Suillellus comptus

Bolet terne, Bolet orné

Suillellus comptus, le Bolet terne, auparavant Boletus comptus, est une espèce rare de champignons (Fungi) basidiomycètes du genre Suillellus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son chapeau à tons rosâtres, son réseau très peu développé, son pied radicant à chair betterave à la base et son habitat méditerranéen.

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Suillellus comptus (Simonini) Vizzini, Simonini & Gelardi, 2014^[1].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus comptus Simonini, 1993^[1].

Décrit à l'origine comme une espèce de Boletus en 1993, il a été transféré au genre Suillellus en 2014.

Ce taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivants : bolet terne^[2], bolet orné^[3].

Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de S. comptus sont les suivantes :

Son chapeau mesure 8 à 15 (18) cm^[4], sa surface est presque lisse, matte, sèche, mais parfois luisante, il est de couleur rose pâle, rosâtre crème à ochracé pâle avec des tons rosés^[5], parfois avec des teintes olivâtres plus ou moins développées, par endroits tacheté de brun rougeâtre^[6].

L'hyménophore, bleuissant à la coupe ou à la pression, présente des tubes jaune pâle à jaune olivâtre avec des pores orange, rose orangé à rougeâtre, généralement plus pâles vers la marge. Rarement, il peut y avoir une ligne de Bataille rougeâtre sur la chair au dessus des tubes^[5].

Son stipe mesure 6 à 13 (17) cm x 2 à 5 (7) cm, il est fusiforme, fusiforme-clavé à ventriculé, typiquement radicant à très radicant. De couleur jaune pâle à jaune vif, orné généralement d'un très court réseau, typiquement uniquement tout en haut du pied, plus rarement descendant jusqu'au premier tiers du stipe ou alors totalement absent, puis de très fines ponctuations. La surface de la base du stipe est souvent teintée de granules de couleur orange à betterave^[7],[5].

La chair est blanchâtre jaunâtre, bleuissante, sa saveur est douce ou un peu sucrée^[6] et son odeur n'est pas distinctive, plaisante^[4],[5].

Ses spores mesurent 10,5 à 13,5 μm x 4,5 à 6 μm avec un ratio de 1,8 x 2,2^[4].

C'est une espèce ectomycorhizienne, rare, thermophile, méditerranéenne^[7], poussant surtout sur terrain calcaire^[6] (bien qu'il ait déjà été trouvé sur terrain neutre ou sablonneux), sous divers chênes caduques et non caduques, il est aussi possible qu'elle puisse pousser sous châtaignier et aussi en compagnie d'arbousiers^[5],[4].

Elle est recensée en Chypre, en Espagne, en France, en Italie, en Grèce, en Iran^[8], en Italie, en Macédoine du Nord, dans le Monténégro, en Serbie, au Portugal et dans certains îles méditerranéennes comme la Sicile, la Sardaigne, ainsi que Majorque et Minorque dans les Baléares^[5].

• Midi-Pyrénées : classement de cette espèce en catégorie VU (Vulnérable) au niveau régional^[9].

Comme le Bolet blafard, le Bolet terne est comestible à condition de prendre la précaution de bien le cuire car il est toxique s'il est consommé cru ou mal cuit. De par sa difficulté d'identification et sa grande rareté, qui devrait de toutes façons inciter à ne pas le rechercher à des fins des consommation, il ne fait l'objet d'aucune consommation traditionnelle ou occasionnelle, de sorte qu'il est à considérer comme sans pertinence alimentaire ^[10].

• Le Bolet blafard (Suillellus luridus), qui est généralement plus robuste, non ou presque pas radicant, avec une ligne de Bataille souvent présente, et qui possède un grand net réseau très étendu sur le pied. Comestible cuit, toxique cru.
• Le Bolet de Quélet (Suillellus queletii), au chapeau plus ou moins velouté tendant plus sur l'orange ou le rouge brique, sans vraiment de tons roses et sans trace de réseau sur le pied. Comestible cuit, toxique cru.
• Le Bolet menteur (Suillellus mendax), aux teintes rougeâtres et au réseau généralement un peu plus développé, descendant jusqu'à la moitié du stipe et à la base moins radicante. Comestible cuit, toxique cru.
• Le Bolet des loups (Rubroboletus lupinus), aux pores généralement plus rouges, sans teinte betterave à la base et au chapeau de couleur plus franchement rose. Toxique.
• Le Bolet à pied jaune (Neoboletus xanthopus), sans aucune trace de réseau et généralement sans teintes roses. Comestible cuit, toxique cru.

• Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
• Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
• Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
• Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.

• (en) Catalogue of Life : Suillellus comptus (Simonini) Vizzini, Simonini & Gelardi (consulté le 2 mars 2024)
• (fr + en) EOL : Suillellus comptus (Simonini) Vizzini, Simonini & Gelardi 2014 (consulté le 2 mars 2024)
• (en) Index Fungorum : Suillellus comptus (Simonini) Vizzini, Simonini & Gelardi (consulté le 2 mars 2024)
• (fr + en) GBIF : Suillellus comptus (Simonini) Vizzini, Simonini & Gelardi (consulté le 2 mars 2024)
• (fr) INPN : Suillellus comptus (Simonini) Vizzini, Simonini & Gelardi, 2014 (TAXREF) (consulté le 2 mars 2024)
• (en) MycoBank : Suillellus comptus (Simonini) Vizzini, Simonini & Gelardi (consulté le 2 mars 2024)
• (en) NCBI : Suillellus comptus (taxons inclus) (consulté le 2 mars 2024)
• (en) Taxonomicon : Suillellus comptus (Simonini) Vizzini, Simonini & Gelardi (2014) (consulté le 2 mars 2024)

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