Stand Up for Science

Stand Up for Science
Rassemblement Stand Up For Science à Seattle le 7 mars 2025.
Informations
Date mars et avril 2025
Localisation Monde entier
Caractéristiques
Organisateurs Scientifiques et chercheurs
Revendications Soutien à la science face à la politique de Donald Trump
Types de manifestations Marches, grèves

Stand Up for Science (Défendons la science en français) fait référence à l'ensemble des manifestations organisées en 2025 par les communautés de scientifiques à travers les États-Unis en réponse aux menaces pesant sur la recherche scientifique sous la seconde administration Trump. Le principal rassemblement a lieu au Lincoln Memorial à Washington, le 7 mars 2025, avec environ 2 000 participants présents. Selon les organisateurs, des manifestations parallèles ont lieu dans plus de 30 autres villes américaines. Des manifestations de solidarité sont organisées dans plusieurs autres pays, dont une trentaine en France. Stand Up for Science fait suite à la Marche pour les sciences sous la première administration Trump en 2017.

Contexte

Les manifestations commencent en réaction aux inquiétudes suscitées dans les communautés scientifiques et médicales concernant les réformes politiques au cours des 47 premiers jours de la seconde présidence de Donald Trump, après son investiture en janvier 2025. Parmi celles-ci figurent la fin des subventions liées à la recherche sur les personnes transgenres et aux initiatives favorisant la diversité dans les National Institutes of Health, l'examen de milliers de subventions de la National Science Foundation contenant des mots-clés tels que « femmes » et « diversité », le licenciement de centaines d'employés en période d'essai dans les agences publiques telles que la National Oceanic and Atmospheric Administration et le National Weather Service, une proposition de plafonnement des coûts indirects aux National Institutes of Health, une tentative de fermeture des installations abritant les observatoires volcanologiques en Alaska et à Hawaï, ainsi que le retrait des États-Unis de plusieurs initiatives concernant la lutte contre le réchauffement climatique[1],[2],[3].

Organisation

Les manifestations sont principalement coordonnées par des scientifiques en début de carrière et des étudiants de second cycle. Début février 2025, le co-organisateur et doctorant en bioinformatique de l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill, JP Flores, rencontre l'ancien organisateur de la Marche pour les sciences, Jonathan Berman, dans l'espoir d'organiser une manifestation inspirée de l'événement de 2017[4]. Peu de temps après, la co-organisatrice Colette Delawalla publie sur Bluesky un message exprimant sa frustration face au manque de réponse coordonnée face aux politiques administratives affectant la recherche, et annonce son intention d'organiser une manifestation à Washington. Parmi les autres principaux organisateurs figurent Emma Courtney du Cold Spring Harbor Laboratory, Samantha Goldstein de l'université de Floride et Leslie Berntsen[5].

L'équipe de cinq organisateurs définit plusieurs objectifs clés au-delà de l'opposition générale aux décisions politiques de l'administration Trump. Il s'agit notamment de s’opposer au gel des subventions scientifiques et au licenciement des scientifiques des agences gouvernementales, de plaider en faveur d’un financement accru de la recherche scientifique, d’appeler au rétablissement des initiatives de diversité, d’équité, d’inclusion et d’accessibilité au sein de la science financée par le gouvernement et d’exiger la fin de l’ingérence politique dans les processus scientifiques[2].

Manifestations

États-Unis

La manifestation de Washington, qui se tient le 7 mars 2025 au Lincoln Memorial, réunit de nombreux orateurs de renom, dont l'ancien directeur des National Institutes of Health et chercheur en génomique humaine Francis Collins, l'astronome Phil Plait, le biologiste et lauréat du prix Nobel Victor Ambros, l'ancien administrateur de la NASA Bill Nelson et la célébrité de la télévision scientifique Bill Nye. Emily Whitehead, survivante du cancer, partage son expérience en tant que première bénéficiaire de la thérapie par cellules CAR-T qui lui a sauvé la vie alors qu'elle avait cinq ans[1]. Plusieurs intervenants évoquent les attaques contre des institutions comme l'Agence de protection de l'environnement et la National Oceanic and Atmospheric Administration, notamment le membre du Congrès Bill Foster, le Dr Gretchen Goldman de l'Union of Concerned Scientists et le volcanologue Denali Kincaid, qui souligne la menace contre plusieurs observatoires volcanologiques du pays et d'autres programmes liés à la prévention des catastrophes naturelles[6],[7].

En dehors de Washington, des manifestations importantes ont lieu dans d’autres villes dotées de fortes communautés scientifiques. Les scientifiques qui ne peuvent pas venir aux rassemblements sont encouragés par les organisateurs à quitter leur lieu de travail en signe de protestation[2]. Philadelphie accueille une manifestation centrée autour de l'hôtel de ville, composée de membres des institutions médicales et des systèmes d'éducation aux soins de santé de la ville. Le Dr Cedric Bien-Gund, spécialiste des maladies infectieuses à l'université de Pennsylvanie, exprime son inquiétude quant aux impacts sur les patients transgenres et non binaires[1]. De même, des milliers de manifestants se rassemblent devant la fresque murale Horiuchi dans le centre de Seattle, où le gouverneur de l'État de Washington, Bob Ferguson, affirme son soutien à la science et aux protestataires[8]. D'autres manifestations ont lieu au capitole de l'État du Michigan[9], au Hamilton College à Kirkland (New York)[10], au parc Boston Common (Massachusetts)[11] et à Schenley Plaza à Pittsburgh (Pennsylvanie)[12].

De nombreux manifestants brandissent des pancartes faisant référence à des thèmes scientifiques ou critiquant des personnalités publiques, notamment le président Donald Trump, le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux Robert F. Kennedy Jr. ou encore Elon Musk, avec des slogans tels que « la science est le vaccin contre l'ignorance », « Éliminez Elon de l'ADN des États-Unis » et « Nous faisons confiance aux preuves »[1].

France

En France, des scientifiques et chercheurs de toutes les disciplinent se réunissent à l'initiative des mêmes organisateurs que lors des marches pour la science de 2017 : l'astrophysicien Olivier Berné, le biologiste Patrick Lemaire et l'historienne Emmanuelle Perez-Tisserant. Deux grandes journées sont organisées, le 3 avril et le 7 mars, en solidarité aves leurs collègues américains[13]. Plus de 30 rassemblements ont lieu sous le nom de « Stand up for Science France ». De nombreux scientifiques français participant aux manifestations expriment leurs inquiétudes face aux changements de politique des États-Unis qui restreindraient la communication scientifique internationale, le partage de données, les budgets d'organismes internationaux comme l'OMS et les études liées au changement climatique[1],[14].

L’initiative française du 7 mars rassemble plus de 2000 personnes dans les grandes villes universitaires françaises[15]. À Paris, une conférence de presse est organisée au Collège de France puis plusieurs centaines de personnes se rassemblent place Jussieu[16]. De nombreuses institutions et universités telles que le CNRS[17], l'Inserm[18], la Société mathématique de France[19], l'Académie des sciences[20], Paris-Dauphine[21], Toulouse[22] ou encore Caen-Normandie[23], appellent à se joindre à l'évènement.

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Stand Up for Science 2025 » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) « Out of the lab and into the streets, researchers and doctors rally for science against Trump cuts », AP News, (consulté le )
  2. « 'Stand Up for Science' rally expected to draw thousands to D.C. », The Washington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en-US) « DOGE Is Trying to Shutter Crucial Volcano Observatory Facilities », NOTUS, (consulté le )
  4. « 'I really wanted something to happen.' The students behind the Stand Up for Science protests », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Hit by 'Gut Punches,' Scientists Band Together to Protest Trump », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. [vidéo] « WATCH LIVE: 'Stand up for Science' rally with Bill Nye and others at Lincoln Memorial in Washington », (consulté le )
  7. (en) « National Volcano Early Warning System - monitoring volcanoes according to their threat | U.S. Geological Survey », www.usgs.gov, (consulté le )
  8. (en) Swanson, « Seattle scientists fight back against Trump cuts, disinformation », Seattle Times, (consulté le )
  9. (en) Ede, « Protesters gather at Michigan State Capitol to advocate for science and research funding » [archive du ], WWMT, (consulté le )
  10. (en-US) DeLoach, « Protesters organize at Hamilton College after recent POTUS and DOGE decisions: See photos », Utica Observer Dispatch (consulté le )
  11. (en-US) « Hundreds rally outside State House to 'Stand Up for Science' - The Boston Globe », BostonGlobe.com (consulté le )
  12. (en) Johnson, « Hundreds stand up for science in Oakland », Pittsburgh City Paper (consulté le )
  13. « “Mes collègues aux Etats-Unis me disent qu'ils ont peur”, entretien avec Olivier Berné », sur www.larecherche.fr (consulté le )
  14. (en) « French scientists join US protests in face of Trump administration's 'sabotage' », RFI, (consulté le )
  15. Réseau Stand Up For Science, « «Stand Up for Science» et après ? 2 000 chercheurs demandent des moyens pour que la France soit vraiment un refuge », sur Libération (consulté le )
  16. Bénédicte Lutaud, « «Une attaque inédite» : les chercheurs français se mobilisent en soutien de leurs homologues américains », sur Le Figaro, (consulté le )
  17. CNRS-Service de Presse, « Le CNRS soutient le mouvement Stand Up For Science | CNRS », sur www.cnrs.fr, (consulté le )
  18. « L’Inserm solidaire du mouvement Stand Up For Science », sur Salle de presse de l'Inserm (consulté le )
  19. « Stand up for Science France 2025 | Société Mathématique de France », sur smf.emath.fr (consulté le )
  20. « Communiqué de presse | « Stand Up For Science » : l’Académie des sciences apporte son soutien | Académie des sciences », sur www.academie-sciences.fr (consulté le )
  21. « Stand Up For Science : Dauphine et PSL s’engagent pour une recherche libre », sur Dauphine-PSL Paris (consulté le )
  22. Valentin EUVRARD, « L'Université de Toulouse s'engage avec Stand up for science », sur https://www.univ-tlse3.fr (consulté le )
  23. « Stand up for science · Université de Caen Normandie », sur Université de Caen Normandie, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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