Tamara Al Saadi

Tamara Al Saadi
Tamara Al Saadi lors de la présentation de la saison 2019-2020 à la Comédie de Reims, juin 2019.
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Tamara Al Saadi, née le 8 août 1986 à Bagdad, est une comédienne, dramaturge et metteur en scène franco-irakienne.

Biographie

Jeunesse et formation

Tamara Al Saadi naît à Bagdad en 1986 pendant la Guerre Iran-Irak[1]. En 1991, à l'âge de 5 ans, elle passe ses vacances en France avec ses parents lorsque survient la Guerre du Golfe. Les frontières se ferment et la famille s'installe à Paris en attendant de pouvoir rentrer[2],[1].

Tamara Al Saadi étudie les sciences politiques puis se forme au métier de comédienne à l'École du Jeu[3],[4]. Elle intègre ensuite le CNSAD dans le cadre de l'Atelier nomade et joue sous la direction de différent·es metteur·ses en scène[5] : Sophy Clair David, Marie-Christine Mazzola, Brice Cousin et Cécile Messinéo. Elle travaille avec Arnaud Meunier qui la convie à rejoindre l’Ensemble Artistique de la Comédie de Saint-Étienne. En 2011, avec sa compagnie Entre les Lignes, elle écrit et met en scène sa première pièce Chrysalide au Théâtre de l'Opprimé et au Festival Off d'Avignon. En 2016, elle est admise en Master d’expérimentations en Arts et politique à Sciences Po Paris (SPEAP)[6], sous la direction de Bruno Latour.

Carrière

En 2016, elle crée avec Mayya Sanbar, la compagnie "La Base" où elles s'intéressent à la question de l'image de soi et de la construction des identités, en particulier au moment de l’adolescence[7]. Elles cofondent également MYST, un collectif interdisciplinaire dont les recherches portent sur les frontières dans les conflits contemporains[8]. A partir d'ateliers de théâtre avec des collèges de Seine-Saint-Denis, Tamara Al Saadi signe l’écriture et la mise en scène de Place qui remporte le prix du jury et le prix des lycéens au Festival du théâtre émergent Impatience au Théâtre de Gennevilliers en 2018[9]. Cette pièce raconte les difficultés d'une jeune Irakienne ayant fui son pays en guerre pour trouver sa « place » dans une société française[10] et sera jouée dans plusieurs dont le Festival d'Avignon[11].

En 2021, artiste associée au Théâtre des Quartiers d’Ivry, Tamara Al Saadi présente Istiqlal et Brûlé.e.s. Brûlé.e.s, présentée au festival À Vif met en scène cinq adolescents enfermés une nuit dans leur collège en mêlant fiction et documentaire[12],[13] et Istiqlal (indépendance en arabe) conte l’émancipation des femmes au Moyen-Orient à travers cinq générations[14],[15].

Lors du Festival d’Avignon 2022, Tamara Al Saadi crée Partie, à la demande du Festival dans le cadre de Vive le Sujet ! et aborde le sujet de la Première Guerre mondiale à travers les lettres d'un soldat[16] joué par une comédienne accompagnée d'une bruitiste[17],[3]. A la fin de l'année, artiste associée au Théâtre Dijon-Bourgogne, elle présente Mer qui met en scène deux adolescentes sur le thème des relations mère-fille[18]. Le spectacle est ensuite présenté dans les lycées de la région[19].

En 2023, elle réalise un travail avec 17 jeunes amateurs pour imaginer d'autres fins au mythe d'Antigone et monte Gone dans le cadre du projet Adolescences et Territoire(s)[20]. En 2025, avec Taire, Tamara Al Saadi revisite le mythe d'Antigone via le destin de deux jeunes filles qui expriment différemment leur révolte. L'une choisit de parler, l'autre préfère se taire[21],[22]. Si la forme théâtrale reste classique, la musique, la lumière et les bruitages en direct créent une matière sonore subtile, qui invite à écouter ce qui est tu[23].

Auteur et metteur en scène

Comédienne

Publications

  • Place, Koinè, 2019
  • Brûlé.e.s, Koinè, 2020
  • Istiqlal, Koinè, 2022
  • Mer, Koinè, 2023
  • Partie, Koinè, 2024
  • Taire : mon Antigone, Les Solitaires intempestifs, 2025

Distinctions

  • Festival Impatience 2018 : Prix du Jury et prix des Lycéens pour Place.
  • Lauréat de l’appel à projet du Groupe des 20 Théâtres en Ile-de-France en 2020 pour Istiqlal[26].

Références

  1. Agnès Santi, « Place de Tamara Al Saadi », sur La Terrasse, (consulté le ).
  2. ↑ « Tamara Al Saadi : « Quand on vit sous une dictature, celle-ci s'inscrit au cœur de la cellule familiale » », sur Radio France, (consulté le ).
  3. « Tamara Al Saadi : "Quand on aime, on se sent à la bonne place" », sur Radio France, (consulté le ).
  4. ↑ Anaïs Heluin, « Tamara Al Saadi, l’entre-deux pour place », sur sceneweb.fr, (consulté le ).
  5. ↑ « Tamara Al Saadi », sur Les Archives du Spectacle, (consulté le )
  6. ↑ « SPEAP - École des Arts PolitiquesUn laboratoire d'expérimentation scientifique, artistique et pédagogique, fondé par Bruno Latour en 2010Élèves », sur SPEAP - École des Arts Politiques, (consulté le )
  7. ↑ « Résidence itinérante - Cie La Base », sur PIVO (consulté le )
  8. ↑ « Place », sur Festival d'Avignon (consulté le )
  9. ↑ « Festival Impatience : une « Place » de choix », Les Echos,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  10. ↑ Philippe Chevilley, « Festival Impatience : une « Place » de choix », sur Les Échos, (consulté le ).
  11. ↑ Anne Diatkine, « Festival d'Avignon «Place», l’exil entre deux langues », sur Libération, (consulté le ).
  12. ↑ Annabelle Martella, « Tamara Al Saadi ne tient plus en place », sur Libération, (consulté le ).
  13. ↑ Caroline Châtelet, « Brûlé.e.s, invitation à déconstruire les préjugés », sur sceneweb.fr, (consulté le ).
  14. ↑ Catherine Robert, « Istiqlal de Tamara Al Saadi », sur La Terrasse, (consulté le ).
  15. ↑ Emmanuelle Bouchez, « “Istiqlal” : un voyage théâtral bluffant sur l’émancipation des femmes au Moyen-Orient », sur Télérama, (consulté le ).
  16. ↑ « Invité culture - Tamara Al Saadi, auteure de «Partie»: «Je me suis identifiée à la jeunesse broyée de la Première guerre mondiale» », sur RFI, (consulté le )
  17. ↑ Eric Demey, « Tamara Al Saadi crée avec « Partie » un délicat, inédit et touchant spectacle sur la Grande Guerre », sur La Terrasse, (consulté le ).
  18. ↑ « À Dijon, le théâtre explore la complexité des relations mère/fille », sur Radio France, (consulté le ).
  19. ↑ Nathalie Zanzola, « Inceste, deuil : le théâtre s’invite dans les lycées avec MER, une pièce qui aborde ces sujets difficiles », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  20. ↑ « Marseille : dans "Taire", Tamara Al Saadi réécrit le mythe d'Antigone à La Criée », sur www.laprovence.com, (consulté le )
  21. ↑ Emmanuelle Bouchez, « “Taire” de Tamara Al Saadi : la figure d’Antigone revisitée avec brio », sur Télérama, (consulté le ).
  22. ↑ Anne Diatkine, « «TAIRE», ados au mur », sur Libération (consulté le )
  23. ↑ Fabienne Darge, « Dans « Taire », Tamara Al Saadi entrecroise les fils d’Antigone et d’une jeunesse actuelle fracassée », sur Le Monde, (consulté le ).
  24. ↑ « De vive(s) voix - Théâtre: Istiqlal de Tamara Al Saadi au Théâtre des Quartiers d’Ivry », sur RFI, (consulté le )
  25. ↑ « Gone, Adolescence et Territoire(s). T2G Théâtre de Gennevilliers – Centre Dramatique National », sur theatredegennevilliers.fr (consulté le )
  26. ↑ « ISTIQLAL », sur g20 (consulté le )

Liens externes

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