Trumpisme

Le trumpisme est une idéologie politique, un style de gouvernance[1] et un mouvement politique[2] associés au 45e et 47e président des États-Unis, Donald Trump.

En tant que courant politique, le trumpisme dépasse la personne de Donald Trump et correspond à des transformations profondes de l'électorat du Parti républicain et de la vie politique américaine[3]. S'il emprunte ses thématiques à divers courants conservateurs, c'est un style particulier de populisme cherchant à s'affranchir de tout intermédiaire politique qui en fait la spécificité de Donald Trump[4].

Pour le journaliste Thomas Legrand, lors du second mandat de Donald Trump, le trumpisme se caractérise par une convergence idéologique hétéroclite combinant des éléments d'un libertarianisme inspiré d'Ayn Rand, du techno-monarchisme de Curtis Yarvin, de l'extractivisme prôné par Peter Thiel, du conservatisme religieux traditionnel, du techno-populisme, du national-conservatisme et de l'anarcho-capitalisme. Selon Legrand, ce courant politique, soutenu par des intellectuels aux positions simultanément libertariennes et illibérales, remet explicitement en question les fondements démocratiques. Legrand conteste toutefois sa cohérence doctrinale et l'interprète davantage comme une stratégie d'influence économique menée par des industriels fortunés, s'apparentant à ce que Murray Bookchin qualifiait de propriétarianisme, c'est-à-dire un système au sein duquel la liberté est définie comme le pouvoir d'appropriation et de marchandisation de l'espace public[5].

Aux États-Unis, la question de savoir si le trumpisme est néofasciste fait l'objet d'un débat important, notamment dans la presse et les milieux universitaires[6],[7],[8]. Les partisans de cette caractérisation mettent souvent en avant le rôle de Trump dans l'insurrection du 6 janvier, ainsi que sa rhétorique sur les immigrés et ses déclarations selon lesquelles ils « empoisonnaient le sang de notre nation » dans un entretien de campagne pour 2024[9]. Quant aux détracteurs, ils affirment que le trumpisme ne répond pas à la définition stricte du néofascisme.

Notes et références

  1. François Vergniolle de Chantal, « Qu’est-ce que le « trumpisme » ? », Politique étrangère, vol. Été, no 2,‎ , p. 45 (ISSN 0032-342X et 1958-8992, DOI 10.3917/pe.202.0045, lire en ligne, consulté le )/
  2. Gernot Kamecke, « La politique sans pensée? Considérations sur l’irrationalisme des mouvements populistes contemporains », Filozofski vestnik, vol. 38, no 2,‎ (ISSN 1581-1239, lire en ligne, consulté le ).
  3. John Komlos et Hermann Schubert, « Les origines du triomphe de Donald Trump », Revue de la régulation, no 26,‎ (ISSN 1957-7796, DOI 10.4000/regulation.15711, lire en ligne, consulté le ).
  4. Vergniolle de Chantal 2020, p. 55-56.
  5. Thomas Legrand, « Le «propriétarianisme», l’idéologie de la nouvelle ère Trump ? » , sur Libération, (consulté le )
  6. (en-US) Chris Lehmann, « The “Is Donald Trump a Fascist?” Debate Has Been Ended—by Donald Trump », www.thenation.com,‎ (ISSN 0027-8378, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Zachary Basu, « Trump campaign defends "vermin" speech amid comparisons to fascist leaders », sur Axios, (consulté le )
  8. (en-US) John Cassidy, « Trump’s Fascistic Rhetoric Only Emphasizes the Stakes in 2024 », The New Yorker,‎ (ISSN 0028-792X, lire en ligne, consulté le )
  9. « We watched 20 Trump rallies. His racist, anti-immigrant messaging is getting darker. », sur POLITICO, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Maya Kandel, Une première histoire du trumpisme, Gallimard, , 192 p. (ISBN 9782073102171)

Articles connexes

Liens externes

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