Sergueï Kirienko

Sergueï Kirienko
Сергей Кириенко

Sergueï Kirienko en 2020.
Fonctions
Directeur adjoint de l'Administration présidentielle de la fédération de Russie
En fonction depuis le
(8 ans, 10 mois et 21 jours)
Président Vladimir Poutine
Prédécesseur Viatcheslav Volodine
Président du gouvernement russe
[N 1]
(5 mois)
Président Boris Eltsine
Prédécesseur Viktor Tchernomyrdine
Successeur Viktor Tchernomyrdine (Intérim)
Ievgueni Primakov
Premier vice-président du gouvernement russe

(1 mois et 1 jour)
Président Boris Eltsine
Président du gouvernement Lui même
Prédécesseur Boris Nemtsov
Successeur Iouri Maslioukov
Biographie
Nom de naissance Sergueï Vladilenovitch Kirienko
Date de naissance
Lieu de naissance Soukhoumi (RSS de Géorgie)
Nationalité Russe
Parti politique Parti communiste de l'Union soviétique
Union des forces de droite
Père Vladilen Iakovlevitch Izraitel
Mère Larissa Vassilievna Kirienko
Conjoint Maria Vladimirovna Kirienko
Enfants 3

Présidents du gouvernement russe

Sergueï Vladilenovitch Kirienko (en russe : Сергей Владиленович Кириенко), né le à Soukhoumi en Union soviétique, est un homme d'État russe, qui est président du gouvernement de la fédération de Russie du au , succédant à Viktor Tchernomyrdine.

Il a le grade civil de conseiller d'État effectif de la fédération de Russie de 1re classe[1].

Biographie

Jeunesse et débuts

Sergueï Kirienko naît le à Soukhoumi, alors en URSS.

Sous Boris Eltsine

Au début de sa carrière politique, Boris Eltsine a initialement du mal à imposer Sergueï Kirienko au poste de président du gouvernement de la fédération de Russie, la Douma ayant refusé de l'investir par deux fois.

Kirienko est au gouvernement lors du célèbre « krach » d'août 1998, et est contraint de dévaluer le rouble de 34 % par rapport au dollar américain. Le remboursement de la dette extérieure est suspendu pour 90 jours. Le , Boris Eltsine sacrifie Kirienko aux députés qui demandent sa propre « démission volontaire ». Un mois après, le rouble a perdu 61 % de sa valeur, malgré le remplacement de Kirienko par Evgueni Primakov et de toute l'équipe gouvernementale.

Sous Vladimir Poutine

Sergueï Kirienko est ensuite été élu président de groupe parlementaire à la Douma. Il fait partie de l'Union des forces de droite. Il occupe de 2005 à 2016 la présidence de l'Agence fédérale de l'énergie atomique. En , Sergueï Kirienko est nommé premier directeur adjoint de l'administration présidentielle, poste qui s'occupe des questions de politique intérieure, en remplacement de Viatcheslav Volodine[2],[3].

Il fait ensuite partie des personnalités les plus puissantes au sein de la politique russe, sous l'autorité de Vladimir Poutine, bien qu'il ait subi une légère disgrâce aux yeux du président russe dans les premiers mois de l'invasion russe de l'Ukraine[3].

Ses pouvoirs s'accroissent au sein de l'administration présidentielle russe à partir de fin 2022. Il devient notamment chargé du contrôle des territoires occupés d'Ukraine, annexés par la Russie lors de son invasion, mais aussi, plus généralement, de la « politique de voisinage » (mission jusque là confiée à Dmitri Kozak, successeur de Vladislav Sourkov)[4]. Il fait évoluer la stratégie russe de l'« ingénierie classique pour remporter des élections, allant de la manipulation des candidatures au bourrage d'urnes » vers l'« influence culturelle et informationnelle »[3].

En décembre 2023, le Washington Post publie une enquête fondée sur des documents officiels et de nombreux entretiens, qui révèle le rôle d'organisateur de Sergueï Kirienko dans une opération de déstabilisation et de désinformation à destination de plusieurs pays, dont la France, l'Allemagne, l'Ukraine et les États-Unis. Cette opération de propagande vise à faire cesser le soutien à l'Ukraine et à faire accepter une victoire russe, tout en exacerbant les tensions sociales dans les pays en cours afin de diviser l'opinion publique, notamment via les réseaux d'extrême droite[5],[6].

En février 2025, Olesya Vartanyan révèle dans un article publié par la Fondation Carnegie pour la paix internationale que Sergueï Kirienko serait impliqué dans des opérations russes en république d'Abkhazie. Elles visent à installer au pouvoir une personnalité favorable à la Russie à la faveur des élections anticipées du , après la démission d'Aslan Bjania, à la suite de l'assaut du palais présidentiel par les manifestants. Badra Gunba, président par intérim, est le candidat privilégié par le Kremlin[4].

Sergueï Kirienko est également chargé des opérations d'influence russes en Arménie, pays jusque là proche de la Russie mais se rapprochant de plus en plus de l'Union européenne, avec une politique « pro-occidentale »[3].

Liens avec les milieux politique et économique

Sergueï Kirienko est vu par certaines sources comme ayant des « ambitions présidentielles ». Selon Régis Genté, il pourrait être attiré par le poste de ministre des Affaires étrangères, en remplacement de Sergueï Lavrov[3].

Il est également allié avec Iouri Kovaltchouk, ami de Vladimir Poutine, et son frère Mikhaïl Kovaltchouk, magnat de l'industrie nucléaire russe[3].

Notes et références

Notes

  1. Par intérim du au .

Références

  1. (ru) Russie. « Указ Президента Российской Федерации от 23.12.2000 года №2040 "О присвоении квалификационного разряда федеральным государственным служащим Администрации Президента Российской Федерации" » [lire en ligne (page consultée le 30 avril 2023)]
  2. (en) « Rosatom Head Appointed As First Deputy Chief Of Kremlin Administration », Radio Free Europe,
  3. Régis Genté, « Russie : Le conseiller présidentiel Sergueï Kirienko étend son pouvoir au sein du Kremlin », sur Intelligence Online, (consulté le )
  4. (en) Olesya Vartanyan, « Moscow Has Run Out of Patience in Abkhazia », sur Carnegie Endowment for International Peace, (consulté le )
  5. « Cette enquête du « Washington Post » sur la Russie gâche les fêtes du RN », sur Le HuffPost, (consulté le )
  6. (en) Catherine Belton, « Russia is working to subvert French support for Ukraine, documents show », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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