Sergio (diamant)
| Type de pierre | Carbonado |
|---|---|
| Type de taille | Brut |
| Poids | 3167 révisé à 3245 carats |
| Couleur | Noir |
| Provenance | Brésil |
|---|---|
| Découvreur | Sergio Borges de Carvalho |
| Date de découverte | 1895 |
Le Sergio (en portugais du Brésil : Carbonado do Sérgio) est le plus grand diamant brut noir (carbonado) jamais trouvé. La pierre naturelle était censée peser 3 167 carats (voir mise à jour de 2025 ci-dessous, elle pesait plutot 3245 carats) avant d'être divisée en petits diamants industriels.
Le diamant est découvert en 1895 par un mineur, Sergio Borges de Carvalho, à Lençóis, dans l'État de Bahia, au Brésil. Il est d'abord vendu 16 000 $ (montant converti en US$ d'après une valeur effective d'un million de reis brésilien d'alors), puis 25 000 $ lorsque Joalheria Kahn and Co. de Bahia l'achète. Il est envoyé à J. Baczanger de Paris, qui le revend 6 400 ₤ à I. K. Gulland de Londres (pour le compte de Kahn and Co.) en . Il est ensuite cassé en petits fragments de 3 à 6 carats pour un usage industriel[1]. Mais aucun fragment n'est alors récupéré pour la science et le patrimoine naturel[2].
Le secteur de Lençóis a été une source notable de grands carbonados. Un autre grand carbonado, de 577 carats a été trouvé en 1901 à proximité du Sergio, et vendu 17 380 $ (la valeur des carbonados, à l'époque sans intérêt pour la joaillerie, tendait à diminuer avec leur taille car il fallait les fracturer en petites pierres pour les utiliser dans l'industrie). Une autre pierre, de 52 carats trouvée à Lençóis a été conservé 2 ans par son propriétaire, qui en voulait un bon prix. Elle est vendue 30 000 $ en 1906, et expédiée à Paris[1].
Les circonstances précises de la découverte de Sergio, de son export vers Paris, puis vers Londres, ont été redécouvertes et amplement corrigées[2] (car diverses publications antérieures, dont[1], contiennent certaines erreurs historiques ou scientifiques).
Comme d'autres carbonados, il est possible que le Sergio ait une origine météoritique[3],[4],[5]. Mais de plus récentes publications ([6],[7] et de nombreuses autres résumées dans[2]) ont confirmé que cette hypothèse cosmologique est de moins en moins crédible car diverses équipes ont mesuré des caractéristiques clairement terrestres dans divers carbonados y compris des signatures d'origine biologique[7] (via l'isotope 13C).
Entre 2023 et 2025, deux moulages historiques (décembre 1895) du Sergio ont été retrouvés au Natural History Museum à Londres[8],[9] et un, plus ancien (septembre 1895) au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN, Paris)[10] qui avait été fabriqué par le chimistre français Henri Moissan[2].
Un cliché du Sergio avant sa destruction a même été retrouvé au MNHN[2] : il fut alors publié en 1913 dans un ouvrage de J. Escard sans son nom "Sergio", nom qui a été forgé bien plus tard par le Gemological Institute of America vers 1955[11]. Une analyse d'images par regroupement hiérarchique suivant différentes méthodes de liaison (WARD, SSIM) prouve que le cliché le plus connu de ce carbonado (1906, ci-dessus publié dans le Popular Science Monthly) est probablement la photographie réalisée vers 1900 d'un quatrième moulage alors conservé (non encore retrouvé) à l'Instituto Geográfico e Histórico da Bahia (IGHB)[2] . En effet, ce cliché montre un objet qui possède toutes les caractéristiques du moulage retrouvé à Paris et que Moissan avait fait don à l'IGHB[2].
Enfin, le poids de Sergio a été révisé en 2024 car il a été donné en 1895 en anciens carats du Brésil et n'avait pas été converti en carats métriques modernes : ainsi, ce poids publié de 3167 carats (en vérité des carats anciens ou karats) est corrigé à 3245 carats métriques modernes, ce que confirme l'analyse (scanner) du moulage parisien au MNHN[12] ainsi que les écrits d'Henri Moissan en 1895[2].
Un cinquième moulage du Sergio a été imprimé en 3D à partir d'acide polylactique puis donné par le Professeur François Farges en 2025 à la Sociedade União dos Mineiros (SUM, Société Unifiée des Mineurs) de Lençóis, qui l'expose depuis lors[2].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sergio (carbonado) » (voir la liste des auteurs).
- (en) Marc W. Herold, The Black Diamonds of Bahia (Carbonados) and the Building of Euro-America: a Halfcentury Supply Monopoly (1880s-1930s), Université du New Hampshire, (ISSN 1756-0098, lire en ligne [PDF]), p. 12
- Francois Farges, Les ultimes confessions d'un diamant maudit, Paris, , 391 p. (ISBN 9782959797002, lire en ligne)
- ↑ (en) « Carbonado - A possible relic from Uranus or Neptune », sur meteoritestudies,
- ↑ (en) Mark A. Prelas, Galina Popovici et Louis K. Bigelow, Handbook of Industrial Diamonds and Diamond Films, p. 484
- ↑ (en) G.J.H. McCall, "The carbonado diamond conundrum"
- ↑ (en) R.A. Ketcham, New textural evidence on the origin of carbonado diamond : An example of 3-D petrography using X-ray computed tomography, Geosphere,
- (en) AFANASIEV, V, « About the Origin of Carbonado », Minerals, vol. 14, , p. 927-942
- ↑ (en) Robin F. Hansen, Léonie J. Rennie, L. Burgio, W. Montgomery et Francois Farges, « Part 1: The Sergio: An Exploration of the World’s Largest Carbonado. », The Australian Gemmologist, vol. 28, , p. 268-276
- ↑ (en) Robin F. Hansen, Léonnie J. Rennie, Francois Farges, L. Burgio et W. Montgomery, « Part 2: The Life and Times of the World’s Largest Carbonado. », The Australian Gemmologist, vol. 28, , p. 308-318
- ↑ Farges, MNHN, Paris, « L'histoire de "Sergio", le plus gros diamant jamais découvert » ,
- ↑ Jean Escard, Les pierres précieuses., Paris, Dunod et Pinat, , 520 p., p. 820-821
- ↑ Francois Farges, « Nouvelles découvertes autour du Sergio, le plus gros diamant (noir) connu : 3245 carats. », Revue de gemmologie AFG, vol. 223, , p. 16-23
Voir aussi
Articles connexes
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