Théorème de Gerschgorin

En analyse numérique, le théorème de Gerschgorin est un résultat permettant de borner a priori les valeurs propres d'une matrice carrée. Il a été publié en 1931 par le mathématicien biélorusse Semion Gerschgorin[1],[Note 1]. Ce résultat est notamment utilisé dans le cas particulier des matrices stochastiques.

Énoncé

Soit A une matrice complexe de taille n×n, de terme général (aij). Pour chaque indice de ligne i entre 1 et n on introduit le disque de Gerschgorin correspondant

qui constitue effectivement un disque dans le plan complexe, de rayon Ri = Σj ≠ i | aij |.

Théorème — Toute valeur propre de A appartient au moins à l'un des disques de Gerschgorin.

En appliquant le théorème à la matrice transposée de A, une nouvelle information est donnée sur la localisation des valeurs propres : elles se trouvent dans la réunion des disques de Gerschgorin associés aux colonnes

Démonstration

Soient λ une valeur propre de A et X = (x1, ..., xn) un vecteur propre associé (noté comme vecteur colonne). Pour tout i compris entre 1 et n, on a

d'où

Choisissons un indice i pour lequel le module de xi est maximal. Puisque X est un vecteur propre, |xi| est non nul et il est alors possible de former le quotient

Une autre démonstration consiste à remarquer que 0 est valeur propre de et d'utiliser le lemme de Hadamard.

Notes et références

Notes

  1. Son nom peut être transcrit de diverses manières : Gershgorin, Geršgorin, Gerschgorin ou encore Guerchgorine.

Références

  1. (de) S. Gerschgorin, « Über die Abgrenzung der Eigenwerte einer Matrix », Izv. Akad. Nauk. USSR Otd. Fiz.-Mat. Nauk 7, 1931, p. 749-754.

Voir aussi

Article connexe

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Bibliographie

Liens externes

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