Socialisme révolutionnaire

Le terme de socialisme révolutionnaire désigne un courant radical du socialisme qui se réclame de la révolution. La vision révolutionnaire du socialisme est souvent associé au marxisme et revendiqué par des branches du marxisme tels le léninisme, le trotskisme, le conseillisme ou le luxemburgisme. Les courants blanquistes et anarchiste, quoique ne se réclamant pas des idées de Marx, considérait aussi que l’instauration du socialisme devait passer par la révolution.

Il s’oppose au socialisme réformiste qui ne vise qu’à réformer les institutions déjà en place sans passer par la révolution.

Définitions

Le socialisme révolutionnaire vise une révolution qui renverserait le système capitaliste. Pour Karl Marx et Friedrich Engels, c’est la classe prolétarienne qui doit faire la révolution[1]. Le socialisme révolutionnaire vise aussi une révolution permanente[2].

Courants

Tendance anarchiste

L’ anarchisme, philosophie politique antiautoritaire, prône la révolution sans laquelle, selon Bakounine, l'« organisation spontanée du travail et de la propriété collective des associations productrices librement organisées et fédéralisées dans les communes »[3] ne pourrait être possible.

Tendance blanquiste

Le blanquisme est né de la pensée d’Auguste Blanqui, révolutionnaire socialiste français du XIXe siècle. Blanqui affirmait que la révolution était essentielle pour instaurer le nouveau système socialiste[4].

Tendance luxemburgiste

Les luxemburgistes; adepte de la pensée de Rosa Luxemburg, pensent que la révolution spontanée amènera à une alliance entre le socialisme et la démocratie[5].

Tendance léniniste

Le léninisme, idéologie se réclamant de Lénine, considère le parti politique comme l’élément indispensable à la révolution[6]. Pour Lénine, la révolution doit se dérouler par l’action d’une minorité révolutionnaire[7] et amènera le socialisme.

Tendance trotskiste

Pour Trotski, c’est un parti révolutionnaire qui doit apporter le socialisme au niveau mondial grâce à la révolution permanente[8]. Il réfute une révolution « bourgeoise » qui ne pourrait que passer du féodalisme au capitalisme et non au socialisme. En 1905, dans son livre Bilan et Perspectives, Trotski ajoute que seul le prolétariat peut mener une révolution socialiste[9].

Tendance guévariste

Inspiré des idées de Che Guevara, le guévarisme considère que seule une révolution peut libérer le peuple du libéralisme et de l’impérialisme américain[10],[11]et amener au socialisme. Pour le Che, la révolution est mondiale et la solidarité est la valeur principale pour un monde socialiste.[12]

Tendance conseilliste

Le communisme de conseils ou conseillisme est un courant du mouvement ouvrier révolutionnaire se revendiquant socialiste ou marxiste, mais anti-léniniste. Son objectif est la prise du pouvoir révolutionnaire par la classe prolétarienne à travers des conseils ouvriers (aussi nommés "conseils de travailleurs"). Cette idée est généralement l'objectif proclamé par tout le mouvement communiste, mais les conseillistes reprochent aux léninistes (marxistes-léninistes, staliniens, trotskistes, maoïstes...) d'être porteurs d'un « communisme de parti », dans lequel un parti d'avant-garde confisque le pouvoir au détriment de l'auto-organisation ouvrière (substitutisme). Les conseils de travailleurs fonctionnent selon les principes de la démocratie directe. Ils peuvent rassembler l'ensemble des travailleurs dans des assemblées de base. Si ces conseils comportent des élus, alors ces assemblées sont mandatés via un mandat impératif, doivent rendre compte de leurs activités devant l'assemblée, et sont révocables à tout moment par l'assemblée. Ces conseils incarnent une forme de démocratie au sein de la sphère productive économique et politique. Parmi les théoriciens les plus connus du communisme de conseils, il y a des penseurs marxistes comme Anton Pannekoek, Karl Korsh et Paul Mattick. Des anarchistes comme Gustav Landauer et Erich Mühsam, qui ont l'un et l'autre participé à la République des conseils de Bavière en 1919, se sont également déclarés partisans des conseils ouvriers.

Références

  1. Karl Marx et Friedrich Engels, Le Manifeste du Parti Communiste, (lire en ligne)
  2. Deuxième Internationale, Thèses et additions sur les questions nationales et coloniales, Saint-Pétersbourg, (lire en ligne)
  3. Christian Dupuy et André Encrevé, Saint-Junien, un bastion anarchiste en Haute-Vienne (1893-1923), Presses Universitaires de Limoges et du Limousin, , p. 195
  4. Auguste Blanqui, Qui fait la soupe doit la manger, (lire en ligne)
  5. Max Gallo, Une femme rebelle : Vie et mort de Rosa Luxemburg, , p. 370
  6. Vladimir Ilitch Lénine, L'État et la Révolution, (lire en ligne)
  7. Archie Brown, The Rise and fall of communism, , p. 32-33
  8. Léon Trotski, L'histoire de la révolution russe - 1. La révolution de février,
  9. Léon Trotski, Bilan et Perspectives,
  10. Michael Löwy, La pensée de Che Guevara : un humanisme révolutionnaire,
  11. Jean Cormier, Che Guevara, Éditions du Rocher,
  12. Ernesto Che Guevara, Che: selected works of Ernesto Guevara. Edited and with, , p. 350
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