Shekelesh

Shekelesh

Šqrš.w

Les Shekelesh sont l'un des « Peuples de la mer » mentionnés dans les chroniques égyptiennes.

Les transcriptions et translittérations des inscriptions égyptiennes furent multiples, au gré des recherches et des archéologues, et l'on retrouve ce nom égyptien sous de multiples variantes dans les ouvrages sur le sujet, dont Shekelesh ou Shékélésh, S‘akales‘a, Shikalayu, Sakalas, Shakalasha, Shakalousha, Chakalaches, Sikala, Sikils, ...

Parmi les Peuples de la mer, les Shekelesh se retrouvent dans un petit nombre d'inscriptions égyptiennes à partir du XIIIe siècle avant notre ère où ils participent aux évènements de cette époque. Sous le règne du pharaon Mérenptah, vers -1208, ils font partie d'une coalition menée par des Libyens contre l'Égypte (grande inscription du temple de Karnak). Si les sources dénombrent 222 Shekelesh tués lors de la bataille, d'autres sont faits prisonniers à cette occasion, et l'on mentionne également ce peuple à la même époque sur la stèle d'Athribis et la colonne du Caire[1],[2]. Sous le règne de Ramsès III, dans l'inscription de l'an 8 (vers -1176) sur les parois du temple de Médinet Habou, ils font partie d'une puissante confédération de peuples qui ont ravagé le royaume Hatti, la Cilicie, Karkemish et l'Arzawa. L'inscription décrit la victoire du pharaon sur cette confédération.

Sources principales

Théories sur l'origine des Shekelesh

Un rapprochement entre les Shekelesh et les Sicules a été fait par l'égyptologue et philologue français Emmanuel de Rougé en 1867, dans un Mémoire sur les attaques dirigées contre l'Égypte par les Peuples de la Méditerranée, vers le XIVe siècle avant notre ère dont des extraits furent publiés dans la revue archéologique de 1867[7]. Selon lui, il faudrait rattacher ce peuple de la mer aux Sicules de Sicile, signalés par les auteurs antiques. Il cite à l'appui de sa thèse l'érudit allemand Karl Otfried Müller, qui avait commenté des passages de l'Odyssée[8] caractérisant les Sicules comme se livrant au commerce d'esclaves. Cette hypothèse n'a pas recueilli de consensus, et elle est rejetée par Alan Gardiner[9].

Le polytechnicien et linguiste Jean Faucounau[1] voit en eux des « métis grecs », des marins issus de tribus siciliennes et italiennes autochtones, influencés par des proto-ioniens, et dont le nom pourrait venir du grec ancien σιγή / sigē : « silence » et signifierait ainsi « les Taciturnes ». Il juge peu vraisemblable l'hypothèse de Gaston Maspero, qui rapproche ce peuple du nom de la cité antique de Sagalassos, en Turquie.

Notes et références

  1. Jean Faucounau, lire en ligne sur Google Books
  2. (en) Megaera Lorenz, The Inscriptions of Merenptah, lien sur le site de l'Université de Pennsylvanie.
  3. Selon les spécialistes, la chronologie de l'Égypte antique peut varier. Voir par exemple R. Krauss, J. Málek, I. Shaw, J. von Beckerath, D. B. Redford, A. H. Gardiner, D. Arnold, Kinnaer, Hornung, Parker, Helck, K. A. Kitchen, N. Grimal, Wente, et A. D. Dodson.
  4. James Henry Breasted, Ancient Records of Egypt: Historical Documents from the Earliest Times to the Persian Conquest, collected, edited, and translated, with Commentary.
  5. The Epigraphic Survey, Medinet Habu II, Later Historical Records of Ramses III (OIP 9; Chicago, 1932).
  6. Frederik Christiaan Woudhuizen, The Ethnicity of the Sea People
  7. Emmanuel de Rougé, Extraits d'un mémoire sur les attaques dirigées contre l'Égypte par les Peuples de la Méditerranée, vers le XIVe siècle avant notre ère, dans revue archéologique de 1867
  8. Où l'on trouve mention d'une servante sicule
  9. Mathias Delcor, Réflexions sur l'inscription phénicienne de Nora en Sardaigne., p. 340-341 en ligne

Voir aussi

Articles connexes

Ressources bibliographiques

  • Jean Faucounau, Les Peuples de la Mer et leur Histoire, Éditions L'Harmattan, (ISBN 978-2-7475-4369-9, lire en ligne) ;
  • (en) James Henry Breasted, Ancient Records of Egypt: Historical Documents from the Earliest Times to the Persian Conquest, collected, edited, and translated, with Commentary. (5 volumes), Chicago, University of Chicago Press, 1906–1907 (réimpr. 2001 : University of Illinois Press).
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