Sophie Coe
| Naissance | |
|---|---|
| Décès | 
 (à 60 ans)  | 
| Nationalité | |
| Domicile | |
| Formation | |
| Activité | |
| Père | |
| Conjoint | 
Sophie Dobzhansky Coe, née le à Pasadena et morte le est une anthropologue et historienne de l'alimentation. Elle est connue pour son étude des pratiques culinaires dans le monde, notamment les pratiques autochtones, et pour ses apports à l'histoire du chocolat. Le prix Sophie Coe a été créé en son hommage.
Biographie
Sophie Dobzhansky naît le à Pasadena[1]. Ses parents, Natalia Sivertzeva et le biologiste Theodosius Dobzhansky ont émigré d'URSS aux États-Unis en 1927[2]. À la fin des années 1940 et au début des années 1950, Dobzhansky passe ses étés à aider son père au laboratoire de Cold Spring Harbor[1], où Barbara McClintock, cytogénéticienne lauréate du prix Nobel, note à l'époque la délicatesse avec laquelle Dobzhansky prend soin de ses plantes expérimentales[3].
Sophie Dobzhansky est diplômée en 1955 du Radcliffe College avec une spécialisation en anthropologie[1], où elle a maîtrisé le russe et le portugais. Elle est alors connue pour garder une mygale de compagnie dans une bouteille[4]. Durant l'été 1955, elle épouse Michael Coe, un anthropologue et archéologue avec qui elle travaille régulièrement durant sa carrière et partage sa passion des voyages[5]. Elle soutient son doctorat en anthropologie à Harvard en 1964[1].
Travaux
Sophie Coe traduit plusieurs chapitres de « L'Écriture des Indiens Mayas » (1967) de l'ethnographe russe Yuri Knorozov. En effet, les travaux de Knorosov se basent sur l'alphabet phonétique de De Landa et est considéré comme le premier à avoir déchiffré le code maya. La traduction de Coe a joué un rôle majeur dans la légitimation de ses théories, jusque-là décriées[1].
Passionnée de cuisine, c'est suite à la lecture d'un ouvrage d'Alan Davidson sur les recettes de poissons à travers le monde qu'elle s'intéresse ensuite à l'histoire de l'alimentation[5]. Elle étudie la cuisine autochtone du Nouveau Monde et rédige plusieurs essais universitaires pour la revue Petits Propos Culinaires[6]. Ses recherches dans ce domaine ont abouti en 1994 à America's First Cuisines. Cet ouvrage accorde une large place à des données sur le chocolat, thématique qu'elle décide de développer dans son livre suivant, publié à titre posthume avec et par son mari en 1996, The True History of Chocolate. L'ouvrage revient sur l'histoire du cacao et l'évolution des pratiques au fil de la diffusion de sa consommation dans le monde : il est consommé froid par les Mayas, mais chaud par les conquistadors, qui y ajoutent du sucre et des épices comme de la cannelle[7]. Boisson sacrée chez les Mayas, il est cuisiné ailleurs dans le monde[8]. En Europe, il est consommé par les aristocrates et un débat s'ouvre sur ses vertus positives ou négatives[9],[10].
Inventaires naturalistes
Sophie Coe a collecté, seule ou avec son mari plus d'un millier de spécimens, essentiellement des insectes[11].
Postérité
Sophie Coe a rassemblé une vaste collection d'ouvrages sur l'histoire culinaire, comprenant près de 1 000 volumes du monde entier datant du XVIIIe siècle à nos jours, ainsi qu'un ensemble de livres de cuisine manuscrits[1]. Elle a fait don de sa collection avant sa mort à la bibliothèque Schlesinger ; après son décès son mari y a ensuite légué le reste de la collection[1]. La collection Sophie Coe est une des plus importantes de ce type dans l'histoire de l'alimentation[1].
Après sa mort, Michael Coe, avec l'aide de ses amis Alan Davidson et Harlan Walker créent le Prix Sophie Coe[12]. Depuis 1995, il est décerné chaque année lors du Symposium d'Oxford sur l'alimentation et la cuisine (auquel Coe participait chaque année) à un essai ou à un chapitre de livre exceptionnel et original sur l'histoire de l'alimentation[13]. Il s'agit du prix remis depuis le plus longtemps et à la récompense la plus généreuse dans sa catégorie[1].
Travaux
Livres
- (en) Sophie D. Coe, America's first cuisines, University of Texas press, (ISBN 978-0-292-71155-6 et 978-0-292-71159-4)
 - (en) Sophie D. Coe et Michael D. Coe, The true history of chocolate: with 99 illustrations, 14 in colour [« La véritable histoire du chocolat »], Thames & Hudson, (ISBN 978-0-500-29068-2)
 
Articles
- (en) Sophie D. Coe et Michael D. Coe, « Review of Diego de Landa: Soobshchenie o delakh v lsukatani, 1566, by Y. V. Knorosov », American Antiquity, vol. 23, no 2, , p. 207–208
 - (en) Sophie Coe, « Soviet Cook Books. », Petits Propos Culinaires, , p. 13-27
 - (en) Sophie Coe, « Aztec Cuisine », Petits Propos Culinaires,
 - (en) Sophie Coe, « Inca Food: Animal and Mineral », Petits Propos Culinaires, , p. 7-17
 
Notes et références
- « Sophie D. Coe, her work, her collection and her prize » [archive du ], Radcliffe Institute for Advanced Study, CAmbridge, Massachusetts, Harvard University, (consulté le )
 - ↑ The Oxford Companion to the History of Medical Science, Oxford; New York, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-511229-0), p. 219
 - ↑ Nathaniel C. Comfort, The Tangled Field: Barbara McClintock's search for the patterns of genetic control, Cambridge, Mass., Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-01108-3), p. 100
 - ↑ Michael D Coe, Final Report: An Archaeologist Excavates His Past, London, Thames & Hudson, (ISBN 9780500051436, lire en ligne ), 105
 - (en) « Remembering Sophie! », sur Hürriyet Daily News, (consulté le )
 - ↑ Pauline Mancina, « La cuisine comme marqueur identitaire : Étude archéologique de l’évolution des pratiques culinaires en Méso-Amérique », dans À table ! : De l’approvisionnement au dernier repas, Éditions de la Sorbonne, coll. « Archéo.doct », (ISBN 979-10-351-0675-1, lire en ligne)
 - ↑ Václav Švepeš, « SOPHIE COE — MICHAEL COE, THE TRUE HISTORY OF CHOCOLATE , LONDON: THAMES & HUDSON LTD., 2013, (ISBN 97 8-0-500-29068-2), 280 P. », Prague papers on the history of international relations, (lire en ligne )
 - ↑ (en) « Eating With the Aztecs on Cinco de Mayo », sur Culture, (consulté le )
 - ↑ Élodie Ripoll, « La consommation de chocolat et ses topoï dans la fiction des Lumières », Topiques, études satoriennes / Topoï Studies, Journal of the SATOR, vol. 5, , p. 121–142 (ISSN 2369-4831, DOI 10.7202/1081527ar, lire en ligne, consulté le )
 - ↑ María Méndez, « Una relación conflictiva: la Inquisición novohispana y el chocolate », Caravelle. Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, vol. 71, no 1, , p. 9–21 (DOI 10.3406/carav.1998.2804, lire en ligne, consulté le )
 - ↑ (en) « Sophie D. Coe », sur bionomia.net (consulté le )
 - ↑ Michael D Coe, Final Report: An Archaeologist Excavates His Past, London, Thames & Hudson, (ISBN 9780500051436, lire en ligne ), 208
 - ↑ (en) The Sophie Coe Prize, « About the Prize », sur The Sophie Coe Prize, (consulté le )
 
Liens externes
- Portail du chocolat