3],[4] par une charte du roi Matthias Corvin datée du [5],[6],[7]. Elle s'est poursuivie jusqu'après le Compromis austro-hongrois de 1867 qui supprime la grande-principauté de Transylvanie. Finalement en 1876, l'université se transforme en fiducie d'intérêt public au sein du royaume de Hongrie.
Contexte
Les Saxons de Transylvanie, l'un des états généraux du royaume de Hongrie au Moyen-Âge, avaient reçu de larges privilèges et libertés par la « franchise d'or » promulguée par le roi André II en 1224.
Au début du XVe siècle, le recul des droits roumains en Transylvanie place les Valaques orthodoxes en situation de servage : ils se joignent aux jacqueries de Bobâlna en 1437. La répression exercée par les privilégiés aboutit en 1438 à l'exclusion des roumains et à la constitution de l'« Union des trois nations », confédération catholique des nobles hongrois, des Aicules et de Saxons ; 48 ans plus tard, Matthias Corvin, roi de Hongrie, les organise en trois ordres reconnus, appelés « universités »[8].
Au cours de cette période, un conseil général des Saxons de Transylvanie s'est formé visant à défendre leurs intérêts particuliers face à la noblesse hongroise et aux Sicules. L'université (« ensemble ») de la nation saxonne a été fondée en 1486 : il s'agit d'une part de la représentation politique de la communauté des Saxons et, d'autre part, l'organisation interne de leurs libertés locales.
Organisation administrative et territoriale
L'Université saxonne de Transylvanie a été créée en 1486 pour regrouper :
- les trois districts saxons (allemand : Gebiete der Siebenbürger Sachsen, en hongrois : Szász vármegyék, en roumain : Județele săsești) :
- Țara Bârsei-Burzenland autour de Brașov-Kronstadt[9],
- Țara Chioarului-Kővárvidék autour de la cité homonyme[10]
- Țara Năsăudului-Nösnerland-Naszód autour de Bistrița-Bistritz-Beszterce[11] ;
- les sept sièges (allemand : Sieben Stühle) de la Fondation royale autour de Sibiu-Hermannstadt-Nagyszeben :
- Orăștie-Broos-Szászváros,
- Sebeș-Mühlbach,
- Miercurea-Reußmarkt-Szerdahely,
- Mediaș-Mediasch-Medgyes,
- Sighișoara-Schäßburg-Segesvár,
- Nocrich-Leschkirch-Újegyház,
- Cincu-Großschenk-Nagysink, ainsi que
- la capitale Sibiu-Hermannstadt-Nagyszeben.
Ce statut leur permettait de bénéficier d'une représentation et d'une large autonomie politique. Les Saxons élisaient ainsi le Comes Saxonum, juge royal de Sibiu-Hermannstadt et joupan des Saxons transylvains.
L'université saxonne de Transylvanie est considérablement affaiblie en 1784 lors de l'établissement des nouveaux Bezirke par l'empereur Joseph II d'Autriche[12]. Après le Compromis austro-hongrois de 1867 qui supprime la principauté de Transylvanie, des comitats sont créés dans le cadre de la couronne hongroise, dont quelques-uns (notamment Bistritz-Nösnerland, Hermannstadt et Kronstadt) sont d'anciens sièges saxons.
Notes et références
- ↑ Szirtes 2021, résumé en français, p. 396.
- ↑ Kocsis et Csurgai 2024, p. 507.
- ↑ Mezey 2023, p. 178.
- ↑ Szirtes 2021, p. 282.
- ↑ Dogaru 2012, sec. 1, § 1.3, p. 573.
- ↑ Moldt 2009, chap. 2, sec. 2.5, p. 68.
- ↑ Wetter 2017, p. 91.
- ↑ Béla Köpeczi (dir.), Erdély rövid története, Akadémiai Kiadó, Budapest 1989, (ISBN 963 05 5901 3), et A. Drăgoescu (éd.), Transilvania, istoria României, 2 vol., Cluj, 1997-1999
- ↑ Heinrich Wachner, (de) Geschichte des Burzenlandes, ed. Aldus, Brașov, 1994
- ↑ Vasile Radu, (ro) Satele Chioarului la 1405 : date istorice, economice, demografice și etimologice pentru anii 1231-2005, ed. Mega, 2005
- ↑ Gabriela Rădulescu, (ro) Bistrița: o istorie urbană, ed. Limes, 2004
- ↑ Lucas Joseph Marienburg: Zeitschrift für Siebenbürgische Landeskunde, Band 19, Neudruck 1986 aus 1813, Böhlau 1996, Ignaz de Luca, article: Das Großfürstenthum Siebenbürgen in: Geographisches Handbuch von dem Oestreichischen Staate Vand 4 Ungarn, Illyrien und Siebenbürgen, J. V. Degen, Vienne 1791, pp. 491–549, et la carte „Bezirke Siebenburgens” dans A. Petermanns Geographische Mittheilungen, Justus Perthes, Gotha 1857.
Voir aussi
Bibliographie
- [Dogaru 2012] (de) Dana Janetta Dogaru, « Deutsche Kanzleisprache in Siebenbürgen », dans Albrecht Greule, Jörg Meier et Arne Ziegler (éd.), Kanzleisprachenforschung : ein internationales Handbuch, Berlin et Boston, W. de Gruyter, hors coll., , 1re éd., XVI-680 p., 15,9 × 22,9 cm (ISBN 978-3-11-019337-4, EAN 9783110193374, OCLC 804091764, BNF 42708316, DOI 10.1515/9783110261882, S2CID 183821621, SUDOC 164149449, présentation en ligne, lire en ligne), Ve partie, chap. 35, p. 571-587.
- [Kocsis et Csurgai 2024] (en) Károly Kocsis et Gyula Csurgai, « Autonomies as a geopolitical option to reduce the risks of ethnic conflicts in the carpatho-pannonian region », dans Zak Cope (éd.), The Palgrave handbook of contemporary geopolitics, Cham, Palgrave Macmillan, coll. « Reference », , 1re éd., XXVI-1477 p., 16 × 24,1 cm (ISBN 978-3-031-47226-8, EAN 9783031472268, OCLC 1472182329, DOI 10.1007/978-3-031-47227-5, S2CID 266980160, présentation en ligne, lire en ligne), IIe partie, chap. 26, p. 497-513.
- [Mezey 2023] (en) Barna Mezey, « Transylvania in the medieval hungarian kingdom (-) », dans Emőd Veress (éd.), Constitutional history of Transylvania, Cham, Springer, coll. « Studies in the history of law and justice » (no 25), (réimpr. ), 1re éd., XIII-373 p., 15,6 × 23,4 cm (ISBN 978-3-031-22165-1 et 978-3-031-22168-2, EAN 9783031221651, OCLC 1391143575, DOI 10.1007/978-3-031-22166-8, S2CID 258083621, SUDOC 271266139, présentation en ligne, lire en ligne), chap. 4, p. 125-192.
- [Moldt 2009] (de) Dirk Moldt, Deutsche Stadtrechte im mittelalterlichen Siebenbürgen : Korporationsrechte, Sachsenspiegelrecht, Bergrecht, Cologne, Weimar et Vienne, Böhlau, coll. « Studia Transylvanica » (no 37), , 1re éd., IX-259 p., 15,3 × 23,5 cm (ISBN 978-3-412-20238-5, EAN 9783412202385, OCLC 470579096, BNF 41383292, SUDOC 152905510, présentation en ligne, lire en ligne).
- [Szirtes 2021] (de + fr) Zsófia Szirtes, « Kooperation und Verwirklichung von Einzelinteressen in der Politik der siebenbürgisch-sächsischen Städte am Anfang der Habsburgerherrschaft / Coopération et réalisation des intérêts individuels dans la politique des villes transylvaniennes au début du règne des Habsbourg », dans Ludolf Pelizaeus (dir.), Les villes des Habsbourg du XVe au XIXe siècle : communication, art et pouvoir dans les réseaux urbains, Reims, ÉPURE, coll. « Studia Habsburgica » (no 2), , 1re éd., 383-[16] p., 15 × 24 cm (ISBN 978-2-37496-100-2, EAN 9782374961002, OCLC 1243261263, BNF 46734226, DOI 10.4000/books.epure.2491, HAL hal-03701248, SUDOC 254088643, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), IIIe partie, chap. 5, communication, p. 279-299, et résumés, p. 396.
- [Wetter 2017] Evelin Wetter, « L'utilisation dans le discours confessionnel des vasa sacra médiévaux en Hongrie et en Transylvanie modernes », dans Olivier Christin et Yves Krumenacker (dir.), Les protestants à l'époque moderne : une approche anthropologique, Rennes, PUR, coll. « Histoire / religion et société », , 1re éd., 610-[15] p., 16,5 × 24 cm (ISBN 978-2-7535-5465-8, EAN 9782753554658, OCLC 1003642023, BNF 45352327, DOI 10.4000/books.pur.157472, HAL halshs-01577593, S2CID 166052631, SUDOC 203997549, présentation en ligne, lire en ligne ), Ire partie, chap. 4, p. 89-104.
Article connexe
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