Senior Sachs
Senior Sachs (en hébreu שניאור זק״ש (Shnéour Zaks)), né le à Kėdainiai (Lithuanie actuelle) et décédé le à Paris, également connu sous le nom d'Or shani ( אור שני )[1] est un écrivain et érudit russo-français d'expression hébraïque.
Biographie
Jeunesse et éducation
Senior Sachs naît dans une famille juive à Kaidany, une bourgade du gouvernorat de Kovno, alors située dans l'Empire russe, de nos jours en Lituanie [2]. Il grandit à Zhagory, où son père, Tzemaḥ Sachs, a été nommé rabbin alors que Senior Sachs a un an et demi. Il étudie l'hébreu ainsi que le Talmud sous le mentorat de son père et, à un âge précoce manifeste sa prédilection pour la littérature hébraïque . [3]
Sachs fit la connaissance des parnas de la communauté Kaidany, qui lui firent découvrir la littérature maskilique, [3] y compris les œuvres d'Isaac Erter. Les écrits d'Erter l'impressionnèrent tellement qu'il envisagea de déménager immédiatement à Brody pour étudier sous sa direction, mais le mariage précoce de Sachs, conformément à la coutume de l'époque, l'en empêcha. Au lieu de cela, il a étudié pendant un an grâce à une bourse au Wasilishok bet ha-midrash et a enseigné pendant un an à Dubno. [3] Vers 1839, Sachs s'installe à Brody, où Erter l'aide à trouver un emploi comme professeur d'hébreu. Parallèlement, il étudie l'allemand et le syriaque, et consacre la plus grande partie de son temps à la lecture d'ouvrages scientifiques et philosophiques.
Sachs reste deux ans à Brody et y écrit un article en hébreu sur les érudits russe d'expression hébraïque et l'éducation des Juifs en Russie ; il l'envoie à Isaak Markus Jost (en), qui le traduisit en allemand et le publie anonymement dans ses Israelitische Annalen (1840, n°0 4-10). Ses parents lui ayant demandé de rentrer chez lui, Sachs entreprend de revenir, mais, n'ayant pas de passeport, il est arrêté à la frontière russe. Il est amené à Kremenets, où il est placé en détention durant cinq mois. Il est libéré grâce aux efforts d'Isaac Baer Levinsohn. Sachs reste à Zhagory six mois, puis est invité à enseigner à Rossiena, où il se lie d'amitié avec le romancier Abraham Mapu[4]. Il y reste jusqu'à la fin de 1843. Il se rendit enfin à Berlin en 1844, et entre à l'Université Humboldt de Berlin, assistant notamment aux cours de Schelling et d'Althaus[3]. En 1856, Sachs est invité à Paris par le baron Joseph Günzburg pour devenir son bibliothécaire privé et le tuteur de ses enfants[3].
À Paris, Sachs s'implique dans diverses branches de la littérature hébraïque, mais comme il mène de front plusieurs chantiers, la plupart de ses œuvres restent inachevées. Pendant son séjour à Berlin, il commence à éditer plusieurs périodiques littéraires, dont le premier est Ha-Teḥiyyah, traitant principalement de la philosophie religieuse médiévale. [5] Seuls deux numéros paraissent, le premier en 1850 et le second en 1857. En 1850, Sachs édite également Ha-Palit de Leopold Zunz, un index de manuscrits hébraïques précieux, avec des notes biographiques sur certains des auteurs[6]. Un seul numéro parait de son Ha-Yonah (Berlin, 1851)[2]. Il contient entre autres un article de Hayyim Selig Slonimski sur le calendrier juif selon les anciens talmudistes[7]. Sachs s'engage alors à poursuivre la publication du Kerem Ḥemed (he), éditant les huitième et neuvième volumes (Berlin, 1854 et 1856)[8].
Sachs a également étudié et découvert l'attribution erronée de vingt et une œuvres philosophiques de Salomon ibn Gabirol au roi biblique Salomon[9].
Bibliographie
- Ha-Teḥiyyah [« La rennaissance »], vol. 1, Berlin, Defus ha-adon Kornegg, (hdl 2027/ien.35556036670032, lire en ligne)
- Ha-Yonah [« La colombe »], Berlin, Druck von Kornegg's Buchdruckerei, (hdl 2027/osu.32435030695969, lire en ligne)
- Ha-Teḥiyyah [« La rennaissance »], vol. 2, Berlin,
- Kanfe Yonah, Berlin, (hdl 2027/njp.32101055768343, lire en ligne) Supplément de Ha-Yonah.
- Le-yom huledet. À Mlle Mathilde Gunzbourg, à l'occasion de l'anniversaire de sa naissance (le 5 août 1859), Paris, . Livret pour l'anniversaire de naissance de Mathilda Günzburg[7].
- Kikayon Yonah, Paris, (hdl 2027/njp.32101073623959, lire en ligne)[7]
- Ben Yonah, Paris, , une version rimée de A Ha-Yonah[7].
- Sefer taggin, Paris, Un midrash, attribué à Rabbi Akiva, sur les taguim[7].
- Reshimah, Paris, Un catalogue (inachevé) de la bibliothèque Günzburg[7].
- Shire ha-shirim asher li-Shelomoh, Paris, L. Guerin, (hdl 2027/chi.29791773, lire en ligne). Les poèmes de Solomon ibn Gabirol édités, ponctués et commentés par l'éditeur[7].
- « Ḥidot R. Shelomoh ben Gabirol », Otzar Ha-Sifrut, vol. 4, , p. 90–111 (hdl 2027/coo.31924106243862, lire en ligne). Devinettes d'Ibn Gabirol accompagnées de solutions et d'explications[7].
Références
Cet article contient des extraits de la Jewish Encyclopedia de 1901–1906 dont le contenu se trouve dans le domaine public.
- ↑ Eran Viezel, « Radical Jewish Study of the Masoretic Text during the Enlightenment Period: Joshua Heschel Schorr, Abraham Krochmal, and Elimelech Bezredḳi », European Journal of Jewish Studies, vol. 10, no 1, , p. 50–78 (DOI 10.1163/1872471X-12341286, lire en ligne)
- « Chronique », A. Durlacher, Paris, vol. 26, no 51, , p. 157 (lire en ligne)
- (he) Naḥum Sokolow, Sefer zikaron le-sofrei Israel ha-ḥayim itanu ka-yom, Warsaw, , 42–43 p. (lire en ligne)
- ↑ Modèle:Cite EJ
- ↑ Max Raisin, A History of the Jews in Modern Times, New York, Hebrew Publishing Company, (lire en ligne), p. 15
- ↑ (he) Leopold Zunz, Ha-Palit, Berlin, S. Löwenherz, (hdl 2027/hvd.hnk49j, lire en ligne)
- (de) William Zeitlin, « Sachs, Senior », dans Bibliotheca hebraica post-Mendelssohniana, Leipzig, K. F. Koehler's Antiquarium, , 326–328 p. (lire en ligne)
- ↑ Oded Menda-Levy, « Kerem Ḥemed », dans Gershon Hundert, YIVO Encyclopedia of Jews in Eastern Europe, New Haven, Yale University Press, (lire en ligne)
- ↑ Israel Davidson, Selected Religious Poems of Solomon ibn Gabirol, Philadelphia, JPS, coll. « Schiff Library of Jewish Classics », , 247 p. (ISBN 0-8276-0060-7, LCCN 73-2210)
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