Simone Faïf
| Naissance | |
|---|---|
| Décès |
(à 81 ans) 13e arrondissement de Paris |
| Nom de naissance |
Simone Sztarkman |
| Nationalité |
Française |
| Activité | |
| Formation |
École Duperré (1959-1963), École Boulle (1963-1964), Paris |
| Mouvement |
Néoconstructivisme |
| Conjoint |
Garry Faïf (1942-2002), sculpteur |
| Enfant |
Émilie Faïf (1976-), scénographe plasticienne |
Simone Faïf est une artiste peintre néoconstructiviste française née Simone Sztarkman à Paris le 8 février 1942, morte dans la même ville le 23 décembre 2023.
Biographie
Simone naît du mariage en 1937 à Paris de Chaskiel Sztarkman (1903-1942), immigré polonais natif de Modliborzyce, tailleur de son métier ayant servi un temps dans la Légion étrangère, et de Fanny Obarjansky (1919-1985), née de parents polonais dans le quartier de Belleville[1]. Juif et communiste, Chaskiel est convoqué en juin 1941 au gymnase Japy, dans le 11e arrondissement de Paris, succesivement interné au camp de Pithiviers et au camp de Beaune-la-Rolande avant d'être déporté par le convoi n°5[2],[3] à Auschwitz où il meurt le 25 septembre 1942. Dès le début des rafles, la petite Simone, qui de la sorte n'a pas connu son père, est cachée avec les siens au 13, rue du Faubourg-Saint-Martin chez Michel-Marcel et Francisca Tendero, de courageux amis qui en 2009 seront pour cela nommés Justes parmi les nations[4],[5]. Plus tard, Simone Faïf fera don du châle de prière de son père au Musée d'Art et d'Histoire du judaïsme[6].
Diplômée de l'École Duperré dont elle est élève de 1959 à 1963, puis de l'École Boulle qu'elle fréquente en 1963-1964, c'est dans le cadre de son activité initiale d'architecte d'intérieur plasticienne qu'en 1968 elle se rend une première fois à Moscou où sa rencontre de Garry Faïf, sculpteur formé à l'Institut d'architecture de Moscou (en) et fondateur avec Viaceslav Koleitchouk et Guernaldi Rikounoff du groupe cinétiste-constructiviste MIR[7], l'incite à revenir en décembre 1969. Les deux artistes se marient le 31 janvier 1970 à Tiraspol (Moldavie, alors U.R.S.S.), y vivant jusqu'en mai 1973 où ils arrivent en France pour s'installer dans un premier temps à Noisy-le-Sec (plus tard ils vivront au 42, rue du Château-d'Eau dans le 10e arrondissement de Paris), elle se consacrant dès lors exclusivement à la peinture[8].
Simone Faïf est la mère d'Anne Garance Faïf Kohler (née en 1973) et d'Émilie Faïf (née en 1976), scénographe plasticienne[9],[10].
Expositions
Expositions personnelles
- Galerie Grambilher, Paris, 1986, 1990[11].
Expositions collectives
- Femmes peintres et sculpteurs, Paris, 1979, 1981, 1988[11].
- Salon de la Jeune Peinture, Paris, 1979, 1980, 1982[11]
- Figuration critique, Paris, à partir de 1979[11].
- Salon de mai, Paris, 1980[12], 1981, 1989, 1990[11].
- FIAC SAGA (stand Galerie Lise Cormery), Grand Palais, Paris, 1991[13].
- Figuración crítica 2, Fundación Santillana, Santillana del Mar, 1993[8].
- Collection Jean-Claude et Valentine Marcadé, villa Beatrix-Enea, Anglet, décembre 2022 - avril 2023[14].
Réception critique
- « Elle pratique une figuration ludique et enjouée, disposant des silhouettes, des éléments symboliques et des fragments de textes sur des trames abstraites. Elle qualifie elle-même son inspiration comme "iconographique et constructiviste". » - Dictionnaire Bénézit[11]
Collections publiques
- Villa Beatrix-Enea - Centre d'art contemporain d'Anglet (donation Jean-Claude Marcadé) :
- Pictura Ut Horticultura, technique mixte sur papier 68,5x48,5cm ;
- L'arbre intérieur - Extrait d'un poème de Rainer Maria Rilke, dessin 29x23cm, 1992 ;
- Le trou noir, peinture 60x60cm, 1992.
Références
- ↑ Anonymes, justes et persécutés durant la période nazie dans les communes de France (A.J.P.N.), Fanny Obarjansky-Sztarkman
- ↑ Comité frénçais pour Yad Vashem, Convoi 5 de Beaune-la-Rolande à Auchwite Birkenau, camp d'extermination
- ↑ Lazare Baldermann, « Convoi n°5 du 28 juin 1942 », Les déportés juifs de la Sarthe
- ↑ « Sept Justes honorés à la mairie du 16e arrondissement de Paris », Comité français pour Yad Vashem, 24 août 2020
- ↑ Comité français pour Yad Vashem, Les Justes : dossier 11517, Michel-Marcel et Francisca Tendero
- ↑ Musée d'art et d'Histoire du judaïsme, châle de prière de Chaskiel Sztarkman dans les collections
- ↑ « Garry Faïf », Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.5, pp. 264-265.
- Mirabelle Dors, Maurice Rapin et Pablo Sobisch, Figuración crítica 2, éditions Fundación Santillana, Santillana del Mar, 1993, pp. 58-148.
- ↑ Et-alors.org, Émilie Faïf
- ↑ Scène nationale de l'Essonne, Émilie Faïf
- Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.5, p. 265.
- ↑ Gaston Diehl (préface), Salon de mai, catalogue, 1980
- ↑ Galerie Lise Cormery, Les expositions, 1948-2024
- ↑ Anna Maisonneuve, « Exposition à Anglet : l'histoire d'amour du couple Marcadé pour les arts russe et ukrainien », Sud-Ouest, 8 décembre 2022
Annexes
Bibliographie
- Sous la direction de Roberto Guttierez, « Simone Faïf », revue Plages, n°49 : La gourmandise, août 1990.
- Mirabelle Dors, Maurice Rapin et Pablo Sobisch, Figuración crítica 2, éditions Fundación Santilla, Santillana del Mar, 1993.
- Jeanine Rivais, « Délire et raison - L'œuvre de Simone Faïf », Le Cri d'os, n°7, 1994 (lire en ligne).
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol.5, Gründ, 1999.
- Sous la direction de Jean-Louis Cohen, Garry Faïf, un itinéraire de Moscou à Paris, éditions Les Amis de Garry Faïf, Paris, 2016.
Radiophonie
- Anaïs Kien, « Simone Faïf - Les deux côtés du mur », documentaire réalisé par Françoise Camar, La fabrique de l'histoire, France Culture, 13 juin 2017 (écouter en ligne - Source : Radio France ; durée : 48'00".
Liens externes
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