Tibère Petasius

Tibère Petasius

Solidus frappé à l’effigie de Tibère Petasius

Naissance Inconnue
Décès 730 ou 731
Castrum Manturianense (Tuscie)
Conflits Usurpateur sous le règne de Léon III

Tibère Petasius (en latin : Tiberius Petasius) est un usurpateur qui se révolte en Italie byzantine contre l’empereur Léon III en 730 ou 731.

Contexte historique

Trois tentatives d’usurpation eurent lieu pendant le règne de Léon III (r. 717-741). La première fut celle de Basile Onomagoulos en 718 qui fut acclamé empereur en Sicile après qu’une fausse rumeur ait circulé à l’effet que Constantinople avait été capturée par les Arabes. L’empereur envoya rapidement le chartoularios Paul, nommé pour l’occasion strategos (gouverneur) de Sicile, avec un détachement pour mettre fin à la révolte. À son arrivée, le peuple de Sicile et l’armée présente sur place capturèrent l’usurpateur qui fut décapité[1]. La deuxième eut lieu dans le thème d’Hellas et eut pour cause la politique iconoclaste de l’empereur. Au cours d’une rébellion contre cette politique, le commandant de l’armée, Cosmas, fut acclamé empereur par les rebelles. Elle fut toutefois rapidement réprimée en 726/727 alors que Cosmas s’approchait de Constantinople. Il fut capturé et exécuté[2]. La troisième devait être celle de Tibère Petasius.

Déroulement

On sait peu de choses sur la vie de cet usurpateur sinon qu’il s’appelait à sa naissance Petasius[3]. Il se révolta contre l’empereur Léon III l’Isaurien [4] en 730 ou 731[5],[6] dans la région de Tuscie correspondant à l’ancienne région étrusque de l’Italie[7],[8], et prit le prénom impérial de Tibère. Il est possible qu’il ait été acclamé empereur par diverses assemblées locales, lesquelles lui retirèrent leur appui lorsque la rébellion de Agallianos Kontoskeles fut maitrisée en Grèce[9]. Établissant son quartier général à Castrum Manturianese[N 1],[6], Petasius parvint à se gagner l’allégeance de plusieurs villes du Latium comme Blera et Luna.

L’empereur envoya l’exarque de Ravenne, Eutychios (710-713 puis 727-751), supprimer la révolte. Manquant de troupes, celui-ci se tourna vers le pape Grégoire II (r. 715 - 731), lequel s’il n’était pas en bons termes avec l’empereur s’opposait fermement à la création d’empereurs rivaux; il dépêcha plusieurs évêques ainsi que l’armée pontificale pour appuyer Eutychios[4],[7],[8]. Ces forces combinées marchèrent contre Tibère, le défirent et l’exécutèrent[6],[7],[8]. Sa tête fut ensuite envoyée à Léon III[4].

Il n’est pas impossible que, comme pour celle de Cosmas en Grèce, cette révolte ait été reliée à la politique iconoclaste de l’empereur[10]; toutefois, la seule source qui fait référence aux sentiments iconodules[N 2] des Byzantins d’Italie est une source postérieure, laquelle comme la plupart de nos sources sur cette période, est violemment anti-iconoclaste[11].

Notes et références

Notes

  1. Identifié par l’historien Ludovico Muratori comme étant l’actuelle Barbarano Romano, dans la région du Latium
  2. Littéralement "Adorateurs des images" par opposition aux iconoclastes.

Références

  1. Lilie 1999, p. 284-285.
  2. Atkinson 1973, p. 51-62.
  3. Hodgkin 1895, p. 459.
  4. Noble 1984, p. 37.
  5. Nicholson 2018, p. 1178.
  6. Hodgkin 1895, p. 460.
  7. Hollingsworth 1991.
  8. Richards 1979, p. 221f.
  9. Finlay 1877, p. 40.
  10. Saxby & Angelov 2016, p. 39.
  11. Brubaker & Haldon 2011, p. 83.

Bibliographie

  • (en) J. Atkinson, « Leo III and Iconoclasm », Theoria : A Journal of Social and Political Theory, vol. 41, no 41,‎ , p. 51-62.
  • (en) Leslie Brubaker et John Halden, Byzantium in the Iconoclast Era, C. 680-850 : A History, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-43093-7).
  • George Finlay, A History of Greece from Its Conquest by the Romans to the Present Time, B.C. 146 to A.D. 1864 : The Byzantine Empire, pt. 1, A.D. 716-1057, Dallas, AMS Press, (ISBN 978-0-404-02390-4).
  • (en) Thomas Hodgkin, Italy and Her Invaders: The Lombard kingdom, 600–744, Cambridge, Harvard University Press, .
  • (de) Ralph-Johannes Lilie, Claudia Ludwig et Thomas Pratsch, Prosopographie der mittelbyzantinischen Zeit : Basileios Onomagulos (#849), vol. 1. Abteilung (641-867), Berlin et Boston, de Gruyter, (ISBN 978-3-110-15179-4), p. 284-285.
  • (en) Oliver Nicholson, The Oxford Dictionary of Late Antiquity, Oxford, Oxford Univeristy Press, (ISBN 978-0-192-56246-3).
  • (en) Thomas F.X. Noble, The Republic of St. Peter: The Birth of the Papal State, 680–825, Philadelphia, University of Pensylvania Press, (ISBN 978-0-812-21239-6).
  • (en) Jeffrey Richards, The Popes and the Papacy in the Early Middle Ages, 476–752, London and Boston, Routledge & Kegan Paul, (ISBN 0-7100-0098-7).
  • (en) Michael Saxby et Dimiter Angelov, Power and Subversion in Byzantium : Papers from the 43rd Spring Symposium of Byzantine Studies, Abingdon, Routledge, (ISBN 978-1-317-07693-3).

Voir aussi

Liens internes

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