Thulani Maseko
| Naissance | |
|---|---|
| Décès | (à 52 ans) | 
| Nationalité | Eswatinien | 
| Pays de résidence | Eswatini | 
| Diplôme | 
 
Maîtrise de droit  | 
| Profession | 
 
Avocat  | 
| Activité principale | 
 
Militant des droits de l'Homme  | 
| Formation | 
 
Université de Washington  | 
| Conjoint | 
 
Tanele Maseko  | 
Thulani Rudolf Maseko (né le 1er mars 1970, mort le 21 janvier 2023) est un avocat et militant eswatinien des droits de l'homme qui a lancé un recours en justice contre le roi Mswati III en 2018 et a été assassiné.
Jeunesse et éducation
Thulani Maseko est né à Luhleko, près de Bhunya dans la région de Manzini en Eswatini, le 1er mars 1970. Il fréquente l'Université du Swaziland, où il obtient une licence en droit en 1997[1]. En 2011, il obtient une maîtrise en études juridiques internationales de la faculté de droit de l'Université américaine de Washington[1].
Activisme et emprisonnement
Thulani Maseko est un défenseur de la démocratie et un avocat des droits de l’homme connu d'abord pour ses efforts visant à protéger les groupes minoritaires et les personnes expulsées de leurs foyers[2]. En 2009, il représente le Swaziland National Ex-Miners Workers Group dans leur procès réussi contre le gouvernement pour non-respect des dispositions de la Constitution stipulant que tous les enfants swazis doivent recevoir une éducation primaire gratuite dans les trois ans suivant sa mise en œuvre[3].
Le 18 mars 2014, il est emprisonné pour outrage au tribunal après avoir critiqué le système judiciaire du Swaziland[4]. En avril 2014, le secrétaire général du Mouvement démocratique uni du peuple, Mlungisi Makhanya, est arrêté pour avoir porté un t-shirt du parti protestant contre l'incarcération de Maseko et du journaliste Bheki Makhubu[5].
En août 2014, il écrit au président des États-Unis Barack Obama depuis sa prison, sollicitant son intervention avant le sommet des dirigeants États-Unis-Afrique de 2014[4]. Maseko est libéré de prison le 30 juillet 2015. Il a été déclaré prisonnier d'opinion par Amnesty International[6].
En 2018, il lance un recours en justice contre le changement de nom du pays de Swaziland en Eswatini décidé par Mswati III[7].
Mort
Thulani Maseko est assassiné à son domicile le 21 janvier 2023 à Luhleko[8]. S'exprimant plus tôt le jour de l'assassinat, le roi Mswati III déclare publiquement : « Les gens ne devraient pas verser de larmes et se plaindre des mercenaires qui les tuent. Ces gens ont été les premiers à déclencher la violence »[9].
Il est enterré le 29 janvier 2023[10].
Réactions
Après la mort de Thulani Maseko, de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme, ainsi que le Syndicat national des métallurgistes d'Afrique du Sud[11], la Fédération sud-africaine des syndicats[12], la Law Society of South Africa[13], les Nations Unies[14], condamnent cet assassinat.
Le gouvernement d'Eswatini publie une déclaration affirmant que « la disparition de Maseko est une perte pour la nation et que ses traces en tant qu'avocat des droits de l'homme sont là pour prouver sa contribution au pays » et déclare qu'une enquête serait menée pour traduire ses assassins en justice[15].
Le président du Pudemo, Mlungisi Makhanya, déclare : « Il ne fait aucun doute que l'assassinat a été perpétré sur ordre du roi… L'assassinat de Thulani par le roi Mswati représente une seule et unique chose : l'assassinat de la paix. Le camarade Thulani était un homme de paix. C'était un dirigeant de principe qui s'est donné à fond dans la lutte pour les droits de l'homme et la démocratie, mais qui a toujours employé des méthodes pacifiques»[9].
Le 23 janvier 2023, Flavia Mwangovya, directrice adjointe d’ Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, déclare que le meurtre de Thulani Maseko est « un rappel effrayant » que ceux qui appellent à des réformes politiques en Eswatini ne sont pas en sécurité. Amnesty exige une enquête « efficace, approfondie, impartiale et transparente » sur l'assassinat afin de garantir que ceux qui l'ont perpétré soient traduits en justice. L'organisation déclare que l'enquête devrait être menée par une agence indépendante du gouvernement[16].
Après sa mort, l'épouse de Thulani Maseko, Tanele Maseko, mène une campagne demandant une enquête indépendante sur sa mort[17].
Références
- (en) Cet article est partiellement issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Thulani Maseko » (voir la liste des auteurs).
 
- (en) « Centre for Human Rights expresses shock and sadness at the death of human rights defender and graduate Thulani Maseko », up.ac.za, University of Pretoria, (consulté le )
 - ↑ Geoffrey York, « Human-rights lawyer gunned down amid turmoil in Africa's last absolute monarchy », The Globe and Mail, (lire en ligne, consulté le )
 - ↑ (en) Nxumalo, « Govt loses free education case », Times of Swaziland, (consulté le )
 - Thulani Maseko, « Letter to Barack Obama from a Swaziland jail cell », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
 - ↑ (en) Philipp Sandner, « Swaziland: Africa's last absolute monarchy », dw.de, Deutsche Welle, (consulté le )
 - ↑ (en) « "I'm dreaming" – how it feels when your husband comes home », amnesty.org, Amnesty International, (consulté le )
 - ↑ Sibongakonkhe Nkosi, « King Mswati III faces court challenge over Swaziland name change », City Press, (lire en ligne, consulté le )
 - ↑ (en) Cebelihle Mthethwa, « Human rights lawyer Thulani Maseko shot dead outside home in eSwatini », News24, (consulté le )
 - (en) Pavan Kulkarni, « “Assassination of Thulani Maseko has killed prospects of peaceful struggle in Swaziland” », sur peoplesdispatch.org, (consulté le )
 - ↑ (en) « Eswatini: 52-year old human rights lawyer Thulani Maseko laid to rest », Africanews, (consulté le )
 - ↑ (en) « NUMSA condemns the Mswati regime for the assassination of human rights lawyer Adv Thulani Maseko », Polity, (consulté le )
 - ↑ Itumeleng Mafisa, « Saftu condemns assassination of eSwatini political activist and human rights lawyer », The Star, (lire en ligne, consulté le )
 - ↑ (en) Gloria Motsoere, « Law Society of SA condemns murder of eSwatini human rights lawyer Thulani Maseko », Eyewitness News, (consulté le )
 - ↑ Jason Burke, « Eswatini: murder of pro-democracy activist prompts outrage », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
 - ↑ (en) « Eswatini: Activist, Rights Lawyer Brutally Killed », Human Rights Watch, (consulté le )
 - ↑ (en) « Eswatini: Leave no stone unturned in ensuring justice for Thulani Maseko's unlawful killing », Amnesty International, (consulté le )
 - ↑ (en) Masiko-Mpaka, « Eswatini Authorities Target Activist's Widow » [archive du ], Human Rights Watch, (consulté le )
 
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