Todor Jivkov

Todor Jivkov
Toдор Живков

Todor Jivkov en 1963.
Fonctions
Président du Conseil d'État de la république populaire de Bulgarie

(18 ans, 4 mois et 10 jours)
Président du Conseil Stanko Todorov
Grisha Filipov
Guéorgui Atanassov
Prédécesseur Gueorgui Traïkov (en)
Successeur Petar Mladenov
Président du Conseil des ministres

(8 ans, 7 mois et 18 jours)
Président Dimitar Ganev
Gueorgui Damianov (en)
Gueorgui Traïkov (en)
Prédécesseur Anton Yugov
Successeur Stanko Todorov
Secrétaire général (bg) du Comité central (bg) du
Parti communiste bulgare

(35 ans, 8 mois et 6 jours)
Prédécesseur Valko Tchervenkov
Successeur Petar Mladenov
Maire (en) de Sofia

(5 mois et 5 jours)
Prédécesseur Dobri Bradistilov (bg)
Successeur Ivan Pachov (bg)
Biographie
Nom de naissance Todor Khristov Jivkov
Surnom Ianko
Baï Tocho
Tato (en français : « Papa »)
Chovekout ot naroda (en français : « L'homme du peuple »)
Date de naissance
Lieu de naissance Pravetz (Bulgarie)
Date de décès (à 86 ans)
Lieu de décès Sofia (Bulgarie)
Nature du décès Pneumonie
Sépulture Cimetière central de Sofia
Nationalité Bulgare
Parti politique PCB (1932-1938)
PBO (1938-1948)
PCB (1948-1989)
Conjoint
Mara Maleeva-Jivkova (en) (m. 1939–1971)
Enfants Lioudmila Jivkova (fille)
Vladimir Jivkov (bg) (fils)
Religion Aucune (athéisme)


Présidents du Conseil des ministres bulgare
Chefs d'État bulgares

Todor Khristov Jivkov (en bulgare : Toдор Xpиcтoв Живков ; SBOTCC : Todor Hristov Zhivkov ; API : /ˈtɔdor ˈxristof ˈʒifkof/), né le et mort le , est un homme politique communiste bulgare. Il est durant 33 ans le principal dirigeant de la république populaire de Bulgarie.

Biographie

Enfance

Todor Jivkov naît dans le village bulgare de Pravetz, dans une famille rurale.

En 1928, à 17 ans, il s'inscrit à l'union des jeunes populaires bulgare BSNM, une association intimement liée au Parti des travailleurs bulgares. L'année suivante, il obtient un emploi d'imprimeur à la Dǎržavna pečatnica, l'imprimerie nationale du royaume de Bulgarie à Sofia.

Parcours politique

Membre important de l'appareil policier de l'État après 1945, Todor Jivkov intègre le politburo du Parti communiste bulgare en 1951 et devient chef du parti en 1954. Il manœuvre habillement à Moscou pour supplanter ses concurrents.

Président du Conseil des ministres de 1962 à 1971, il est chef de l'État bulgare du au . Sa politique est marquée par une grande stabilité, voire une stagnation, similaire à celle de Léonid Brejnev, avec qui il entretient de bonnes relations.

Durant l'ère Jivkov, la Bulgarie a modelé sa politique intérieure sur celle de l'Union soviétique, avec des traités à long terme liant le développement économique de la Bulgarie à celui des Soviétiques. La Bulgarie a accordé la plus haute priorité au progrès scientifique et technologique et au développement des compétences commerciales propres à un État industriel. En 1948, environ 80 % de la population vivait de la terre, tandis qu'en 1988, moins d'un cinquième de la population active travaillait dans l'agriculture, le reste étant concentré dans l'industrie et le secteur des services[1].

Au début de l'année 1989, dans certaines régions à forte population d'origine turque, de graves affrontements ont eu lieu et ont fait des victimes, à la suite desquels le président du conseil d'État bulgare, Todor Jivkov, s'est adressé à la population pour encourager les Turcs bulgares à s'installer en Turquie[2]. Peu après son discours, la frontière avec la Turquie a été ouverte le 29 mai 1989 exclusivement pour les Turcs et les musulmans du pays et plus de 360 000 personnes ont quitté la Bulgarie communiste pour la Turquie entre le 30 mai 1989 et le 22 août 1989[3],[4] La Turquie a finalement fermé la frontière pour empêcher une nouvelle immigration de Turcs bulgares. Face aux difficultés d'installation en Turquie, 40 000 Turcs et Musulmans sont retournés en Bulgarie dans les trois premiers mois suivant leur arrivée. Ce processus s'est poursuivi et, à la fin de 1990, environ 150 000 personnes étaient rentrées en Bulgarie[5]

Le 10 novembre 1989, une révolution de palais des communistes réformateurs force Todor Jivkov à démissionner[6]. Le complot était prévu depuis plusieurs mois et n'est pas lié à la chute du mur de Berlin, qui a eu lieu la veille, bien qu'il s’inscrive dans le cadre de la chute des régimes communistes européens.

Peu après la chute du régime communiste, Todor Jivkov est arrêté et condamné à sept ans de prison pour détournement de fonds ; du fait de son état de santé, il purge une partie de sa peine à domicile. Dans ses mémoires, il déclare ne rien regretter de ses actions mais critique vigoureusement la perestroïka[6].

Il meurt en 1998 des suites d'une pneumonie[7], alors qu’il était le dernier grand dirigeant communiste du bloc de l'Est encore vivant[6].

Décorations

Références

  1. (en) « Bulgaria - Transition, Reforms, EU | Britannica », sur www.britannica.com,
  2. (en-GB) Deutsche Welle (www.dw.com), « Recalling the fate of Bulgaria's Turkish minority | DW | 24.12.2014 », sur DW.COM (consulté le )
  3. Clyde Haberman, « Flow of Turks Leaving Bulgaria Swells to Hundreds of Thousands », sur The New York Times, (consulté le )
  4. Tomasz Kamusella. 2018. Ethnic Cleansing During the Cold War: The Forgoten 1989 Expulsion of Turks from Communist Bulgaria (Ser: Routledge Studies in Modern European History). London: Routledge, 328pp. (ISBN 9781138480520)
  5. « Защо българските турци се завръщат в началото на 90-те години на ХХ в. »
  6. « Bulgarie : mort de l'ex-dictateur Jivkov », Libération,‎ (lire en ligne).
  7. « Décès de l'ancien dirigeant Todor Jivkov », sur L'Humanité, (consulté le )
  8. « La table des douze », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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