Tom Cooper (cyclisme)

Tom Cooper
Photographie Jules Beau, 1899
Informations
Naissance
Décès
(à 33 ans)
New York
Sépulture
Woodmere Cemetery (en)
Nationalité
Équipes amateurs
1894-1896Detroit Wheelmen
Équipes professionnelles
1896-1901Individuel
Principales victoires

Thomas "Tom" Cooper, né le à Grosse Pointe (Michigan) et mort le à New York[1], est un coureur cycliste américain et l'un des premiers pilotes de course automobile. Il est surtout connu pour sa rivalité avec Major Taylor, ainsi que pour son travail ultérieur avec Henry Ford et Barney Oldfield.

En tant que champion cycliste, Cooper est contemporain de Barney Oldfield, Carl G. Fisher, John S. Johnson, Arthur Gardiner, Plugger Bill Martin et Eddie Bald.

Avec Eddie Bald, Arthur Gardiner et Earl Kiser, il fait partie des "big four" du cyclisme américain de la fin des années 1890[2].

Carrière cycliste

La famille Cooper émigre du Lancashire, en Angleterre, à Détroit en 1849[3]. Tom est le fils de William Cooper et de Millicent Boydell. Il a une formation de pharmacien.

Tom Cooper commence sa carrière cycliste à Détroit, dans le Michigan. En 1894, il bat Eddie Bald, alors champion d'Amérique, dans un match d'un demi-mile, à Battle Creek[4]. Son talent et ses capacités athlétiques font rapidement de lui une célébrité nationale aux États-Unis alors qu'il atteint le sommet son art. En 1896, il termine premier dans quatre des six championnats des États-Unis[note 1],[5] et finit second au classement général derrière Eddie Bald[6], puis déclassé 3e[7]. Tom Cooper a remporté plus de courses au cours de la saison 1896 que n'importe quel autre coureur, et certains lui attribuent le mérite des honneurs du championnat, tandis que d'autres attribuent ce mérite à Bald[8]. Il est champion amateur de la League of American Wheelmen (en) (LAW)[9].

Lors du championnat de la LAW en 1898 sur le Newby Oval à Indianapolis, Cooper remporte l'épreuve professionnelle du demi-mile. Il remporte ensuite le Championnat des États-Unis pour la saison 1888-1899[10].

Cooper joue un rôle déterminant dans la création de la National Racing Cyclists' Union (NRCU) en 1898, rivale de la League of American Wheelmen[11],[12].

En 1900 Tom Cooper gagne le Championnat du monde de la National Cycling Association[4]. Il participe aux Jeux olympiques de 1900 à Paris où il termine second du Grand Prix de l'Exposition, derrière Harrie Meyers, battant Edmond Jacquelin, sur 2 000 mètres, épreuve pour les professionnels, non reconnue comme olympique, doté de 15 000 francs[13],[14],[15],[16],[17], la plus grosse somme offerte pour une course de sprinter avant la Première Guerre mondiale[18]. Il participe aussi aux championnat du monde 1900 à Paris[10],[19]. Dés son retour aux États-Unis, il est battu par Major Taylor au Madison Square Garden[20],[21]. Cooper perd ensuite quelques courses et participe au vélodrome de Grosse Pointe en 1901.

Major Taylor a écrit dans son autobiographie : « S'il y avait deux coureurs sur terre que je voulais rencontrer en match plus que tous les autres, c'étaient Eddie Bald et Tom Cooper. ». Cooper était le meilleur coureur cycliste de l'époque, mais Cooper était aussi à l'origine de nombreuses persécutions contre Taylor. Cooper avait tenté de l'empêcher de participer aux courses cyclistes pendant des années. Dès que l'idée d'une course en tête-à-tête avec Taylor était évoquée, Cooper tergiversait et éludait le sujet[3],[21].

Alors que la ferveur cycliste commence à s'essouffler, quelques stars du cyclisme, dont Tom Cooper et Barney Oldfield, investissent dans des vélos motorisés français importés[3]. Cooper, comme de nombreux coureurs cyclistes de l'époque tels que Fisher et Oldfield, est attiré par l'industrie automobile naissante au début des années 1900. Les engrenages et les chaînes des vélos sont le cœur des groupes motopropulseurs des premières automobiles.

Cooper-Ford

En 1902, Cooper s'associe à son compatriote de Détroit, Henry Ford, pour construire deux voitures de course. Environ un an avant que Ford ne fonde la Ford Motor Company. Le résultat du projet est deux voitures de course à cadre en bois avec des moteurs à quatre cylindres de 17 650 cm³[22]. Les voitures sont initialement capricieuses et Ford vend sa part à Cooper en octobre 1902[23], quelques jours avant que Cooper ne les inscrive à la Manufacturer's Challenge Cup à Grosse Pointe (Michigan). Cooper, assisté du mécanicien Ed Spider Huff, accepte que Barney Oldfield conduise la machine sur laquelle ils s'étaient concentrés, dénommée « 999 », du nom de la locomotive no 999 (en) de la New York Central Railroad, détentrice de records de vitesse[24]. Oldfield remporte la Manufacturer's Challenge Cup disputée sur cinq miles (8 km), le , battant le millionnaire Alexander Winton, fondateur de la Winton Motor Carriage Company, et largement reconnu comme le meilleur pilote de course américain.

Oldfield continue à courir pour Cooper pendant 10 mois supplémentaires, contribuant grandement à établir la réputation de Ford en tant qu'ingénieur automobile en remportant plusieurs courses. Il conduit également la voiture de course Cooper-Ford « 999 » au premier "mile a minute" sur une piste ovale en terre battue de l'Indiana State Fairgrounds (en) en juin 1903.

Tournée Cooper-Oldfield

Cooper et Oldfield restent partenaires même après qu'Oldfield ait quitté son équipe de course pour piloter pour Alexander Winton en août 1903. Les deux hommes parcourent le Midwest en négociant des bourses de plus de 1 000 dollars auprès d'organisations telles que la State Fair Association de Milwaukee en 1903. L'un des moments forts de ces événements pour Cooper est sa victoire sur Oldfield et l’un des coureurs de Winton à Grosse Pointe, Michigan, le .

Cooper est lui-même un pilote de haut niveau reconnu et fait parfois des courses de folie sans Oldfield. Certains de ces événements sont des démonstrations étranges, comme son record du mile, le , lorsqu'il conduit une automobile Matheson avec sept passagers, couvrant cette distance, dans ces conditions en 50,2 secondes soit 115.41 km/h, record réalisé sur la plage d'Atlantic City[4].

Coupe Vanderbilt

Bien que Cooper n'ait jamais couru dans la Coupe Vanderbilt, il travaille avec l'équipe américaine Matheson en 1905 et 1906, et est inscrit aux American Elimination Trials de 1905, le . Lors de la dernière journée d'entraînement pour l'American Elimination Trial de 1905, la Matheson de Cooper a un système de lubrification défectueux, détruisant le palier du moteur principal. En 1906, Cooper revient avec Matheson non pas comme pilote, mais comme manager. Le pilote est l'Italien Ralph Mongini qui mène pendant quelques kilomètres dans le premier tour du parcours de 29,71 miles avant de perdre le contrôle de sa machine et de s'écraser contre un poteau télégraphique. La course de 1906 a lieu le 23 septembre.

Pièce de théâtre à Broadway

Cooper et Oldfield adopte plusieurs approches créatives pour gagner de l’argent. Coureurs cyclistes, mécaniciens, pilotes de course automobile, ils possèdent même ensemble une mine dans le Colorado au tournant du 20e siècle[25]. En janvier 1906, ils tentent de transformer leur renommée de pilotes de course en un moyen plus simple de générer de grosses sommes d'argent. Ensemble, ils créent un effet spécial en utilisant deux voitures de course, la Peerless Green Dragon et la Peerless Blue Streak, des sacs de terre, deux grands tapis roulants et des accessoires de scène pour créer l'illusion d'une course automobile pour une pièce de Charles Dillingham (en), The Vanderbilt Cup, avec Elsie Janis[26],[27]. IIs sont apparus sur scène tous les soirs. Le spectacle est un succès, mais Oldfield et Cooper se lassent du style de vie d'acteur en moins de trois mois et retournent à la course automobile à plein temps.

Décès

Tom Cooper et sa femme l'actrice Helen Lambert se tuent dans un accident de voiture à Central Park à New York le [1],[28],[29],[30],[31],[4],[32]. Il est enterré au cimetière Woodmere (en), à Détroit[33].

Notes et références

Notes

  1. 1/3, 1/4, 2 et 5 miles

Références

  1. « Thomas “Tom” Cooper (1872-1906) », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  2. (en) Conrad Kerber, Major Taylor : the inspiring story of a black cyclist and the men who helped him achieve worldwide fame, New York : Skyhorse Publishing, (ISBN 978-1-5107-0416-9, lire en ligne)
  3. Anonyme 2019.
  4. « L'Auto », sur Gallica, (consulté le )
  5. (en) Outing, (lire en ligne)
  6. (en) New York Clipper, (lire en ligne)
  7. « La Liberté », sur Gallica, (consulté le )
  8. (en) Spalding's official bicycle guide, (lire en ligne)
  9. (en) The New York Clipper annual for 1899, (lire en ligne)
  10. « La Vie au grand air », sur Gallica, (consulté le )
  11. (en) The Los Angeles Times, (lire en ligne)
  12. « Death wins in the End », Detroit Free Press,‎
  13. « Le Sport universel illustré », sur Gallica, (consulté le )
  14. (en) The New York times, (lire en ligne)
  15. « L'Illustré parisien », (consulté le )
  16. Marcel Viollette, Lucien Petit-Breton, Thornwald Ellegaard et Louis Darragon, Le cyclisme, (lire en ligne)
  17. (en) The 1900 Olympic Games, McFarland, (ISBN 978-0-7864-0378-3, lire en ligne), p. 87,92-95, 99
  18. (de) Volker Kluge, Olympische Sommerspiele. Die Chronik I,, Berlin, , p. 107
  19. « La Vie au grand air », sur Gallica, (consulté le )
  20. (en) The New York times, (lire en ligne)
  21. Kerber 2016.
  22. « L'Auto », sur Gallica, (consulté le )
  23. (en) Brian Corey, This Day in Automotive History, Veloce Publishing Limited, (ISBN 978-1-78711-068-7, lire en ligne)
  24. (en) Vincent Curcio, Henry Ford, New York, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-531692-6, lire en ligne)
  25. « L'Auto », sur Gallica, (consulté le )
  26. (en) Thomas H. Pauly, Game faces : five early American champions and the sports they changed, Lincoln : University of Nebraska Press, (ISBN 978-0-8032-3817-6, lire en ligne)
  27. « The Vanderbilt Cup – Broadway Musical – Original », sur www.ibdb.com (consulté le )
  28. « L'Auto », sur Gallica, (consulté le )
  29. « L'Auto », sur Gallica, (consulté le )
  30. « Le Radical », sur Gallica, (consulté le )
  31. « L'Aurore », sur Gallica, (consulté le )
  32. « La Vie au grand air », sur Gallica, (consulté le )
  33. (en) « Tom Cooper's Burial Today », Detroit Free Press,‎

Sources

  • The New York Times, "Cyclists at Indianapolis", August 12, 1998.
  • Indianapolis Star "Days Are Here", (by Barney Oldfield), May 30, 1912, page 11.
  • William F. Nolan, Barney Oldfield, The Life and Times of America's Legendary Speed King, Brown Fox Books, 2002, page 30.
  • Horseless Age, "The Detroit Races", September 16, 1903.
  • Automobile Topics, "Eliminators Ready for The Trials", September 22, 1906, page 1758.
  • Automobile Topics, "Wednesday, September 5", September 8, 1906, page 1613.
  • The Motor World, "In Readiness to Select the American Cup Team", September 20, 1906, page 731.
  • Motor Age, "Tracy First in Eliminating Trial", September 27, 1906, page 8.
  • Chicago Tribune, "Auto Collision is Fatal", November 24, 1906, page 3.
  • The Motor World, "The Tale of the First Eliminating Trial", September 28, 1905.

Bibliographie

  • (en) Conrad Kerber, Major Taylor : the inspiring story of a black cyclist and the men who helped him achieve worldwide fame, New York, Skyhorse Publishing, (ISBN 978-1-5107-0416-9, lire en ligne).
  • (en) Anonyme, Michigan's Forgotten Celebrities, , 80 p. (ISBN 978-1-7976-8748-3, lire en ligne), p. 19.

Liens externes

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